Rakân, bekâr !

Ainsi s'achève l'épopée de la Terre du Milieu par Peter Jackson. Après deux trilogies merveilleuses, il est temps de dire adieu à celui qui a su modeler l'univers de High Fantasy le plus célèbre et populaire. Le Hobbit : La Bataille des cinq armées est donc le dernier opus de la trilogie du Hobbit, préquel du Seigneur des Anneaux. Malgré tout ce qu'on a pu entendre sur ce film concernant les non-respects de l’œuvre originale, des ajouts, des longueurs sans fin, du manque d'épique... qu'ai-je à dire sur cette conclusion qui a tenté de nous offrir une vision de la bataille inexistante dans le livre de base. Une fois de plus, le comparatif livre-film ne m'intéresse pas dans cette critique !

Et déjà, pour le résumé, c'est compliqué...
En effet, là où le deuxième film se concluait sur une note frustrante, on début celui-ci avec la mort du dragon Smaug durant le premier quart d'heure. Je profite donc de cet élément pour commencer à critiquer sévèrement : il aurait peut-être été plus judicieux, et mieux structuré, de terminer le deuxième opus par la mort de Smaug afin de commencer le troisième film directement dans le vif du sujet avec sa grande bataille. Mais bon... Ce qui est fait est fait.
Alors, dans La Bataille des cinq armées, Smaug vient à mourir, laissant les habitants de Lacville complétement désemparés et abandonné à leur sort. Tandis que Barde essaye de rassembler les habitants, Thorin commence à devenir fou à cause de l'or de la montagne mais également parce que l'Arkenstone demeure introuvable.
Pas plus de spoil même si le titre du film dévoile totalement l'intrigue.

Au sujet de l'histoire ! Le Hobbit : La Bataille des cinq armées ! Y-a-t-il réellement à ajouter plus ? Tout est dit : un film qui nous fait vivre l'une des plus grandes batailles de la Terre du Milieu, opposant Hommes, Elfes, Nains, Orques et... Aigles, dirons-nous. Et très sérieusement, c'est à mourir de rire quand l'on voit certains critiques déclarer qu'il n'y a rien d'épique dans cette bataille. Ma foi, ils doivent avoir de bons arguments, pour ma part, cette bataille arrive aisément dans mon top cinq de bataille les plus éclatantes et pour cause : on nous dévoile des Nains et des Elfes se battre ! Pas d'alliance, pas d'entente juste une bonne escarmouche, peut-être un peu courte, mais qui revigore et refroidit les clichés de la Fantasy. De plus, cet épisode est excellent si l'on désirait voir des armées de Nains ; chose que Le Seigneur des Anneaux ne nous a pas offert. Ici, c'est chose faite et c'est agréablement bon ! Des engins de batailles aux cavaliers en passant par les phalanges et leurs cris de guerre (on ne peut pas plus épique selon moi), l'armée des Nains est d'une exquise réussite ! Néanmoins, l'armée des Elfes n'est pas mal non plus même si plusieurs éléments sont à pointer comme destructeur d'immersion mais nous y reviendrons.
D'aucuns diront que la bataille est longue, voire beaucoup trop longue et que l'on tente de nous étouffer d'action aux séquences toutes aussi improbables les unes que les autres. En un sens, ce n'est pas totalement faux et la version courte du film est, selon moi, pour quelque chose dans ce malaise et cette incompréhension de la bataille. Notez qu'une fois de plus, je me focalise sur la version longue du film - qui demeure mille fois mieux que la version courte (très sincèrement, je ne conseille que la version longue pour le visionnage de ce film, pour dire à quel point la version courte est extraordinairement bâclée). Il est vrai que les trois quarts du film, si ce n'est une bonne moitié, sont réservés à la bataille alors, ennemi des combats qui durent, vous allez être ravi de bien vous ennuyer. Pour les autres, la bataille demeure tout de même plaisante, essayant de varier les angles, les événements, les mouvements de troupe afin de ne pas se sentir dépasser par les images qui défilent sur notre écran. Et à nouveau, le point qui peut être négatif pour certains, c'est bien évidemment la durée du film qui, en version longue, est moins intense que les deux premiers films mais qui reste tout de même conséquente.
En bref, côté histoire, à part la bataille - et déjà ça, ce n'est pas rien - on ne nous propose pas énormément de séquences inédites hormis une ou trois scènes dispersées à travers la Terre du Milieu qui tissent les derniers liens entre cette trilogie et celle précédente.

