Sangster est un très bon scénariste mais un piètre réalisateur

Les horreurs de Frankenstein est le seul film de la Hammer où le baron Frankenstein n'est pas interprété par Peter Cushing mais par Ralph Bates qui, sans l’égaler, est tout à fait crédible dans le rôle. Le film comporte plusieurs très bonnes idées, à commencer par celle de la séquence du générique où nous voyons le jeune Frankenstein, qui s’ennuie manifestement au lycée, s’amuser à mettre des pointillés sur les parties du corps d’une jeune femme représentée sur une gravure. Sangster adopte résolument le ton de la parodie et annonce dès le départ la personnalité du baron, savant et coureur de jupons. Nicolas Stanzick, dans son excellente présentation du film, établi même un parallèle, assez audacieux il faut bien le dire, entre cette scène et la célèbre séquence du Mépris de Jean-Luc Godard dans laquelle Brigitte Bardot détaille chaque partie de son corps et demande à Michel Piccoli s’il les aime. De même, la fin du film, absolument géniale, voit le monstre noyé involontairement dans un bain d’acide par une petite fille, inversant la célèbre scène de la noyade, non volontaire aussi, de la petite-fille par le monstre dans le Frankenstein de James Whale. Malheureusement, si Sangster est un très bon scénariste, c’est un piètre réalisateur et Les horreurs de Frankenstein est bien platement filmé. Le film souffre aussi d’un manque de budget évident et d’un certain mauvais goût, notamment dans l’habillement de la pauvre Veronica Carlson souvent dans des tenues d’un rose du plus mauvais effet. Le film est disponible en blu-ray et en DVD dans le coffret « Hammer 2 » et dans une très belle copie.