Si le deuxième volet de la saga des Animaux Fantastiques a été considéré comme une déception par beaucoup, les Secrets de Dumbledore a-t-il réussi à reconquérir les coeurs des fans et du grand public ? Pour ce troisième long-métrage, quelques petits changements ont été prévus avec notamment Mads Mikkelsen en Gellert Grindelwald ou encore Steve Kloves plus présent au scénario en collaboration avec toujours J.K. Rowling. À la réalisation nous avons toujours David Yates, présent depuis Harry Potter et l'Ordre du Phénix. Alors, la magie opère-t-elle de nouveau ?


Une chose est sûre, c’est que les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore se démarque totalement des deux premiers. Parfois dans sa réalisation, d’autres fois par son scénario plus simpliste ou alors par des scènes plus sombres que dans n’importe quel autre film du Wizarding World. Ce troisième volet est en fait un thriller politique et d’espionnage au sein du monde de la magie. Toutefois, n’ayez crainte, cette critique ne contiendra aucun spoiler.


L’un des points forts du film c’est son visuel : les effets-spéciaux sont de très haute qualité, je pense surtout aux créatures magiques qui sont parfois bluffantes mais aussi aux différents pays ou villes que nous découvrirons tout le long de l’aventure. C’est un secret pour personne, on retourne aussi à Poudlard et si globalement les visuels sont beaux, pour ce lieu mythique c’est un raté : il parait froid et vide, Yates n’arrivant définitivement pas à capturer le charme de cette école de sorcellerie. C’est bien le seul point négatif, car les décors sont tous très impressionnants.


Les Secrets de Dumbledore arrive a recapturer la magie des films Harry Potter, non pas grâce à Poudlard, mais de par pleins de petits clins d’oeil qui feront plaisir aux plus assidus. Avec un titre comme le sien, on n’est pas surpris de voir Norbert Dragonneau légèrement mit de côté pour se focaliser un peu plus sur Albus Dumbledore. Est-ce un défaut ? Probablement pas. Dumbledore est l’un des personnages les plus intéressants et ils ont réussi à trouver le parfait équilibre entre cette histoire du futur directeur et les animaux fantastiques (qui jouent un véritable rôle dans le dénouement). On peut sentir qu’il y a un appel aux fans d’Harry Potter avec un scénario plus simple à tel point qu’on se demande si certaines réponses n’ont pas été repensées pour plaire à la majorité.


Certains diront que c’est plus facile à suivre, mais si le film répond à des questions, il n’en laisse pas d’autres en suspend. Ce troisième volet a l’odeur d’une conclusion sans laisser place à la reflexion ou aux thèses pourtant importantes au sein d’un fandom comme celui du Wizarding World. Dans son ensemble c’est un bon scénario, mais il a ses défauts. Le premier étant de mettre un peu de temps à démarrer, il y a comme un air de va-et-viens les premières minutes et toutes les scènes ne semblent pas utiles à la trame générale. Mais il y a des moments forts qui feront échos à la situation du monde actuel. J'ai eu la chance de voir le film en avant-première le jour des élections présidentielles, une coincidence qui créée un parallèle inévitable. Enfin, le scénario pèche parfois dans son explication : soit le lore n’est pas assez expliqué (voir pas du tout pour certains nouveaux sortilèges), soit des réponses sont trop vites expédiées sans réels enjeux ou soit on sent qu’il plante encore le décor (alors qu’on est quand même au troisième film sur cinq).


Mais le gros plus, c’est qu’on voyage : direction l’Allemagne, les États-Unis, l’Angleterre, la Chine, le Brésil… Et que ça fait du bien après la Covid ! Ça permet également de voir d’autres cultures du monde magique qui ne fait que s’étendre avec encore plus de possibilités.


En réalité, une autre force du long-métrage repose sur son casting. Mads Mikkelsen est bien plus convaincant en Grindelwald et eclipse presque son prédécesseur avec une alchimie parfaite avec Jude Law qui interprète toujours aussi brillamment Albus Dumbledore. Il se rapproche d’ailleurs de plus en plus de celui que nous avions pour habitude de voir dans les Harry Potter. La nature de la relation entre les deux est enfin explicite, garantissant une intensité remarquable. Jessica Williams, quant à elle, est excellente en professeur de l’école américaine Ilvermorny et nous offre pléthore de sortilèges. Dan Fogler revient avec un Jacob toujours aussi charismatique, drôle et émouvant alors que Eddie Redmayne semble habité par son personnage de Norbert Dragonneau qui lui va si bien. Ce dernier a d’ailleurs droit à une scène digne d’Indiana Jones au début du film, le magizoologiste est enfin dans son véritable élément et on en redemande !


S’il y a beaucoup de personnages, tous sont convaincants, essentiels et pertinents. Le film très politisé laisse la place à beaucoup de romance sans jamais tomber dans la niaiserie, c’est finalement une équipe attachante de sorciers et sorcières qui se forme sous nos yeux.


Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore apporte son lot de rires, d’émotions, d’aventures, de magie (dont de très beaux duels), malgré quelques marches manquées. En définitive, c’est un film pansement qui vient réparer ce qui a été critiqué et relancer la saga sur une bonne voie. La seule chose qui manquerait encore serait peut-être d’avoir une nouvelle vision tant la formule David Yates a ce goût de déjà-vu.


C’est finalement un bel ajout pour la saga des Animaux Fantastiques qui n’arrive toujours pas tout à fait à trouver sa place, mais qui redonne espoir pour la suite !

Boleyn
7
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le 10 avr. 2022

Critique lue 154 fois

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