Une évocation romancée (et idéalisée), très dense & drôle sur un type aussi admirable que détestable

De son enfance misérable dans le Kentucky à son business florissant que représentait les bars à hôtesses (notamment son tout premier « Hustler Club » dans l’Ohio), jusqu’à sa renommée internationale au début des années 70 lorsqu’il se lance dans la publication (d’abord une newsletter, puis une revue) avec le désormais célèbre « Hustler » magazine. Larry Flynt était un entrepreneur qui ne recula devant rien, pas même la censure ou la justice…


Miloš Forman (Vol au-dessus d'un nid de coucou - 1975) dresse ici le portrait exubérant & extravagant qu’était Larry Flynt, un magnat milliardaire dont l’intégralité de son business aura toujours tourné autour du sexe (bars à gogo-danseuses, sex-shops, revues de charmes, chaînes de télévisions et sites internet X, …).


A travers cette évocation romancée (et idéalisée) de Larry Flynt, le réalisateur tchèque met aussi en lumière le combat qu’il aura mené pendant des années, à savoir, celui de faire appliquer le premier amendement de la Constitution américaine sur la libre circulation des idées et la liberté de parole (face aux censeurs de l’époque, qu’étaient la justice et l’Église catholique).


Larry Flynt y apparait comme un personnage hors-norme et excentrique, qui ne baissera jamais les bras dans son combat pour la liberté d’expression, et ce, alors même qu’ils seront (lui et son avocat) les victimes d’une tentative d’assassinat (qui rendra L.F. paraplégique et impuissant).


Produit (entre-autres) par Oliver Stone, ce biopic sur le nabab de l’industrie pornographique s’avère extrêmement dense et drôle. On y découvre un personnage aussi admirable que détestable, le tout, admirablement incarné par Woody Harrelson, aux côtés de Courtney Love & Edward Norton. On y retrouve même Larry Flynt (dans le rôle du Juge Morrissey).


Si le film fit scandale à sa sortie sur le sol américain (et fut boudé aux Oscars), cela ne l’empêchera pas de repartir avec l’Ours d’Or à l’issue de la 47ème Berlinale.


(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2023)


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le 23 mai 2023

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