Je tiens à prévenir, s'il y a des gens qui pensent que c'est un biopic sur des anars au moyen-âge, vous pouvez partir.

Ni dieux ni maîtres, au pluriel donc, pose son récit au XII ème siècle au moment où les croisades agitent l'Europe et la Méditerranée. Un seigneur qui n'est plus que l'ombre de de lui-même, une jeune vierge idéaliste, un village pauvre, des bannis qui rôdent dans les bois sombres et un arabe sauvage aux yeux bleu apparaît. De là, le récit tente de proposer quelque chose.

Une des prouesse du film c'est d'utiliser à merveille les décors naturels de notre douce France. C'est splendide. Le deuxième tour de force est celui du directeur de la photographie qui n'éclaire les comédiens qu'avec des bougies ou feux. Bon point pour le réalisme car l'utilisation d'électricité aurait relevée de l'anachronie la plus patente. Enfin, le jeu des comédiens, notamment Pascal Greggory, arrive à nous empêcher de somnoler durant le long-métrage.

Hormis ces éléments mentionnées plus haut, la narration souffre d'un manque criant de rythme. Et ce n'est pas les quelques acrobaties qui parsèment l'histoire qui ravivent quoi que soit. Cela étant dit, le duel ultime qui a des allures de chanbara aurait été sublime si ce n'avait pas été par une utilisation éhontée de doublure.

Voulant explorer les tréfonds des vicissitudes de l'humanité, le scénario nous promène plutôt dans des lieux communs : figure providentielle de l'étranger qui nique tout, jeune fille énamourée, vieux méchant reclus dans son donjon, mysticisme incarnée par une paria bannie.
Ne tirons pas sur l'ambulance pour autant car Éric Cherrière montre qu'il peut faire beaucoup avec peu de moyens et surtout dans un contexte cinématographique français difficile. Son travail saura marquer par son visuel mais surtout par la prise de risque.

Alcalin
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le 15 sept. 2019

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