dec 2011:

Dans la série des Quatermass, c'est le seul que j'ai vu. Malheureusement, parce que ce personnage et ces aventures science-fictionnelles cheap, fish and chips, m'ont surtout l'air d'être bien grasses et salées, goutues, comme on dit salement de nos jours.

Ce chapitre n'est pas difficile à trouver sur le marché, il bénéficie d'une assez bonne édition dvd qui fait honneur aux couleurs de la Hammer. Le film so british arbore en effet toute une palette de couleurs plutôt développée, propre à la culture visuellement pop de l'époque. C'est très agréable à lire.

Les effets spéciaux sont pauvres mais fonctionnent très bien. La facture manuelle et l'absence de grands moyens se fait sentir mais dans le même temps l'astuce et la rigueur de ceux qui en étaient chargés apparaissent nettement et avec une belle sobriété. Là encore, le travail est plaisant à voir. On s'amusera des poltergeists raplaplas et les bébettes en polystyrène et fil de fer. Comme souvent avec les productions SF de l'époque, il émane un certain charme de cette désuétude. On imagine toutes ces petites mains qui ont concocté ces montres de l'espace, ces tremblements de terre, ces dégoulinements de sang verdâtre martien. C'est rigolo et jouissif.

De même on pourra sourire en entendant les réflexions pseudo-scientifiques que tiennent les personnages. L'histoire est risible, ne nous en privons pas. Les martiens, face à la surpopulation et les guerres intestines qui en découlent sur leur planète rouge, ont tenté en vain de coloniser la terre il y a des millions d'années. Un vaisseau spatial se serait enfoui dans le sol londonien et bloqué donc dans une sorte d'hibernation que l'activité des hommes (des travaux dans le métro) est venue perturber.

Rigolo, kitsch et pop, il découle de ce spectacle un très agréable divertissement, ainsi qu'un sentiment de familiarité même, de simplicité populaire. Les personnages sont "accueillants". Je ne saurais pas l'expliquer. L'accent sans doute? Les bouilles, les couleurs, les grimaces, les effets spéciaux faits maison? Sans doute. Tout cela forme un tout plutôt cohérent, festif et très dynamique. J'aime beaucoup ce petit film.
Alligator
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le 20 avr. 2013

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Alligator

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