Pour les acteurs et les personnages.
Rien à dire. Pas énormément de nouveaux venus et quand bien même, ils sont bien introduits et fascinants, à la Daïn Pieds-d'Acier. Autrement, les acteurs demeurent convenables dans leur rôle et les personnages sont toujours aussi attachants à observer.
La nouveauté, que l'on pouvait déjà bien voir dans le second film, est l'apparition du triangle amoureux Tauriel-Legolas-Kili. Cette relation a, comme de nombreux éléments de cette trilogie, fait couler énormément d'encre. Pour ma part, ce triangle amoureux ne me dérange absolument pas et est plutôt bien amené ; il demeure moins chiant que celui que la série Twilight nous propose ; après, c'est un avis personnel. Le personnage de Bilbon poursuit son évolution, car c'est l'un des points faibles de cette trilogie : il y a un peu trop de personnages rangés sur le devant de la scène. Treize Nains, un Hobbit et un Magicien, on ne peut pas se focaliser sur tout le monde pour les faire évoluer efficacement ; même si toute la compagnie à le droit à de nombreuses séquences où ils sont présentés, expliqués, ... Mais voilà, hormis Bilbon et trois-quatre Nains, les personnages principaux à évoluer tout au long de la trilogie sont infimes et notre cher Hobbit est le seul à bien se transformer, expliquant - directement ou indirectement - ses changements dans Le Seigneur des Anneaux.
Pour finir, j'aimerai clore cette partie avec le personnage de Legolas. Si, dans Le Seigneur des Anneaux, il était quelque peu extraordinaire au combat, force est de constater qu'il n'a jamais été aussi frais ! En effet, de nombreuses scènes le mettent en avant où il combat seul contre des milliers aussi orques que trolls. On peut arriver à des points où on se demande s'il n'y a pas exagération. Mais plusieurs éléments "détruisant" cette image du héros (presque) parfait parviennent à nous faire oublier ces exagérations

Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher tellement c'est si perturbant...
Autrement, toujours un excellent point que les personnages/acteurs. D'autant plus que de nombreuses conclusions seront amenées par des séquences émotions plutôt agréables et bien présentées.

Du côté des effets spéciaux. Bon... Je ne sais pas comment on en est arrivé là mais tout de même, la question se pose ! Alors, rassurons-nous, les effets sont toujours aussi beaux, à la hauteur des deux premiers films mais il faut tout de même noter une baisse de qualité à de nombreuses scènes où il est impossible de ne pas remarquer la présence d'effets ! Mention déshonorable (il fallait qu'elle tombe) pour l'armée des Elfes. Même si elle est impressionnantes, il faut être complétement aveugle pour ne pas remarquer que les soldats Elfes, hormis sur les très gros plans, sont factices et pas un factice gentil, non, un factice méchant et tellement désolant qu'en grand amoureux de ce peuple, j'ai regretté les séquences du Seigneur des Anneaux...
De plus, la transformation de Galadriel en "Reine de l'Anneau" (je ne vois pas comment mieux la décrire) laisse un peu à désirer. La version Seigneur des Anneaux était mieux faite, sur ce point là, je pense qu'on sera tous d'accord. Néanmoins, son costume à ce moment là reste sympathique.
A part cela, les effets spéciaux demeurent intéressants.

Pour les combats, j'ai déjà touché quelques mots plus haut mais dans l'ensemble, c'est épique, dynamique, intense... Du grand spectacle !
Certaines séquences avec Legolas sont déjantées mais elles font bien plaisir ou rire. Le combat final entre Azog et Thorin demeure très intéressant mais il fera peut-être un peu trop penser au combat entre Eowyn et le Roi-Sorcier d'Angmar dans Le Seigneur des Anneaux.
On pourra également noté le combat entre les Nazguls et Elrond-Saroumane qui est aussi bien orchestré. Et le fait de voir Saroumane se battre rajoute un côté épique que ce personnage n'avait pas tant dans Le Seigneur des Anneaux.
Pour les batailles, c'est un bon point donc.

Les paysages demeurent fort sympathiques même si on reste coincer dans la même parcelle de terrain.

Et bien entendu, les musiques de Howard Shore sont toujours un délice à écouter [plus d'informations sur le soundtrack ici]. Le meilleur point de la trilogie et de ce film. Des mélodies émotives aux sons épiques des charges Naines, Howard Shore sait nous offrir le meilleur de sa composition pour nous faire voyager en Terre du Milieu !

Le Hobbit : La Bataille des cinq armées clôt la trilogie du Hobbit. Si de nombreuses personnes n'ont pas apprécié le film (et cela peut se voir sur la moyenne que parvient à récolter le film), on ne peut pas leur donner tort sur toute la ligne. En effet, ce film est un peu essoufflé et les films en Terre du Milieu n'ont plus grand chose à nous raconter - du moins, de cette époque. Ce troisième opus est le film qu'il fallait, à mon sens, pour clore les créations autour des livres phares de J.R.R. Tolkien. Il y a eu des hauts et des bas avec cette trilogie mais elle demeure pas moins une merveilleuse aventure en Terre du Milieu, proposant des personnages hauts en couleur, des paysages somptueux et des musiques à couper les oreilles. Il reste néanmoins un bon film à visionner, très divertissant et bien réaliser. Pour tous les passionnés de Fantasy ou simplement de l'univers de J.R.R. Tolkien ; même si il y a de forte chance que le "Père de la Fantasy Moderne" n’apprécierait pas énormément ce qu'on a fait de ses œuvres ; Le Hobbit : La Bataille des cinq armées reste un grand divertissement et une belle fin d'aventure.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !