Artificiel et pas franchement subtil

Si vous avez manqué le début :
Etats-Unis, 1957. Cathy Withaker est la parfaite épouse et mère des 50's : douce, pimpante et brushée. Seule différence avec les autres bourgeoises du quartier : elle, elle a un coeur et elle veut que tout le monde soit heureux (mais bon ça on le découvre petit à petit). Précisons que son mari n'est pas moche non plus : tous deux servent même de modèles pour les pubs de la boîte de monsieur.
Forcément, tout ça c'est du faux.
Fort subtilement, le réalisateur nous fait sentir que niveau sexe c'est moyen chaud pour Cathy/Julianne ; heureusement, on comprend vite pourquoi...
Par chance, un homme entre dans sa vie (on le sait, elle lui touche direct l'épaule) : le fils du jardinier, un grand type solide et ouvert (il élève seule sa fille et il est amateur d'art contemporain, histoire qu'on comprenne que c'est vraiment un mec bien)... mais noir ! Mais que va-t-il se passer ???


4 peut sembler sévère, mais aussi quelle déception !


Je me réjouissais de voir enfin ce film qui réunit Julianne Moore et critique sociale, deux marottes perso.
Déjà le générique, super flippant avec son esthétique ultra "mélo à l'ancienne / âge d'or hollywoodien"... OK, c'est genre un hommage à Douglas Sirk (eh! je lis bien mon Télérama) et on va assister à de magnifiques performances d'acteurs...
Je m'accroche à mon siège hein, j'ai hâte de chialer, d'être révoltée mais NON ! qui a déguisé Julianne Moore en Barbie rétro ?
Que fait le président des Etats-Unis dans le jardin de cette bonne femme ?
Bon j'ai commis l'erreur de voir le film en VF, ça peut jouer, Julianne a une doubleuse qui en fait vraiment trop dans le genre nunuche pleine de bons sentiments (déjà qu'elle était pas gâtée par le scénario...).
Tout m'a paru factice dans ce film : les accessoires, les sentiments, les situations et même le casting... Je ne sauve que Dennis Quaid, du moins au début du film.
Quel ennui, quel manque de vie, de vérité ! L'aspect "reconstitution" ( pardon "hommage") plombe tout (ah ! les lunettes Lolita + le foulard, un vrai poème...). Bree Van de Kamp in the 50's, l'humour et le mordant en moins.

Non, mais franchement un mélo parodique, c'est juste pas possible !

Bref, dans une veine similaire, Mad Men est 10 000 fois supérieur. Voire plus.



Froggie
4
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le 28 janv. 2011

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Froggie

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