Pour le Just Because of You de Pierre Bachelet ; pour le remix a cappella de Étoile des Neiges hurlé par Michel Blanc dans un moment de solitude du haut d'un télésiège ; pour Thierry Lhermitte hilarant en Popeye beau-gosse fragile et complètement à la ramasse ; pour Marie-Anne Chazel et Christian Clavier en couple à l'écran comme à la ville, entre une Gigi minaudière et hystérique et un Jérôme médecin généralisant sur les compétitions sportives et rechignant à jouer les vétérinaires ; pour Gérard Jugnot et Josiane Balasko sympathiques en bourgeois médiocres de la tête aux pieds ; pour Bruno Moynot impeccable en Gilbert Sellman alias Monsieur Météo aux répliques lâchées comme autant de bides réfrigérants ; et puis pour Maurice Marius Chevit et Dominique Christiane Lavanant en couple dépareillé, Michel Such en éternel troisième couteau méchamment évincé de la copropriété et pour Guy Laporte impayable en cousin sans pitié : c'est cruel, jubilatoire dans sa férocité et totalement communicatif dans le plaisir qu'ont eu les comédiens et les comédiennes à jouer dans un film assurément culte et presque indémodable !


Aussi valable que les premières aventures de nos huit bronzés hexagonaux tournées un an plus tôt cette suite ne lésine pas sur la beauferie de la France moyenne voire exécrable, forçant davantage le trait que dans le film de 1978. Niveau forme Patrice Leconte s'en tire honorablement, filmant fonctionnellement mais avec pragmatisme cette succession de sketchs faisant la part belle aux personnages aujourd'hui devenus quasiment mythiques dans la Mémoire collective : Jean-Claude Dusse drôlissime en loser dragueur inaugurant ladite comédie en ruant dans les brancards de la Gare Saint-Lazare, Popeye en mal d'amour et squattant chez Pierre, Paul et Jacques, Gilbert quémandeur de crêpes au suc' ou encore Jérôme désopilant en kinésithérapeute aux méthodes expérimentales... Vouées à être répétées dans toutes les cours de collège les répliques mettent en avant des caractères astucieusement différents mais joliment humains, montrant des hommes et des femmes parfaitement imparfaits : en un mot comme en cent Les Bronzés font du Ski est un film à voir et à revoir, comédie acerbe et pleine d'esprit supportant tout à fait l'air du temps : un classique incontournable !

stebbins
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le 28 mai 2021

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stebbins

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