Ne nous oublie pas, on ne compte pas s'en aller, ne nous oublie pas!

Est-ce que cela vous ait déjà arrivé de ne pas être extrêmement intéressé par un projet... pour que paf, du jour au lendemain il devienne un des films que vous attendez le plus au monde (encore plus que le prochain Star Wars)? Parce que c'est ce que ce moyen-métrage a su provoquer chez moi, le bougre. Joyeuses Fêtes avec Olaf me rendait curieuse car j'allais replonger dans un univers que je chéris énormément, mais ça n'allait pas plus loin. Mais dès que la bande-annonce est sortie... alors là, je suis soudainement devenue complètement obsédée par ce cartoon. Je ne pensais plus qu'à lui tout le temps, je me repassais le trailer en boucle et ne songeais plus qu'à le voir. A présent, c'est enfin chose faîte après plusieurs mois de déraison... Et bien, je ne suis pas déçue!


Déjà, j'aime beaucoup l'idée de l'histoire.


Nos héros souhaitent fêter Noël ensemble pour la première fois... L'ennui, c'est que comme Anna et Elsa ont été séparées durant toute leur jeunesse, elles n'ont aucune tradition familiale. Olaf décide alors de partir en expédition avec Sven pour découvrir toutes les coutumes des sujets d'Arendelle, et redonner le morale à sa propre famille.


L'idée des traditions, c'est parfait pour conserver ce qui fait le coeur de cette saga: la famille. Et Noël étant une fête se passant pendant l'hiver et ayant pour but de rapprocher les gens, il est tout à fait approprié de la raccrocher à l'univers de La Reine des Neiges. C'est donc le coeur complètement attendri que l'on suit cette histoire, qui place encore l'amour familial comme enjeu de l'intrigue.
C'est une aventure qu'on prend plaisir à vivre. Les événements s'enchaînent plutôt vite, ce qui peut paraître parfois un peu dommage si on a envie de mieux connaître les traditions des habitants (il y a plusieurs scènes de la bande-annonce qui semblaient n'être que des coupures... alors qu'en fait, si, le film est vraiment monté de cette manière), mais on est sûr de ne pas s'ennuyer.


Cette saga nous a toujours beaucoup trop inondés sous son fanservice, que ce soit dans le court-métrage Une Fête Givrée, dans la série LEGO Magie des Aurores Boréales ou dans Once Upon a Time (les références au long-métrage sont d'ailleurs tellement poussives dans ce dernier exemple, qu'elles se paient même le luxe d'être incohérentes). Mais heureusement, mise à part pour un élément auquel je reviendrai, Joyeuses Fêtes avec Olaf ne s'appuie pas constamment sur ce qui faisait la force du long-métrage pour marcher. Il parvient clairement à créer ses propres idées, tout en restant fidèle à l'esprit du Classique Disney.


Ce que j'aime beaucoup aussi dans ce cartoon, c'est à quel point il ne se contente pas de nous montrer tout ce que l'on sait sur Noël. Joyeuses Fêtes avec Olaf nous fait découvrir des aspects un peu moins connus de ces festivités, en se plongeant plus que jamais dans la culture scandinave. Bien que ce soit rapide, on a le temps d'apercevoir plusieurs éléments typiques de ces pays (comme les différents types de guirlande, les bougies accrochées au sapin à la place des boules, ou des fêtes autres que Noël comme la Sainte-Lucie). Les détails nordistes sont très nombreux, un grand travail a été effectué sur ce point. J'irai même jusqu'à dire que je trouve que ce cartoon nous en apprend beaucoup plus sur la Norvège que ne le faisait le long-métrage. Pour une oeuvre aussi humble qu'un cartoon destiné premièrement à la télévision, c'est beau de voir que des recherches aussi nombreuses ont été fournies.


