Le hasard a voulu que je découvre cette adaptation française quelques semaines seulement après une adaptation américaine de 97 avec Winona Ryder et Daniel Day Lewis. Forcément j’ai comparé les deux films tout le long de mon visionnage. Même s’il avait pour moi le désavantage de passer en second cette adaptation de Raymond Rouleau m’a emballé et je n’ai pas vu le temps passer malgré ses deux heures et demie et une histoire que j’avais déjà découvert. Quasi forcément ce film est plus austère que la version plus récente, usant de plans à caméra fixe, mais cette austérité de jure pas avec ce qu’il raconte et nous montre. On a l’impression d’être dans ce village colonial du 17ème et sa population ultra dévote qui vit au rythme des prêches de son pasteur. Au niveau de l’interprétation j’ai été bluffé par celle de Mylène Demongeot dans le rôle d’Abigail, celle par qui le scandale arrive qui maîtrise parfaitement un personnage complexe au multiples facettes. Amante déçue de John Proctor et chassée par la femme de ce dernier jouée là aussi par une excellente Simone Signoret en épouse austère et bigote. Le thème de la justice qui broie tout sur son passage qui veut des coupables à tout prix est parfaitement traité. L’hystérie collective en partie provoquée par cette religion tellement présente qu’elle en devient oppressante. J’ai trouvé cette adaptation plus cérébrale mais aussi moins viscérale que l’américaine, sûrement parce qu’elle s’intéresse plus à la parabole et au sous texte qu’à l’histoire au premier degrés.