Bien sûr que ce film est très nombriliste, intello-névrosé et que l'auteur-réalisateur s'écoute vivre et parler. En même temps, il a été conçu pour ça et comme ça : une longue séance de thérapie, si prisée des classes aisées new-yorkaises.
Je conçois tout-à-fait que ce cinéma agace. Néanmoins, pour les autres, ceux qui apprécieront, Manhattan est une pure merveille. Le noir et blanc est utilisé ici pour produire des images belles à tomber, la bande son résonne très juste avec le ton du film.
La séquence où Woody Allen s'allonge sur son canapé avec un micro enregistreur pour s'autopsychanalyser et lister ce qui est beau dans le monde puis le traveling qui s'ensuit est aussi sobre qu'émouvante, l'une des plus belles tournées par cet artiste qui se renouvelle constamment en racontant toujours la même histoire ! Un film particulièrement soigné par son auteur, très emblématique de son art (si on n'aime pas celui-là, pas la peine d'insister avec W. Allen). Mythique, et justement reconnu comme l'un de ses tous meilleurs.