Olaf est donc le personnage principal de ce petit film. Au départ, je me disais qu'ils ne pourraient pas faire quelque chose de bien profond en se centrant sur le comic-relief, malgré toute l'affection que je porte pour ce personnage. Mais mes craintes ont disparu dès l'arrivée de la bande-annonce. Voir notre bonhomme de neige se mettre en quête de trouver des traditions familiales et rendre le sourire à Anna et Elsa, c'était pile ce qu'il fallait pour qu'on soit heureux de le suivre. Son objectif n'est pas intéressé, il agit dans un but de pure générosité. On ne le voit pas juste décidé à amuser la galerie, comme on aurait pu le craindre. On retrouve tout ce qui le rend si attachant: son enthousiasme constant, sa naïveté ainsi que sa très grande sociabilité. Mais même en nous le présentant tel qu'on le connaît, le cartoon prend la peine d'approfondir le bonhomme de neige et de le faire évoluer. Notre héros découvre de son oeil innocent toutes les coutumes de Noël (et autres fêtes de cette période, comme Hanouka), il apprend un peu mieux à connaître ce monde qu'il ne connaît que depuis quelques mois. Et on apprend mieux à connaître ce petit bonhomme en réalisant plus que jamais à quel point il n'est pas unidimensionnel et peut perdre sa bonne humeur. A quel point il peut souffrir de ne pas se sentir utile et de ne pas apporter la joie autours de lui. Joyeuses Fêtes avec Olaf a également conservé la beauté symbolique de son personnage éponyme, j'y reviendrai. Josh Gad fait encore un super travail et rend encore Olaf extrêmement vivant et adorable. Par contre... je reste effarée de ce qu'on nous a pondu Emmanuel Curtil. C'est pourtant un comédien que j'adore, qui sait rendre ses rôles profonds, qui sait chanter et qui sait très bien être comique sans être ridicule. Alors... pourquoi est-ce que depuis Magie des Aurores Boréales, il s'est mis en tête de rendre Olaf aussi insupportable que possible? Notre Jim Carrey français lui donne un timbre d'imbécile, le fait parler sans arrêt comme un guignol et ne possède pas la moindre variation d'émotion dans son jeu. Il fait ainsi passer Olaf pour un idiot totalement creux, et c'est bien gavant.


Passons maintenant à ma p'tite chouchoute! Anna est encore super mignonne et est telle que je l'adore. Elle me paraît encore plus folle que dans le long-métrage, principalement durant la chanson Ring in the Season, où la rouquine paraît complètement surexcitée. La soeur cadette reste pleine de vie et a toujours ce petit ton enfantin qu'on lui connaît (ce qui me fait du bien, car je la trouvais bien trop sérieuse dans Une Fête Givrée). Elle continue d'accorder beaucoup d'importance à la famille et a conservé cette envie constante d'arranger les choses et de redonner la joie de vivre à sa soeur. On remarque que la princesse a bien rattrapé le temps perdu et s'est rapprochée de son peuple, puisqu'on la voit plusieurs fois tenir la main aux enfants. A l'occasion des festivités, Anna a bien entendu droit à un relooking. J'aime bien sa nouvelle tenue, surtout pour les dessins en bas de la robe, qui conviennent bien à la personnalité enfantine de notre héroïne. Les chèvres qu'on y voit sont des Julbock, un véritable symbole de Noël dans le pays de notre héroïne. A chaque film, Anna possède sur ses habits un motif que l'on peut voir plusieurs fois ailleurs dans le paysage (le rosemaling dans La Reine des Neiges et le tournesol dans Une Fête Givrée). Avec le Julbock, cette tradition visuelle se perpétue. J'aime beaucoup cela, j'y voie comme une manière de prouver qu'Anna est toujours au centre de cette saga. Pour se recentrer sur la tenue, je trouve par contre le choix de la couleur un peu tristoune pour elle (je l'aurais plutôt vue avec une robe verte, puisqu'Anna aime beaucoup cette couleur, qui va parfaitement avec l'ambiance de Noël), mais ce n'est pas bien grave. La couronne de fruits rouges qu'elle a sur la tête au début est également adorable, ça lui va parfaitement. Et petit détail que je trouve adorable: Kristoff l'influence dans son habillage, la ceinture la tenant à la taille étant un rappel à celle que porte parfois le beau blondinet. En sachant qu'on les voit rarement se comporter comme un couple, il est mignon de voir que Kristoff compte suffisamment dans la vie d'Anna pour que les goûts de cette dernière se façonnent à l'image de son petit copain. Kristen Bell est encore à fond pour le rôle. L'actrice rend la princesse toujours aussi drôle, énergique et émouvante. Quant à Emmylou Homs, sa voix est un peu moins aigüe qu'avant, ce que j'apprécie beaucoup. Mais elle amoindrit quand même toujours la personnalité d'Anna, en la rendant juste mignonne et en effaçant toujours un peu sa profondeur et son excentricité, ça me dérangera toujours.


