Larry Flint : La liberté des uns s'arrête là où commence celles des autres...

Il y a bien longtemps sortait [b]Larry Flynt[/b], biopic sur le pornographe du même nom ayant lancé le fameux magazine Hustler. Pour les profanes, sachez que ce dernier est le penchant "porno" de Playboy. Là où le mag aux lapins se cachait derrière les articles et les photos de charmes des playmates, Hustler se propose de montrer une nudité frontale et aussi pas mal de provoc dans les reportages montrées.(Père Nöel, thèmes religieux, tout y passe...)

Outre son statut de précurseur de la photo de cul sur papier glacé, Larry a eu la malchance d'avoir un destin hors-norme. Pour garder l'intrigue intacte, je ne déflorerais pas la surprise des événements, je parlerais donc seulement des acteurs et de mes impressions globales sur le film.
Donc le film est maintenu par un trio d'acteurs au top : Woody Harrelson dans le rôle titre, Courtney Love dans celui de sa muse et Edward Norton en tant qu'avocat. Un poste très important au vu des démélés avec la justice que peuvent apporter des poils pubiens sur une photo dans les seventies aux Etats-Unis. Dans ce trio fort complémentaire, on voit que le casting a bien été fait. Harrelson est toujours aussi cabotineur et ce cher Edward Norton collectionne encore les longues répliques qu'ils semblent apprécier en tant qu'acteur comme peuvent le prouver par la suite le fameux monologue de La 25ème Heure.
Par contre, grande surprise pour Courtney Love qui donna réellement de sa personne pour le rôle avec une transformation physique vraiment stupéfiante. A tel point qu'elle fait penser à l'exemple plus récent de Christian Bale pour The Machinist.

Le seul problème du film, ce sont ses ellipses. Outre son rythme particulier et sa deuxième partie nettement plus axée sur les malheurs du personnage, la narration nous prend pour des grands historiens de la période couverte par le scénar'. Plusieurs références de l'époque ne sont même pas re-situés par un simple dialogue, ce qui aurait permis au spectateur d'être un peu moins paumé , ou d'éviter de demander les infos au voisin... De plus, l'ascension de Flynt parait vraiment facile. On passe du petit mec qui imprime un feuillet 10 pages couleurs au millionaire en 5 minutes montre en main. Difficile dans ces cas-là de saisir toute l'importance du phénomène médiatique amené par Hustler. Mais on comprend par contre un peu trop toute l'importance de défendre la liberté d'expression aux Etats-Unis, prêts à juger les gens pour des images de sexe mais pas de guerre.

Enfin, ce n'est pas ces quelques défauts et les longueurs en fin de parcours qui viendront ternir le tableau de cette bio, très sympa à regarder une fois. Bons acteurs, jolie bande son et réalisation impecc' signée Milos Forman, que demander de plus pour un biopic ?
Lopocomar
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le 4 août 2010

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