Réalisatrice et scénariste, adepte de romances dramatiques, Katell Quillévéré signe avec ce film son quatrième long-métrage, après les renommés Un poison Violent, Suzanne et Réparer les Vivants.

Dans cette même veine, Le temps d'aimer est un très bon film dramatique qui raconte, avec profondeur des sentiments et rebondissements divers, l'histoire chaotique d'une famille au sortir de la deuxième guerre mondiale et sur une durée de près de vingt ans.

Cette longue période donne le temps à cet amour entre Madeleine, mère célibataire serveuse dans un bar et François, riche et cultivé mais fragile, d'évoluer au fur et à mesure de leur histoire et des vérités qui vont éclater au grand jour...

Le scénario et la mise en scène sont au service des événements particulièrement bien orchestrés par la réalisatrice, et on s'attache à ce couple et leurs enfants, malgré les drames qui vont les terrasser, et quand les lumières se rallument après plus de 2 heures on en redemande, d'autant que la scène finale entre Madeleine et son fils Daniel est d'une puissance sentimentale extrême et pleine d'espérance !

Ce qui pousse Madeleine et François l'un vers l'autre au début du film n'est pas une évidence, c'est plutôt d'être là, au bon moment, chacun dans une situation et avec des secrets lourds à porter, après cette guerre impitoyable qui a abîmé tout le monde, mais n'est-ce pas cela aussi la force de l'amour ?

La découverte des secrets qui vont apparaître au grand jour, ainsi que leur comportement, auraient pu faire éclater leur relation, de part et d'autre, leur amour semblant plus fort, jusqu'au paroxysme d'un drame dont il ne faut rien dire pour préserver l'intérêt du film !

La qualité du film est ainsi dans ce suspens que la réalisatrice sait distiller avec finesse.

Ce sont aussi les acteurs principaux, bien dirigés, qui font le film :

- Anaïs Demoustiers, d'une grande présence dans le personnage de Madeleine, rayonnante, émouvante et complexe dans son comportement avec les hommes; assurément un de ses tout meilleurs rôles;

- Vincent Lacoste, excellent, délicat et tout en intériorité comme à son habitude, dans le rôle de François, cet homme issu de bonne famille, à la santé fragile, et qui ne peut assumer ses choix dans une époque qui n'acceptait pas la moindre déviance;

- Morgan Bailey, très juste dans le personnage de Jimmy, ce soldat américain qui va se trouver sur la route de Madeleine et François, révélateur bien malgré lui de leurs faiblesses;

- Les 3 acteurs jouant successivement avec aisance et vérité, les rôles de Daniel selon son âge, parfaits dans sa quête insatiable de retrouver ce père allemand que sa mère souhaite honteusement lui cacher;

- Margot Ringard Oldra, la fille jeune de Madeleine et François, pétillante et émouvante dans l'amour inconditionnel qu'elle porte à ses parents, et porteuse d'avenir.

En synthèse une romance dramatique qui joue avec profondeur, délicatesse et émotion sur les sentiments et les drames amoureux; cela restera un grand film pour moi, je recommande de le voir pour un excellent moment de vrai cinéma et bien sûr ce sera à chacun son ressenti !

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le 1 déc. 2023

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Azur-Uno

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