S'il y a bien un personnage pour lequel j'ai éprouvé longuement du souci, c'est bien notre Reine des Neiges. D'après ce qu'on voyait dans la bande-annonce, on allait encore la voir culpabiliser et penser que tout est de sa faute. Alors qu'elle semblait avoir enfin dompté ses angoisses à la fin du premier film, Elsa a par la suite continué à être représentée comme une femme anxieuse et presque dépourvue d'amour-propre, ce qui m'a pas mal agacée. Mais heureusement, je trouve que c'est ici un peu mieux amené. N'avoir aucune tradition pour Noël, je trouve que c'est effectivement un peu plus triste que de tomber malade le jour de l'anniversaire de sa soeur. Même si j'aimerais bien qu'un jour, Elsa réalise que la faute revient uniquement à ses parents, quitte à ce que ce soit violent à reconnaître. On sent quand même que le personnage-titre de cette saga a évolué depuis La Reine des Neiges, pour mon plus grand plaisir.


Pendant un moment, elle s'éloigne d'Anna et part s'isoler (un mauvais réflexe qui est resté, je pense). Pour finalement vite chercher à demander pardon à sa cadette, ce qui prouve bien que notre reine a fait du chemin dans sa guérison psychologique.
De plus, lorsqu'elle réalise enfin ce qui fait la magie des fêtes, il ne reste aucune trace de sa tristesse passée. Elsa est complètement joyeuse et prouve à quel point elle et sa soeur sont à présent complices.


J'aime également beaucoup sa nouvelle robe! C'est certes encore un peu sombre (même si pour le coup, ça lui convient mieux qu'à sa soeur), mais c'est très élégant, ça fait bien Noël et je raffole de sa traîne. J'aime bien également ce qu'on la voit faire avec ses pouvoirs.


On sait désormais qu'elle peut guider les objets dans les airs grâce à des chaînes de flocons, et même qu'elle peut créer un sapin de glace. Ce qui permet des moments et des visuels très charmants!


En français, Anaïs Delva la double encore bien, et n'en fait pas trop lors des moments tristes (pour le parler, en tout cas... j'évoquerai les chansons après). Mais quand on a Idina Menzel en parallèle, qui rend toujours Elsa si touchante, particulière et profonde, il est difficile de garder des souvenirs bien marqués de la performance de Delva.


Et puis sinon, on a Kristoff. J'avais de grosses frayeurs sur sa participation à l'histoire. Alors qu'il avait une grande place dans le long-métrage, il est désormais beaucoup trop évincé. Et effectivement, je regrette qu'il n'ait pas une place plus importante dans cette histoire, même si (encore une fois) c'est moins pire que ce que je m'étais imaginée. Car lorsque le moyen-métrage se centre sur lui, ça a tout de même du sens, ce n'est pas là que pour le gag.


Le montagnard raconte la légende d'un troll nommé Flemmingrad (j'aime beaucoup le nom d'ailleurs, ça fait bien nordique). Cette histoire en elle-même n'est pas intéressante, mais on sait qu'elle est contée à chaque Noël par la famille de Kristoff. On en apprend ainsi un petit peu plus sur le passé du copain d'Anna. Et par son envie de partager cette tradition, on voit bien que que notre ami se sent suffisamment concerné par les préoccupations de sa nouvelle famille.


Et ses légers moments avec Anna sont plutôt chous (cette façon qu'il a de passer dans le dos de la rouquine quand il chante, c'est tellement mignon), même si le film ne s'attarde jamais là-dessus. Encore une fois, nous n'avons guère l'occasion de l'entendre chanter, c'est assez énervant. Kristoff a quand même pas mal évolué lui aussi. Il n'a plus rien de ronchon et semble s'amuser plus facilement qu'avant (ça rend son futur I love you, baby plus crédible). Au final, c'est dommage que la saga se désintéresse de lui, car il devient peu à peu encore plus attachant qu'avant. Kristoff a également droit à une tenue assez fringante, même s'il se remet en mode montagnard par la suite. Donald Reignoux le rend toujours bien mignon et énergique. Je préférerai toujours la belle voix mature de Jonathan Groff, qui rend le personnage un peu plus unique, mais au final, Donald Reignoux est sans doute un des comédiens français s'appliquant le mieux pour cette licence.


Je n'ai pas énormément de choses à dire sur Sven. Il est toujours amusant et est un bon compagnon pour Olaf, mais il n'a pas grand-chose à proposer d'autre.


C'est quand même la première fois que nos cinq héros se comportent véritablement comme une famille. Dans le long-métrage, certains ne se parlaient jamais (comme c'est le cas de Kristoff et d'Elsa) et dans Une Fête Givrée Anna et Elsa se séparaient un peu trop des trois autres. Il n'y avait que dans Magie des Aurores Boréales qu'on pouvait les voir travailler tous ensemble, mais il ne s'agissait que de leurs version parodiques et ils comportaient plus comme des amis que comme une famille.


