Melody Cocktail
5.3
Melody Cocktail

Long-métrage d'animation de Hamilton Luske, Jack Kinney, Wilfred Jackson et Clyde Geronimi (1948)

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Trop tard pour faire machine arrière. Si les films package ne renflouent que modestement les caisses de Walt Disney, les deux prochains ont déjà entamé leur processus de finalisation. L'argent ne coule peut-être pas à flot mais les employés se remettent dans le bain petit à petit. Remotivé, le cerveau de la société peut réfléchir à des projets d'avenir plus concrets, le public a beau s'être habitué à cette nouvelle formule, il craint de ne plus retrouver le grand conteur de Blanche-Neige.


Mais avant d'aboutir à cette ère plus radieuse, restent deux compilations à sortir dans les salles dont Mélodie Cocktail, quasi-réplique de La Boîte à Musique qui ne peut se laisser visionner sans être comparée à son grand frère. Des différences subsistent, qualitativement comme quantitativement. Au programme, un nombre inférieur de segments et un thème central un poil plus raccordé à l'Amérique mais un sentiment d'épuisement du filon.


À la différence de son aîné, Mélodie Cocktail n'a pas vraiment de séquence-phare, la fulgurance qui dénote par rapport au reste. Le réveil pourrait se rapprocher d'À la Gloire d'un Arbre, belle ode à la nature fortement influencée par Bambi et valant le coup d'oeil pour sa colorimétrie mais ne durant que quelques minutes. Un peu comme Bumble Boogie, surréaliste et ayant reçu un petit coup de main de Salvador Dali.


Les autres histoires présentées sont plus classiques, à l'exception de C'est la Faute à la Samba, retrouvailles rythmées avec Donald Duck et José Carioca conservant les traces expérimentales des Trois Caballeros. Le titre du scénario le plus insignifiant revient à Petit Toot, redite peu inspirée de Pedro, séquence de Saludos Amigos, sur la relation père-fils entre deux véhicules, les avions étant juste bêtement remplacés par des bateaux.


C'est un Souvenir de Décembre, Johnny Pépin-de-Pomme et Pecos Bill ont par contre en commun d'essayer un style graphique qui deviendra typique des années 1950's, moins détaillé, plus exagéré dans les traits mais très séduisant. Le premier cité, sans être extraordinaire, est idéal pour les périodes hivernales, captant le charme de la saison. Les deux autres, quant à eux, portent sur les Pionniers du pays dans un registre spécifique.


Johnny Pépin-de-Pomme est en effet naïf et attachant dans sa façon de conter la légende du botaniste John Chapman déterminé à faire pousser ses pommiers, ne mettant aucun obstacle sur son chemin même face à la mort, le paradis attendant ses plantations. C'est un concentré de gaieté inoffensif mais agréable.
Pecos Bill est encore plus loufoque, mélangeant acteurs en chair et en os (dont Bobby Driscoll et Luana Patten) et animation. Il revisite avec humour la vie de l'enfant sauvage puis son aide au façonnement du territoire avant une conclusion virant étrangement à la mélancolie. On en ressort partagé, ne sachant quel fût le but de cette réinvention et pourquoi en faire la fin du film.


À mêmes intentions, même qualités, même défauts et même réception. La critique sera un tantinet moins sévère pour Mélodie Cocktail mais le bilan est sans appel, balancer en vrac des essais audiovisuels n'est plus suffisant. Heureusement, un certain Cendrillon est en cours de développement et s'apprête à inverser la tendance.

Walter-Mouse
6
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le 27 avr. 2018

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Walter-Mouse

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