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La main qui tremble.

Il n'est pas évident de noter une oeuvre sur laquelle l'ensemble de la planète est déjà passée et repassée dans un à peu près tous les sens.

Un jeune homme, le fils du grand manitou d'une ville futuriste, découvre plus ou moins par hasard les réalités des tréfonds de la ville dans laquelle il vit. Poussé par la curiosité d'autant qu'il est en colère du fait d'une explosion ayant entraîné la mort et les blessures de nombreux ouvriers, il s'y infiltre jusqu'à partager le quotidien des ouvriers et rencontre alors l'opium du peuple, une jeune fille nommée Maria, qui les réconforte et les sort de leur quotidien. Mais son père, en bon exploiteur capitaliste caricatural qu'il est, ne veut pas que ses ouvriers soient heureux, et fomente un projet foireux de décrédibilisation de la Maria en question en utilisant un robot.

Alors c'est beau, enfin ça dépend quel plan, et l'imagination est au pouvoir, avec ces moments plus ou moins baroques (les statues squelettes et avec elles La Mort en personne), donnent quelques aspérités bienvenues à un film abordant la lutte des classes.

Nous pourrions râler sur sa naïveté, bien sûr. Le coeur faisant le lien entre le cerveau et les mains, il y aurait de quoi en rire jaune au vu de ce qui se prépare aujourd'hui. Et c'est bien le problème en fait. Les violences (sociales, symboliques, physiques...) sont pas mal lissées. Mais j'imagine que ce n'était pas le propos du film, Fritz Lang assumant visiblement son interprétation.

En cela c'est une réussite et il est assez malin pour exploiter son univers afin de tenir son propos. Pour le reste, on s'en tiendra à ce qui a déjà été dit: belles images, de l'imagination et une belle histoire (dont je ne partage pas les ressorts, mais c'est un autre sujet, l'important c'est ce que veut raconter le réalisateur) malheureusement charcutée par la perte de bobines, paraît-il.