On apprend également un peu mieux à connaître les habitants d'Arendelle. On les voit rapidement, mais on découvre qu'ils ont tous des styles de vie et des habitudes différents. Ils s'avèrent tous également très aimants et donnent tous l'impression de bien connaître Olaf. Cela rend le royaume d'Anna et Elsa d'autant plus touchant et vivant.


Sinon, l'animation est vraiment très bonne! Le visuel de cette saga ne cesse de s'améliorer de métrage en métrage. Tout est encore très bien détaillé, dans les textures et les mouvements. Il n'y avait que pour les expressions de lèvres où je me souviens avoir parfois été un peu déroutée, je trouvais que ça manquait un chouïa de naturel par moments. Même si on ne peut pas nier que nos personnages sont très expressifs. Tout le film est très bien éclairé. Et un bon travail est également fait sur l'espace, les pièces du palais paraissant toutes bien grandes. Quant à l'apparence des habitants d'Arendelle, le moyen-métrage rattrape complètement les erreurs du film de 2013. Fini les clones, maintenant on voit pleins de types de personnes, aux corpulences, tailles, ou tenues uniques (on a même des enfants aux têtes étrangement flippantes). Il est important de noter la grande diversité des couleurs de cheveux. Dans La Reine des Neiges tout le monde était brun, ce qui est tout de même plutôt étonnant pour la Norvège. Ainsi, les chevelures deviennent plus variées, on a donc maintenant entre-autres des blond platine (pays scandinave oblige) et même des roux (en même temps, à quoi ressemblerait le monde sans les roux?). Et encore une fois, il faut se mettre en tête que cet effort visuel a été pensé comme celui d'un téléfilm.


Bien entendu, que serait La Reine des Neiges sans son univers musical? Pour la bande-originale, Christophe Beck revient à la baguette, accompagné de Jeff Morrow. Il ne faut pas s'attendre à une musique révolutionnaire, mais ça reste en adéquation avec l'esprit du premier film.


J'aime surtout ce qu'on entend, lorsque tout le monde se met à la recherche d'Olaf. On l'entendait déjà dans le long-métrage, mais je trouve qu'elle arrive de façon juste pour faire naître d'autant mieux une certaine tension.


En ce qui concerne les chansons, ce ne sont pas nos deux compositeurs habituels qui s'en chargent, mais deux petites nouvelles: Kate Anderson (la soeur de Kristen Anderson-Lopez, donc le choix est cohérent) et Elyssa Samsel.


La première s'intitule Ring in the Season (La Saison des Fêtes). Cela n'atteint pas spécialement le niveau des meilleures chansons du long-métrage, mais ça reste fort sympathique. Le rythme est enjoué et bien rythmé. Cela commence plutôt simplement et vers la fin, cela devient complètement magique et passionné. On peut pour la première fois entendre les soeurs chanter en même temps que le peuple d'Arendelle, ce qui prouve qu'une bonne proximité a su naître entre eux. En anglais, Kristen Bell donne une ambiance toute guillerette et enchantée à la mélodie, tandis qu'Idina Menzel offre quelque chose de plus profond et mature. Ce mélange permet beaucoup d'identité à cette chanson. En français, Emmylou Homs et Anaïs Delva font des efforts, mais le résultat paraît plus banal. Homs n'est pas aussi vivante que Bell. Et Delva n'a clairement pas autant de coffre que Menzel, ce qui la conduit à rendre Elsa très criarde. En ce qui concerne la traduction, le sens est plutôt bien retranscrit, mais les paroles sont moins fluides. Cela dit, j'aime beaucoup le J'ai revêtu mon blanc manteau prononcé par Olaf (qui n'a pas mis de manteau).


Je ne la considère pas vraiment comme une chanson à part entière, mais nous avons The Ballad of Flemmingrad (La Ballade de Flemmingrad), qui n'est autre que la chanson de Kristoff. Encore une fois, notre montagnard n'a pas droit à un vrai numéro de comédie musicale, il chante comme vous et moi pourrions chanter aussi. Je trouve ça vraiment dommage qu'on ne lui laisse jamais l'occasion de dévoiler des sentiments intérieurs. Mais sinon, au niveau de la mélodie et du choix des instruments, c'est étonnamment plutôt envoûtant (bien mieux que Le Chant du Renne), même si ça se veut trop comique, et que ça ne dure que quelques secondes. La version traditionnelle, qui est disponible sur l'album est cependant de vraie bonne qualité! Jonathan Groff a un grand talent de chanteur, et raconte l'histoire du troll d'une façon qui donne vraiment envie de l'écouter. Donald Reignoux chante bien, mais son ton est plus humoristique, sa voix ne sonne pas autant comme celle d'un conteur.


