Malgré un scénario impeccable construit autour d'une idée de génie (la quête absurde de Woody, l'homme sénile, symbole d'un pays rendant un culte éternel au veau d'or) et un casting ayant passé au peigne fin l'Amérique profonde pour en extraire sa faune la plus étrange, Nebraska peine à séduire, tant en raison de son ton ironique qui devient parfois condescendant que par sa direction des acteurs secondaires (car si Bruce Dern est vraiment excellent, la mère, elle, malgré son caractère bien trempé, l'est beaucoup moins, de même que la paire de jumeaux, drôle mais jouant assez mal). En outre, le recours à de nombreux poncifs tant cinématographiques (tout d'abord, le choix du noir et blanc est-il vraiment justifié?) que culturels (cette Amérique-là est un condensé de tous les clichés les plus éculés) voire sociaux (la misère économique, sexuelle, sociale, …) trahit un point de vue négatif, trop fermé, caricatural, manquant de nuances. Dommage car sans ce simplisme bien américain, l'on n'aurait pu obtenir un très bon film.