Tobe Hooper, une légende du film d’horreur nous revient après une décennie de disette cinématographique. Outre cet évènement, il faut bien se pencher sur son dernier « bébé ». Autant se l’avouer, ce n’est pas un grand cru. L’obstacle principal tient à la déstructuration du scénario et aux multiples pistes qui y sont ouvertes sans être exploitées. Il est décomposé en trois temps ; une mise en bouche flippante mais trop appuyée, un intermède partagé entre gore très soft et teen movie rigolard et un final course poursuite essoufflé avec son lot de morts vivants et d’effets spéciaux bricolés maison, le tout embaumé d’un nostalgique parfum très eighties. Il y a donc deux manières d’aborder ce film. Soit Tobe Hooper est une victime avancée de la maladie d’Eilzeihmer ressassant et déclinant son oeuvre passée au point de ne plus pouvoir pondre qu’un navet sans fond ni forme. Soit, il réalise un exercice de style en pied de nez à la jeune génération tentant à prouver que les vieux brisquards ne sont pas morts. Si ce film n’était pas réalisé par l’un des « maîtres » du genre on pencherait vers la première solution. Mais l’accumulation symbolique de références de tous poils, de ses propres films (massacre à la tronçonneuse entre autre) et d’autres (Creepshow, Zombie…), la mise en scène martelant intentionnellement les procédés d’angoisse et la fin résolument iconoclaste laissent à penser que Tobe Hooper nous assure sarcastiquement de son savoir faire. Il veut prouver qu’on peut compter encore sur lui pour nous faire flipper. Pas avec ce film, certes, mais sans doute sur les prochains. Encore faut-il lui en donner les moyens.