Oh mon dieu ! Mais qu'est-ce que c'est que ce film ! Si tout le monde comprenait les films de Darren Aronofsky il aurait de sérieux ennuis. Heureusement pour sa vie il use brillamment de métaphore pour dégommer un vieux concept de l'esprit humain qui continue de conditionner l'homme pour le meilleur et aussi et surtout pour le pire. J'ai presque envie de dire que tout ça c'est dans la tête des gens et qu'ils sont seulement trop bêtes (ce que Darren exposera superbement dans sa deuxième partie où tout le monde se fout joyeusement sur la gueule dans la baraque) mais force est de constater que ce concept profondément implanté dans l'esprit humain continue d'influencer fortement nos principes que l'on y croit ou non, surtout quand ce conditionnement à lieu dès l'enfance et que depuis tout petit on nous raconte des conneries.
Mais de quoi parle t'on au juste ?
Mais de Dieu nom de dieu !
Et avec une belle métaphore Darren s'attaque à Dieu.
Et forcement là ça rigole moins, pas étonnant d'ailleurs que le film ait reçut un accueil aussi mitigé, j'imagine même pas si le film eut été compris.
Blasphémer n'a rien de bon. Même dans notre société hypocrite servie par une morale "bien pensante" laïque et faussement tolérante, il ne faut pas froisser les croyances, ça serait justement de l’intolérance ! Si l'on reprend le matériau de base (le bouquin le plus lu par l'humanité sous différentes éditions /traductions, avec annales et suites), ce que va faire Darren, il ne faut pas être un génie pour s'apercevoir qu'il y a quelque chose qui cloche, de là à dire que c'est de la merde, chacun est juge.
Mais est-ce vraiment une critique ou plutôt une interrogation sur la vraie nature de Dieu que nous livre ici Darren qui n'est pas à son premier coup d'essai ?
Le grand manitou est un tyran pervers et mégalo si on lit le bouquin, mais le film va surtout mettre l'accent sur le créateur intello en mal d'amour, de reconnaissance et en panne d'inspiration (et en panne d’érection de surcroît, ça il fallait oser !) qui se nourrit de l'amour des fans pour pouvoir continuer à survivre, à exister et qui vont se déchirer la gueule pour une relique de leur idole. Encore plus cons que les fans de foot ou de Johnny (putain Dieu ça allait encore mais là je vais me faire assassiner moi).
Et l'autre personnage, celui de la Mère va devoir subir tout ça devant un principe masculin suprême négligeant et acceptant tout et n'importe quoi de la part d'une humanité totalement irrespectueuse envers le principe féminin suprême, la nature, la terre, celle qui nourrit et donne la vie. Pas étonnant qu'elle se révolte et fasse tout cramer dans une baraque qui symbolise notre monde et où l'humanité a déjà tout foutu en l'air pour un vrai fils de pute. Car c'est aussi une métaphore sur la condition des femmes qui découle directement de nos croyances et même quand elles tiennent leur rôle à cœur par la force des choses naturelles, ces croyances en un grand principe masculin dominant nous font croire qu'elles seraient inférieures. A dieu l'équilibre naturel des choses...
Ah tant que les moutons l'aimerons il est pas prêt de disparaître ce con...
Mais attention "Eve", la Femme dans le film, est bien présentée comme une grosse salope manipulatrice, et homme ou femme, l'humanité est juste à gerber. Un film à finir totalement misanthrope si c'est pas déjà fait ! (Allumez la téloche et vous verrez).
Loin de tous ces films intello bobos (oké j'arrête les préjugés) adulés lors de festivals pipeautés, Darren Aronofsky nous livre une vraie métaphore intelligente, qui ne peut pas laisser indifférent. Je pourrais presque juste lui reprocher de baser sa réflexion (certes très critique) sur le fonctionnement de notre existence à la lumière d'un matériau de base complètement erroné (Remet t'il vraiment en cause l’existence de Dieu même s'il le traite de connard ?) J'attends vraiment que pour son prochain film Darren aille encore plus loin : commettre un déicide pour de bon et en finir avec cette tyrannie de l'esprit et les choses sont comme elles sont et.... Oké j'arrête, on va me traiter de sataniste mais le diable je l'emmerde aussi. D'ailleurs "Cain" dans le film est le seul personnage intelligent même si c'est un meurtrier. Il fallait pas faire de différence et d'injustice dès le début mon bon monsieur et vous n'avez pas le monopole du cœur (oula j'ai des références bizarres moi).
PS : Le rédacteur de cette critique un peu trop engagée/enragée s'est vu expressément refuser l'entrée au paradis. On lui réserve déjà une place bien au chaud en enfer.