Dans nostalgia nous suivons Felice, de retour à Naples après 40 d'expatriation fructueuse, pour s'occuper des derniers jours de sa mère. On y apprend que Felice souhaite également retrouver son ami d'enfance, devenu petit boss de la mafia napolitaine.
Le début du film est alléchant, finement écrit et tendrement filmé. Puis la narration s'emballe, se perd, on traite de tout: l'amitié d'enfance perdue, le passé criminel torturé, la violence contemporaine de la rue napolitaine, la résistance de la communauté catholique à cette violence, la jeunesse qui se débat pour changer le destin de sa ville.
Mais rien ne décolle, jusqu'à une fin convenue, en évidente tragédie grecque.
Le réalisateur filme avec un certain succès le Naples vernaculaire, ses ruelles et ses commerçants. Mais la photographie reste pauvre, sans fulgurance, dommage quand on se propose de parler de nostalgie, dont on parle finalement assez peu.
On en vient au plus décevant, l'insuffisante à l'incohérente écriture des personnages.
Felice, le calme et mesuré homme d'affaires qui perd ses nerfs sur un punching ball.
Oreste, l'ami d'enfance dont on aimerait tellement connaître son parcours et ses sentiments vis à vis de Felice, finalement cantonné au rôle de vielliard criminel.
La femme de Felice, potiche complète, qui se réjouit de quitter le Caire, ses amis son travail et son luxueux appartement pour rejoindre, transie, son mari dans une ville dont elle ignore tout.
Globalement peu maîtrisé.