LES OGRES (2015) de Léa Fehner

Cette formidable, époustouflante et tonitruante chronique épique dépeint le quotidien d'une troupe de théâtre itinérant dans le sud ouest de la France. Léa Fehner après le remarqué et excellent Qu'un seul tienne les autres suivront en 2009 revient pour nous embarquer de façon exaltante au sein de cette grande famille de saltimbanques jouant du Tchekhov et nous fait vivre avec énergie l'envers du décor. La mise en scène précise mais toujours en mouvement, virevolte, colle au plus près des humains, devient indiscrètes, se faufile entre le âmes avec une liberté sensationnelle.

La réalisatrice nous happe dès le début avec ce prologue hallucinant qui installe d'entrée l'ambiance foutraque et festive annonciatrice de la tornade en émotions qui ne va pas cesser pendant les 2h24m de nous chavirer avec bonheur. Les scènes sont chorégraphiées comme la plus belle des valses, le scénario choral fait miraculeusement exister chaque personnage (avec leurs défauts, leurs failles) auquel tour à tour on s'attache, on s'éloigne pour mieux les serrer dans ses bras 5 minutes plus tard, et les histoires s'entremêlent avec des dialogues très bien écrits ! Car oui ici, dans cette communauté, il n'y a que de la vie, de l'exubérance, des rires, des engueulades, des non-dits qui éclatent, des bagarres, des réconciliations, des compromis, de la chair, des pleurs, de la joie, du foutraque à tous les étages sans aucune complaisance.

Un film excessif où les plans séquences se laisser aller à durer pour mieux refléter l'esprit et la flamme qui anime ce style de vie bohème nous faisant penser au cinéma de Tony Gatlif, Federico Fellini et d'Emir Kusturica envoûté et emporté par la musique ! Cette oeuvre bouillonnante est servi par une troupe d'acteurs surinvestie où tous les rôles font vrai et participent à cette fête cinématographique.

Un magnifique hommage touchant et réaliste par rapport à tous ces artistes de rue, de passage venant apporter comme une offrande un spectacle pour vous illuminer le cœur.

Venez affronter urgemment sous un chapiteau Les Ogres ! Flamboyant, dingue, enivrant, drôle, tourbillonnant, romanesque, puissant, vivant, libre, bluffant, généreux, et au final bouleversant...

Une merveilleuse ode à la VIE...Davaï , applaudissements et MERCI...

seb2046
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le 11 janv. 2024

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