Le Retour du Roi, c'est avant tout mon premier souvenir de cinéma. J'avais alors 5 ans, et si je ne m'en souviens plus en détail, je me souviens bien de mon sentiment en sortant de la séance. J'avais des étoiles dans les yeux, j'étais excité comme un fou, et le film me hantait. Ont suivi de longs mois avant la sortie du DVD, et le jour de sa sortie, j'étais au moins aussi heureux que si c'était le matin de Noël. À partir de ce moment là et durant de nombreuses années, je me le suis passé en boucle (mais littéralement !) pour finir inévitablement, un jour, par me lasser.

Jusqu'à ce que, comme j'en parlais dans ma critique de La Communauté de l'Anneau, je lise les livres et que je fasse ensuite un marathon des films en version longue, soit 11h de film en moins de 24h. À ce jour, ça reste probablement le plus beau moment de ma vie de cinéphile, et ce 3e volet en a été le moment de bravoure. Petit, je l'aimais profondément et il me passionnait, mais aujourd'hui l'admiration que j'ai pour cet épisode en particulier est indescriptible.

Pas que Jackson ni qui que ce soit dans son équipe se soit particulièrement amélioré pour ce volet (en même temps comment dépasser la perfection ?), mais c'est simplement que le livre est lui même le meilleur de la trilogie et que le film a suivi sa trace.

Pour bien vous situer, on parle ici du plus grand projet jamais entrepris dans l'histoire du cinéma. Et ça tombe bien, puisque ça a donné le plus grand film de l'histoire du cinéma (oui oui, je suis en très mauvais rapports avec la demi mesure). Tout ici est démesuré, si bien qu'on est pris de vertige devant tant de grandiosité. Et quand je dis tout, c'est vraiment chaque élément : que ce soit la réalisation, les décors, la musique, le scénario, le jeu des acteurs ou encore sa durée record de 4h. Il parait que ça donne envie de gerber à certains... Tant pis pour eux, moi ça me fait redevenir ce gosse de 5 ans, et c'est non seulement le meilleur sentiment que je connaisse au cinéma, mais même un des meilleurs dans la vie en général.

J'ai une certaine obsession pour les films "somme" (vous savez, ces films qui cumule tout : toutes les émotions, tous les thèmes...), et je pense pouvoir dire sans me mouiller qu'on en tient ici le plus beau spécimen. Parce que durant ces 4h on passe par un nombre incalculable de phases et d'émotions. Il y en a quelques unes qui sont permanentes comme la jubilation, la fascination ou la joie, et par dessus viennent s'ajouter tour à tour le rire, la peur, la tristesse et n'importe quelle émotion que vous pouvez imaginer. Parfois, et principalement dans l'épilogue, tout ça se mélange pour former un sentiment d'une puissance encore inégalée, inoubliable et dont il me semble impossible de se remettre un jour. Pour vous donner une idée, le générique fait vingt minutes, et pendant ces vingt minutes je suis resté comme un con, les yeux dans le vide, plus loin que je ne l'ai jamais été de la réalité. La semaine qui a suivi, j'ai été comme un zombie, et ce n'est que peu à peu que j'ai touché terre à nouveau. Aujourd'hui, je me soigne du mieux que je peux et ça va mieux, mais il est clair que c'est le genre de truc que vous ne pouvez simplement pas oublier, et qui vous suit votre vie entière. En même temps je suis un gros maso et j'adore ça, donc je ne me plains pas du tout.

Je me rends compte que je n'ai même pas écrit une seule fois le mot "épique", alors que c'est celui que j'utilise le plus pour parler de ces films. À lui seul, il résume tout ce que je dis dans cette critique et de manière générale tout ce qui peut être dit de positif à propos de la saga. Malheureusement, c'est un mot bien trop galvaudé de nos jours, mais Le Seigneur des Anneaux est là pour rappeler son véritable sens, de la plus exacerbée des façons.

Je pourrais parler plus en détail du film, de certaines scènes en particulier, mais je l'ai déjà fait pour les Deux Tours, et le mieux c'est encore de vous laisser découvrir tout ça par vous même si vous ne l'avez pas déjà vu.

Il y a des centaines, voir des milliers de personnes incroyablement talentueuses qui ont participé à la réalisation de ce film. Mais rien de tout ça n'aurait été possible sans le génie de Tolkien et de Jackson. Alors comme je cherchais une belle conclusion lyrique avec tout le tralala pour rendre hommage au film mais que je n'arrive décidément pas à trouver quelque chose qui soit à la hauteur de mes sentiments, je vais me contenter de leur dire merci, merci pour tout, merci de m'avoir offert ça. Ça peut paraître ridicule, mais j'y pense au quotidien, et bien souvent ça m'aide à aller mieux. Parce que cette simple petite pensée que des gens sur terre peuvent produire quelque chose comme ça, c'est infiniment beau et réconfortant.
Winding
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le 4 juin 2013

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