Le « cabinet du Dr Caligari » est considéré comme le premier film de la mouvance expressionniste. Réalisé avec un petit budget en 1919, ce métrage muet offre tout de même une histoire et une esthétique intenses.
Certes si « Nosferatu » sera plus marquant par son ambiance morbide et une esthétique forte, « Caligari » se démarque par son scénario. En effet c’est une excellente intrigue fantastico-policière qui dans sa seconde partie atteint une dimension psychiatrique, s’égarant dans les circonvolutions de la folie, jusqu’à un dénouement acrobatique vraiment bien ficelé pour l’époque. Monté de façon théâtral en 6 actes, le film établit les bases du cinéma expressionniste.
D’abord parce que tout - des décors peints étranges, géométriquement aigus et déséquilibrés, aux cartons de textes alambiqués - est destiné à nous plonger dans l’idée que cette histoire est étrange voire malsaine d’un point de vue psychologique, et que quelque chose n’est pas normal dans son déroulement et sa narration (ce que valide le dénouement final). Ensuite par ses acteurs, Conrad Veidt en tête (le somnambule), qui incarnent eux aussi ces drôles de sentiments que sont la peur, la folie etc… Le visage du somnambule est effrayant ! (autant que celui du vampire de « Nosferatu »). Et Werner Krauss qui incarne un Dr Caligari proche du Dr Frankenstein, par sa fascination pour sa « créature ».
Enfin c’est dans ses thèmes, que le film est expressionniste. Comme dans « Nosferatu », un être sombre et incarnant le mal, se fait prendre parce qu’il succombe à l’amour. Dans ce film, narré à plusieurs niveaux temporels, on ne sait pas ce qui est réalité ou illusion jusqu’à la fin.
Une drôle d’aventure qui a du plaire à Sigmund Freud !
Wayne
8
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le 28 déc. 2012

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Wayne

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