Tiens, Tintin t'a tenté, tonton ? T'es tout toc !
Franchement, j'avais presque envie d'aimer cette adaptation, rien que pour m'éloigner des Tintinophiles intégristes qui, comme tout intégriste qui se respectent, m'emmerdent quand ils défendent avec trop d'ardeur l'objet de leur passion intransigeante.
D'autant que le choix de Spielberg d'avoir recours à l'animation numérique permettait à peu près tous les traitements, et pourquoi pas toutes les audaces. L'expérience dans l'entertainment de l'ex- golden boy et son statut dans la paysage hollywoodien lui permettait une liberté quasi-absolue ce qui pouvait potentiellement laisser espérer le meilleur.
Las, après avoir raté le virage "sérieux" de sa carrière au tournant des années 90, Steven ne sait plus dans quelle direction aller. Au lieu de nous pondre un beau grand classique d'aventure, sa liberté de cadrer le pousse à s'engager dans une surenchère de mouvements de caméras hystérique dont la cohérence est bien entendu la dernière des préoccupations de son auteur.
Du coup, le film sera encore plus dispensable que la BD qui l'a inspiré, puisqu'avec ce nouveau média, l'œuvre perd son principal intérêt: sa terrible force iconographique.
Effet collatéral: j'avais jamais remarqué que Tintin était roux.
(PS: ne pas idolâtrer Tintin ne fait pas de moi un être humain de seconde zone tout juste bon à recevoir des tomates pourries et des quolibets jusqu'à la fin de ma vie. Je ne suis pas un animal !)