C'est en voyant ce film que je me rends compte que j'ai un problème avec Farley Granger : quelque aspect figé dans son jeu, dans sa gestuelle, des aspérités irritantes ou un regard et des machoires trop tendus vers un toujours égal horizon?

Et forcément, ce genre d'indisposition sournoise a de quoi vous pourrir la vision d'un film qui pourtant à belle allure. Certaines séquences ont de véritables élans de beauté et d'audace, notamment les plans aériens ou quelques scènes dans le jeu d'ombres et lumières entre les deux amants dans la nuit.
Mais ce que l'on retient d'abord c'est surtout la beauté de la juvénile rencontre entre les deux tourtereaux. Le film noir nous renseigne a priori sur la finalité de cet amour. Dès les premiers instants, nous savons que ces deux là sont perdus. Elle, elle le sent. Lorsqu'il lui promet un avenir tranquille, enfin radieux, un voile passe dans le regard de Keechie, mais elle va se donner complètement, s'abandonner à tel point qu'elle se pare des illusions de son amant. La beauté et la force de ce jeune et naïf amour est magnifique. Et la prestation de Granger n'en est que plus décevante.
Alligator
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le 31 déc. 2012

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