Attention, spoil en partie!
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Italie est exsangue. Le pays souffre du chômage, du manque de nourriture, de surpopulation. C’est cette réalité que le réalisateur Vittorio de Sica montre à travers l’histoire simple d’Antonio, un homme dont la bicyclette a été volée. Si le vol n’est jamais agréable à vivre, ici il s’agit d’une question de survie. Sans sa bicyclette, Antonio perd le travail qu’il vient de trouver et qui lui permettra de faire vivre sa femme et son gamin Bruno.


Une intrigue dépouillée qui nous fait suivre Antonio à travers sa recherche fiévreuse et angoissée de sa bicyclette. Une recherche qui nous promène à travers les quartiers pauvres de Rome : ses rues, ses maisons, ses églises, ses restaurants où éclate la différence sociale, auprès des gendarmes ou des diseuses de bonne aventure quand tout espoir semble perdu. Dans sa recherche, Antonio se heurte le plus souvent à l’indifférence. Seule une personne prend à cœur cette quête : son petit garçon en culotte courte, qui court à ses côtés, qui le conseille, qui espère avec lui, qui pleure pour lui et avec lui.


La dernière séquence est poignante tandis que résonnent ces ultimes paroles pleines de jugement et d’agressivité de la part des gens bien pensant et fortunés : « Sei felicito ! ». Mais face à cette hostilité qui entoure son père, Bruno, lui, ne le lâche pas, ne le juge pas et place sa main dans celle de son père lui gardant toute sa confiance, et le comprenant de l’intérieur. Antonio n’a pas tout perdu…


Tourné avec peu de moyens et avec des acteurs non professionnels, ce film a connu un grand succès. Ladri di biciclette touche par la simplicité de l’histoire et la justesse du ton. Inutile de rajouter du pathos, l’histoire se suffit à elle-même et respire d’authenticité.

Créée

le 7 oct. 2022

Critique lue 50 fois

10 j'aime

9 commentaires

abscondita

Écrit par

Critique lue 50 fois

10
9

D'autres avis sur Le Voleur de bicyclette

Le Voleur de bicyclette
Vincent-Ruozzi
8

Mon royaume pour un vélo

S'il fallait définir le cinéma italien, je dirais que celui-ci excelle dans les comédies et dans les drames. De par leur nature latine, les acteurs et actrices brillent dans ces registres dont la...

le 27 juin 2018

61 j'aime

10

Le Voleur de bicyclette
SanFelice
8

Un homme dans la foule

Je ne vais pas revenir sur le néoréalisme, ce mélange inouï de "pris sur le vif" et de travail artistique qui a donné des films incandescents, brûlant d'un sentiment d'urgence absolue face à la...

le 28 nov. 2015

45 j'aime

7

Le Voleur de bicyclette
Sergent_Pepper
9

Pleurs sur la ville

Entrer dans l’Histoire peut se faire au prix de quelques malentendus. Représentant prestigieux du néoréalisme italien avec Rome, Ville ouverte de Rossellini, Le Voleur de bicyclette est le plus...

le 20 nov. 2020

44 j'aime

4

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

57 j'aime

22

Le Dictateur
abscondita
10

Critique de Le Dictateur par abscondita

Chaplin a été très vite conscient du danger représenté par Hitler et l’idéologie nazie. Il a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme. Il commence à travailler sur le film dès 1937. Durant...

le 23 avr. 2022

33 j'aime

22

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

32 j'aime

19