Le Vrai Héro de tous les temps

Des fléchettes empoisonnées, un gouffre béant, un énorme boulet et des indigènes énervées protégeant une idole sacré. Et soudain surgit dans le champ, le vrai héros de tous les temps, Indiana Jones contre les allemands, l’aventurier qui se met dans le guêpier. Comment ne pas être ébahi par la nonchalance de cet homme face aux dangers dont il se soustrait systématiquement avec panache pour finalement se faire coiffer au poteau par un français collabo. Un bien maigre butin après avoir arpenter les dangers de la jungle péruvienne mais des histoires à raconter pour impressionner ses étudiantes ainsi qu’une nouvelle mission assignée par les services secrets, celle de retrouver l’arche d’alliance dont les nazis cherchent à s’emparer. Et quant on connaît l’issue de cette histoire rocambolesque, on se dit qu’il aurai bien pu s’épargner les désagréments de ce voyage tourmentée, entre les dattes empoisonnées, la chaleur et la tourista ayant contraint son interprète à écourter un duel au sabre et au fouet pour régler le compte d’un sarrasin au pistolet, sans parler de la fosse aux serpents qu’il a du remonter ou bien de cette dérouillée qu’un mécanicien chauve et bedonnant va lui infligé sur le tarmac. Parce qu’au final, c’est quand même lui qui aura facilité le travail aux allemands, et son chantage désespéré au tirs de lance-roquettes ne l’aidera pas à retrouver l’arche volée qui ne contient en réalité que du sable et des séraphins déchaînées. Mais heureusement, ce n’est pas pour la gloire ou pour l’argent qu’Indiana Jones se donne autant de mal, mais bien parce que la place de cet artefact est dans un musée, ou bien dans une caisse sous scellée au sein de la zone 51, dans un hangar interdit d’accès par l’armée.

Ce qui rend Les Aventuriers de l’Arche Perdue si populaire, c’est sans doute parce que son héros est un être ordinaire. Ce n’est pas un culturiste ou un génie, mais un homme mortel sur lequel la gente masculine est à même de s’identifier, parce qu’en dehors de ses atouts et de ses valeurs, il est aussi vulnérable face au balles et au danger en plus d’être parfois porté sur la boisson et de posséder une phobie, bien qu’il soit aussi un séducteur hors-pair qui possède un véritable tableau de chasse de conquête féminine grâce à son charme et sa virilité, ce qui ne le rend pas si différent d’un 007, à la différence près qu’il est unique en son genre parce qu' Harrison Ford ne peut pas être dissocié de ce costume et de ce fouet qu’il l’ont mené au statut d’icône même si le rôle a bien failli échoir à Tom Selleck qui s’en rappellera en acceptant d’incarner Patrick O’Malley dans Les Aventuriers du bout du monde, une production qui s’avèrera finalement assez anecdotique. Une icône donc, influencé par d’autres héros avant lui, tel que Charlton Heston dans Le Secret des Incas ou bien Humphrey Bogart dans Le Trésor de la Sierra Madre et qui comme chacun le sait deviendra un archétype du genre qui en inspirera d’autres tel que Brendan Fraser dans La Momie, Nicolas Cage dans Benjamin Gates, ou bien Michaell Douglas dans À la poursuite du diamant vert. Et s’il fallait donné une raison supplémentaire à ce succès intemporelle en sus de la partition symphonique exceptionnelle de John Williams, c’est sans doute pour ses péripéties et ses cliffhangers à répétition qui conditionne l’ensemble du film puisqu’elles maintiennent les spectateurs dans le même état d’excitation qui anime désormais les fans de feuilletons sérialesque tel que Game of Thrones. Il convient également de s’intéresser à la genèse du projet, lorsque Steven Spielberg s’est fait refusé la direction d’un James Bond pour cause de nationalité, tandis que Georges Lucas développé depuis longtemps déjà une obsession pour les vieilles série B à épisodes tel que les aventures de Zorro, le cavalier masqué. Alors que les deux compères se la couler douce sur une île hawaïenne pour se remettre de leur quotidien de wonder boys hollywoodien, l’un proposa à l’autre de développer ce projet commun et que si le succès était au rendez-vous, une trilogie verrai le jour.

Philipp Kaufman et Laurence Kasdan participeront à cette collaboration qui emmèneront Indy à le recherche d’un médaillon possédée par la pétillante Marion, propriétaire d’un troquet Népalais. Après le saccage du bar, Indiana n’aura d’autres choix que d’emmener cette dernière avec elle pour des fouilles à proximité du Caire avant qu’elle ne soit faite prisonnière par son rival Belloq. Cette recherche perpétuelle d’un Macguffin soit un objet quelconque d’une certaine valeur pour ses poursuivants, mèneront les aventuriers à s’affronter au bord de la mer égée. Soit un petit tour du monde dépaysant grâce à une intrigue brillamment ficelé et inspiré d’une histoire vrai, celle de la quête de l’Arche du témoignage, celle-la même qui renfermerait les 10 commandements remis à Moïse sur le mont Sinaï après l’exode du peuple juif. Ce coffre mystique qui aurait été dérobé avant d’être récupéré et gardé à Jérusalem dans le Saint des Saints jusqu’à la chute du temple de Salomon n’aurai pas été retrouvés par les babyloniens en 586 av J-C et encore moins par les romains en l’an 70, ce qui laissa libre cours aux spéculations des historiens et exégètes qui pour certains avancèrent la théorie que le coffre aurait pût être déplacé en Egypte voir même en Ethiopie, si tenté qu’il est réellement existé. Par ailleurs, le récit s’inscrit en pleine période du IIIème Reich, lorsque Hitler envoyé des émissaires aux quatre coins du globe à la recherche d’objets antiques et légendaires pour les réincorporer à son projet de révisionnisme aryen sur une supposée race germanique qui aurait autrefois colonisé toute l’Europe, une réinvention pur et simple de l’histoire de l’humanité auxquelles les archéologues allemands et français se sont prêtés. Dans cette adaptation, il faut ajouter que l’Arche agirait comme un condensateur énergétique qui servirai de transmetteur directement relié à Dieu lui-même, c’est un peu l’équivalent de l’arme nucléaire en somme et c’est aussi ce qui va faire péricliter tout le projet des méchants. Parce qu’une force surnaturelle entre de mauvaises mains peut tout aussi bien mené à sa propre destruction. C’est un peu comme ouvrir la boîte de pandore, ça fini par rendre les gens cons. Mais pour le spectaculaire, il s’agit de les aveugler avant de les faire exploser comme des œufs dans un micro-onde, puis ils se mettent à fondre comme du vieux lait caillé, une glace au soleil fait d’ailleurs le même effet. À supposer qu’il s’agisse d’une forme de révisionnisme sioniste, il n’y a qu’une arche que je n'ouvrirai pas.