Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Un nouveau film surprenant sur les tortues ninjas

Ma critique vidéo sur Ninja Turtles - Teenage Years

Après Le Destin des Tortues Ninjas, le film qui n’était pas mauvais mais avait un traitement assez spécial des personnages (notamment avec le fait qu’ils aient des pouvoirs et Leonardo qui était devenu un gosse irresponsable…), nos tortues préférées reviennent cette année au cinéma pour un nouveau long-métrage d’animation (toujours lié à Paramount et Nickelodeon. Le style d’animation avait l’air assez sympathique tout en se démarquant un peu et la bande-annonce donnait plutôt envie malgré quelques craintes. Après quelques retours assez positifs, il fallait bien lui donner sa chance. Et que vaut ce nouveau long-métrage sur les Tortues Ninjas ? Honnêtement, c’est fort sympathique et assez surprenant. Sans être un chef d’œuvre et avec des défauts assez évidents, il faut reconnaître que ce long-métrage a tenté quelque chose de nouveau qui marche sur pas mal de points, mais pas tous.
Au passage, il s’agit du second film d’animation des tortues ninjas animé par ordinateur après TMNT: Les Tortues Ninjas.

Positif

• Leonardo (Jean-Stan Du Pac), Michelangelo (Kylian Trouilard), Donatello (Aloïs Agaësse-Mahieu) et Raphaël (Arthur Raynal) sont quatre tortues mutantes adolescentes qui aimeraient pouvoir être acceptés par les humains et vivre parmi eux malgré les histoires de leur père et maître. Elles sont plutôt attachantes et compréhensibles, on peut comprendre pourquoi ils ont tant envie que ça de pouvoir cotoyer des humains en se faisant accepter. Après, chacune se démarque à sa manière avec le chef sage, le rigolo de la bande, l’intello du groupe et le costaud. Ce n’est peut-être pas la meilleure version des tortues mais ça reste des personnages bien développés et intéressants à suivre dans ce long-métrage.
  Splinter (Gérard Darmon) est un rat qui a subi des mutations à cause d’un mutagène et qui a décidé d’élever ses tortues comme ses fils. Il les a formé au ninjutsu afin qu’ils puissent se protéger des humains au cas où ils voudraient les traire (oui, c’est un peu discutable ça…). Il a beau paraître un peu vieux dans cette version, c’est tout de même un père qui aime ses fils et cherche à les protéger en faisant ce qu’il pense être le mieux pour eux.
  April O’Neil (Jaynelia Coadou) est une adolescente qui aimerait devenir journaliste en se servant de l’histoire des tortues tentant d’arrêter Superfly afin de restaurer la fête de l’école et de rattraper son image détruite par son intervention télévisée au journal du lycée. Alors non, son changement de couleur de peau n’est pas un réel problème en soi, on s’en fout de ça. Et puis, malgré ça, ça reste un personnage avec des motivations compréhensibles et qui se veut même assez attachante à un ou deux moments. Il y a tout de même un point dont il faut parler sur elle en partie négative…




• Superfly (Sofiane Zermani) est un mutant qui a vu son père mourir et qui souhaite se venger sur les humains en volant du matériel et en créant une machine capable de transformer tous les animaux en mutants comme lui. C’est un antagoniste plutôt pas mal ici. Certes, ce n’est pas Baxter Stockman mais cette nouvelle version de Superfly fonctionne en aillant des motivations compréhensibles.
  Cynthia Utrom (Audrey Lamy) est à la tête d’une organisation de chasse des mutants et elle cherche à s’emparer des mutants, notamment des tortues, afin de prendre leur sang et de créer des mutants encore plus puissants. Elle n’a pas une grande importance ici mais c’est une antagoniste secondaire qui fait le café, même si elle brillera sûrement plus dans une potentielle suite.




• La dichotomie entre nos tortues et Superfly est plutôt pas mal. D’un coté, on a les tortues qui veulent faire partie du monde humain malgré tout ce que leur père leur a dit et que celui-ci souhaite les garder avec lui en bas, là où Superfly est prêt à se venger des humains pour ce qui est arrivé pour son père. En fait, la dichotomie se sent plus entre Splinter et Superfly, les deux agissent comme des pères voulant protéger leurs enfants mais l’un souhaite agir par vengeance, là où l’autre prend conscience de ses erreurs et en tire des leçons importantes.




• Question références, on en a des très bonnes quand on y fait attention. Alors, tout le monde aura vu les bandeaux de couleurs des tortues (apparus depuis le dessin-animé de 1987) mais il y a aussi les ceintures avec la première lettre de leur prénom, c’est aussi une très belle référence au dessin-animé. On peut même voir un bel hommage au comics lors de leur première apparition à l’écran. Bref, on a des références plutôt sympathiques.




• En terme de symbolisme, on a quelques points qui marchent bien. Il y a ce que représentent les humains pour Splinter et les tortues ainsi que pour Superfly, les tortues pour Cynthia et son organisation ou encore le lycée pour les tortues. Bref, le symbolisme se veut assez intéressant.




