Pourquoi ? Comment ?

C'est pas bien. J'ai du mal à croire qu'un réalisateur de cette envergure et disposant d'un tel casting parvienne à un résultat aussi médiocre.

C'est, selon moi, le résultat qu'on aurait pu attendre d'un élève britannique sortant tout juste d'un cours d'histoire. "Qu'a-t-il fait ? - Hmmm il a fumé les pyramides, fin je crois.. Puis il y a eu Austerlitz, une histoire de colline si je me rappelle bien. Et des histoires avec Josephine dans un château probablement."

Le film est scandaleux historiquement parlant, ça a été dit et redit, mais rien n'est même vraisemblable pour qui s'est un minimum intéressé à la période. On est constamment sorti du film parce que les petits choix artistiques sont de telles erreurs qu'ils deviennent de grosses portes de sortie. Et je ne sais pas si être français change quelque chose au regard qu'on en a, mais Toulon ressemble diablement à Malte, Paris ne ressemble certainement pas à Paris, la Malmaison n'a même pas fait semblant de vouloir se ressembler, et Moscou, du reste, a de vagues airs de jeu vidéo des années 2010 (sans compter les pigeons, svp).

Au sujet des choix justement, vouloir montrer tant en si peu de temps, tout en mettant une emphase sur la relation (fantasmée, inutile, pathétique et à la limite du vulgaire) vient contredire l'idée même d'un film de cette envergure. On assiste en passant à une pauvreté de dialogues qui n'a d'égale que celle du jeu de Joaquin Phoenix qui livre pendant 2h30 un Napoléon bougon, lubrique et taciturne (sans doute pas inconcevable en soi, mais pas incompatible avec la fougue, le génie militaire et l'esprit de corps du bonhomme).

Quelque jolis plans viennent troubler le triste tableau général, tous inspirés d'autres tableaux, peint ceux-ci, du Général.

En somme, Napoléon n'est pas un mauvais film en soi, c'est un film médiocre, et un mauvais film sur Napoléon.