Intense activité
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Les Intranquilles déserte le milieu médical, qu’il s’agisse des hôpitaux ou des cabinets spécialisés, pour traiter la bipolarité sous la forme d’une chronique familiale : le cadre estival de vacances passées à la mer offre un espace d’observation « au grand air », où les crises surgissent par signes avant-coureurs avant d’éclater véritablement. L’intelligence du film tient alors au choix d’un personnage peintre, pour lequel les troubles motivent une exploration de soi qui s’exprime par l’art : le contact avec la toile permet à Damien de figurer des mouvements intérieurs qu’il ne parvient sinon à contrôler et qui déconcertent son entourage. Nous, spectateurs, sommes rangés aux côtés de Leïla, d’Amine et de leurs amis, témoins d’un changement soudain de comportement, d’une envie irrépressible et déraisonnable voire dangereuse. Là réside cependant la principale limite du long métrage, soit le systématisme avec lequel il compose ses séquences, chacune porteuse d’un dysfonctionnement à venir que nous attendons un compte à rebours en tête. Cette mécanique retranscrit certes l’intranquillité des personnages, mais réduit finalement le récit à une simple étude scientifique, invalidant en partie le postulat d’une tranche de vie captée loin des cliniques ainsi que la beauté ou l’effroi d’un surgissement, programmé, répété et donc dépourvu de naturel et d’authenticité.
Créée
le 23 mars 2024
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