• Question VF, on s’en sort plutôt bien. Malgré un ou deux passage un peu critiquables en fonction des personnages, la VF est réellement de bonne qualité avec des voix qui collent aux personnages et des personnes investies dans le doublage (dans la majorité).




• Le long-métrage démarre par des soldats venus capturer Baxter Stockman avant que ça ne vire au drame. C’est une introduction intéressante pour savoir ce qui s’est passé avec les tortues et nous donner envie d’en savoir plus sur ce qui va se passer.




• On arrive à être un peu surpris par ce qui se passe. Même si certains points sont prévisibles, notamment dans l’évolution de nos personnages, on arrive à être surpris par un ou deux points du long-métrage, notamment vers la fin.




• L’animation a demandé un énorme travail mais le résultat en valait la peine. En dehors de certains chara-design dont on reparlera, l’animation a un style comics qui colle bien avec les tortues tout en étant assez bien animé.




• La mise en scène se veut assez bien gérée en général. Quelle que soit la séquence, on sent que la mise en scène a réellement été travaillée comme il se doit, notamment dans les moments d’action.




• En terme d’évolutions, ce sont surtout les tortues et Splinter qui évoluent en apprenant à mieux connaître les humains grâce à April et en apprenant ne pas voir que le mauvais coté des humains.




• La fin peut paraître un peu bizarre mais c’est une fin correcte pour nos tortues ainsi que pour leur famille. On peut dire qu’elles ont eu la fin qu’elles méritaient après tout ce qu’elles ont traversé.




• Sans être grandioses, les décors sont assez qualitatifs. On y voit des décors de bonne qualité et jouant bien sur les lumières en fonction des endroits où on nous emmène.




• Les scènes d’action sont un des meilleurs points de ce long-métrage. Ils sont vraiment bien travaillés dans les chorégraphies et dans la mise en scène.




• Les musiques sont plutôt pas mal dans l’ensemble. On a des thèmes assez agréables pour les oreilles tout en collant à ce qui se passe à l’image.




• Les costumes sont plutôt sympathiques tout en définissant les personnages avec leur propre style chacun.

Négatif

• Le choix de faire une version des Tortues Ninjas adaptée au monde d’aujourd’hui n’est pas une mauvaise idée en soi, le souci, c’est que certaines choses n’ont rien à faire là. Par exemple, qu’est ce que ça peut nous faire que Splinter puisse trouver une mutante de son âge ? Ou de faire mention des applications de rencontre ? Ou encore de Michelangelo qui utilise le mot « rat » pour dire qu’ils sont piégés et que ça déplaît à Splinter ? (à croire que le monde d’aujourd’hui prend tout au premier degré…). Le seul détail qui passe bien, c’est le fait que les tortues veulent s’intégrer aux humains et au lycée.




• Qu’est ce qui s’est passé avec le chara-design des humains ? Il n’y a rien à redire sur les tortues et Splinter qui sont plutôt bien animés mais des humains lambdas ont des visages un peu déformés des fois. C’est sûrement lié à l’interprétation de 2023 où tout le monde doit être accepté tel qu’il est (et encore, ça ne se fait pas complètement) mais ça fait tout de même un peu bizarre.




• April est un personnage plutôt correct avec des motivations compréhensibles ici mais elle a un problème un peu perturbant, elle montre très peu d’émotion. Sincèrement, on a l’impression qu c’est Jaynelia Coadou qui a doit tout porter avec sa voix parce qu’elle ne montre pratiquement jamais de réelle expression en dehors du neutre (contrairement aux tortues).




• La majorité de la VF est bonne mais on sent que certains moments sont durs à doubler pour certains, comme quand Splinter perd une des tortues bébé et crie « noooon » mais d’une manière pas du tout convaincante. Gérard Darmon a une belle voix oui, mais il n’arrive pas toujours à doubler et c’est confirmé avec ce passage (comme dans Les Minions 2).




• L’humour est quelques fois drôle et quelques fois naze. Par exemple, en mauvaises blagues, on a Splinter avec son coté père poule envers ses enfants, ou encore le coup d’April qui a vomi en direct et a été descendue depuis… Heureusement qu’on a quelques bonnes blagues dans le lot.




• Est-ce qu’on est réellement touché par ce qu’on voit ? Pas vraiment. Ils ont essayé mais c’est difficile d’être touché par ce qui se passe à l’écran, même quand on y met de la bonne volonté comme c’est le cas ici.




• La tension ne fonctionne pas. Malgré les essais, il est difficile de ressentir de la tension pour nos tortues ninjas.

Au final, ce nouveau film d’animation des Tortues Ninjas s’en sort de manière fort sympathique pour les fans de la licence, même par rapport au fait de les adapter de nos jours. On a une bonne mise en scène, une assez bonne VF, des scènes d’action travaillées, une animation intéressante et des personnages assez intéressants. Après, il est vrai que l’humour est un peu discutable, certains chara-designs humains font un peu bizarre et la tension ne marche pas. Mais bon, malgré ses défauts, c’est un long-métrage qui vaut la peine de le découvrir au cinéma, surtout vu les dernières versions qu’on a eu… Donc, malgré la crainte ressentie dans la première bande-annonce, ça reste un film sympathique envers lequel il faut donner une chance.