Pour notre plus grand plaisir, il semble que DreamWorks et Disney ont décidé, à chaque Noël désormais, de se lancer un défi par dessin animé interposé. Nous aurons donc le plaisir de pouvoir compter les points chaque année en comparant la qualité de chacun des crus qui seront soumis à l’appréciation des enfants de part le monde. Le duel de cette année opposait Les Mondes De Ralph de Disney aux Cinq Légendes de Dremaworks.

Choisir de mettre systématiquement un film à l’affiche en période de Noël suppose de proposer à l’écran un peu de cette féerie que les enfants attendent de cette période et qu’ils auront dans les yeux en sortant de la salle. De ce point de vue, Les Cinq Légendes est ce qui s’est fait de mieux depuis longtemps. L’histoire réunis en seul film le lapin de Pâques, le Père Nöel, la Fée Des Dents, le Marchand De Sable et Jack Frost (inconnu chez nous mais pas aux U.S.A.), tous vont s’unir pour combattre le Père Fouettard (bonhomme Sept Heures outre-atlantique), bien décidé à faire régner la peur dans le sommeil des enfants car en effet, il se nourrit de la peur des enfants.

L’émerveillement assure le service après-vente pendant une heure et demie dont on souhaiterait ne jamais voir la fin. On va de découverte en découverte, passant de scènes où la magie semble animer l’écran, à des décors grandioses qui nous emportent au-dessus des cimes à travers le monde. De son côté, le scénario évite la moralisation au rabais des masses d’enfants et ne nous impose pas de vision manichéenne du monde. La peur, l’angoisse, la colère ou encore l’envie sont des thèmes qui traversent l’histoire comme une évidence et enrichissent les spectateurs qui, pour une fois, ne se réfugient pas dans un univers qui ne voudrait surtout pas les secouer un peu.

Le porteur de toutes ces émotions réputées négatives est le Bonhomme 7 Heures, peut-être le meilleur méchant de dessin animé de l’histoire du studio. Il est constamment ignoble mais peut être aussi à plaindre, car motivé par un besoin d’exister pour les enfants, frustré que son statut de mauvais rêve l’empêche d’avoir comme une sorte de reconnaissance de leur part. Certaines scènes dont il est le chef d’orchestre sont effrayantes de noirceur, d’angoisse et mènent, l’espace d’un instant, vers un sentiment de désespoir qui laisserait peu optimiste sur l’issue heureuse, pourtant obligatoire dans un film pour enfants.

Tout de même, le sentiment de féerie ne serait pas aussi fort sans une animation irréprochable qui ne se contente pas d’épater ces chères têtes blondes et leurs parents par des performances graphiques toujours plus impressionnantes. Les Cinq Légendes fait beaucoup plus que gonfler ses muscles et de rouler des mécaniques, les animateurs ont créé un univers d’une imagination débridé et mis en image des décors d’une richesse et d’un sens du détail rarement égalé. Où que vous laissiez dériver votre regard, vous trouverez à l’écran un détail, une surprise ou un décor qui vous laissera ce sentiment de merveilleux que vous verrez dans les yeux des enfants et se reflètera dans les vôtres. Les pays où réside chacune des ces légendes sont de vraies réussites et montrent à l’écran le plaisir créatif qui a dû être celui des animateurs. On passera rapidement sur la vilaine tête du Père Noël car, la plus belle réussite de toutes est sans doute le personnage du Marchand De Sable, de ses serpentins dorés et de ses créations rêveuses qui viennent embellir le sommeil des enfants. Il est tout simplement beau et rassurant comme doit l’être celui qui promet à chacun un sommeil de bébé…

Même si ce film est récent, il est peu risqué d’affirmer déjà qu’il sera l’une des plus belles références des films de Noël, ses créateurs ont un sens aiguë et évident de la magie, du merveilleux et de la beauté. Il suffit de voir les réactions d’amour inconditionnel des enfants (et des adultes…) envers ce film pour en être convaincu. En définitive, Noël 2012 voit la victoire haut la main des studios DreamWorks, qui ont non seulement créé un meilleur film de Noël que Disney, mais également l'un des plus beaux cadeaux de Noël cinématographiques de ces dernières années. Nul doute que, pendant encore longtemps, ce dessin animé amènera le rêve et les croyances nécessaires dans les yeux d’enfants qui veulent et c’est triste, de plus en plus grandir trop vite, convaincus qu’ils sont qu’être adulte est plus enviable qu’être enfant…
Jambalaya
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le 25 avr. 2013

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