Ring in the Season a par la suite droit à une reprise, chantée par Elsa. Cette version est un peu courte à mon goût. Par conséquent, je trouve qu'elle ne parvient pas tellement à s'émanciper de son rôle de reprise (ce qui est d'autant plus dommage que dans le film de 2013, les deux versions de For the First Time in Forever ont chacune leur identité). Cela dit, on ne peut pas nier que cette chanson demeure très touchante! Il y a quelque chose dans la mélodie qui sonne comme le tintement d'un carillon, et puisque cela parle de la cloche d'Arendelle, c'est tout à fait approprié. C'est intéressant de reprendre l'air d'un morceau aussi joyeux, pour en faire quelque chose de nettement plus dramatique. Menzel propose une prestation très déchirante, on se sent vraiment touché par la peine d'Elsa. Mais encore une fois, Delva offre quelque chose de trop criard. Surtout que les paroles françaises sont beaucoup plus niaises.


Et puisque l'histoire se centre sur Olaf, il fallait bien entendu qu'il ait sa propre chansonnette!
That Time of Year (La Fin de l'Année) est une chanson très sympa, que je mets au-dessus d'In Summer. C'est bien rythmé, plein de vie, les vers sonnent tous d'une façon très bondissante. C'est tout à fait représentatif de la personnalité joyeuse d'Olaf. Et en plus de rendre notre bonhomme de neige encore plus attachant, cette chanson nous rapproche du peuple d'Arendelle, qui dévoile toutes ses traditions. En VO, notre héros parcourt ses vers de longues énumérations de voeux, avec des mots n'ayant parfois pas de lien très logique entre eux, ce qui rend le ton d'autant plus mignon. La version française ne retranscrit pas autant ça, ce qui est moins marrant, et même moins bien rythmé. De toute manière, That Time of Year est le morceau dont il y aurait le plus de choses à redire pour notre version. Autant Josh Gad chante de manière complètement mignonne, vivante et crédible... autant Emmanuel Curtil rend ça insupportable avec une voix affreusement laide et tête-à-claques, en donnant sans arrêt l'impression de ne pas prendre au sérieux ce qu'il raconte. Et lorsque Josh Gad fait son joli petit vibrato, notre comédien français n'essaie même pas de l'imiter, et garde sa voix aigüe insupportable. A croire que le principe du doublage lui est devenu étranger...


Ce morceau a également droit à une reprise. Et encore une fois, ça se veut beaucoup plus triste. Cela rend notre Olaf touchant et prouve d'autant plus qu'il n'est pas qu'un bête sidekick toujours heureux. Après la première version, cette reprise crée un contraste plutôt poignant. Je remarque d'ailleurs que dans cette saga, les reprises sont toujours la version tragique d'une chanson joyeuse, c'est intéressant. Par contre, cette seconde That Time of Year est vraiment beaucoup trop courte. Elle ne tient que sur deux vers, c'est dire! Je sais que voir notre bonhomme de neige triste pendant trois minutes, ça ne serait peut-être pas en adéquation avec sa personnalité, mais au bout d'un moment, ça paraît bizarre de créer un tout nouveau morceau pour deux lignes chantées. Sinon, Josh Gad fait pile ce qu'il faut pour qu'on ait envie de serrer Olaf dans nos bras afin de le réconforter. Quant à Emmanuel Curtil, il fait pile ce qu'il faut pour qu'on ait envie de serrer Olaf dans nos bras afin de l'étouffer.


Et enfin... le titre-phare de ce cartoon, celui avec lequel le film s'est vendu, le Let it Go de Joyeuses Fêtes avec Olaf... When We're Together (Quand nous sommes tous ensemble)! Je sentais que cette chanson serait très jolie avec ce qu'on entendait dans la bande-annonce. Et je ne suis franchement pas déçue! Cela commence de façon plutôt douce et simple, et après cela gagne en ampleur, pour devenir de plus en plus touchant, vivant et passionné. Ce morceau est parfaitement représentatif du coeur de La Reine des Neiges, en traitant du sujet de la famille, et en expliquant bien que la véritable force de nos personnages principaux se tient dans ce qui les unit. Le leitmotiv est peut-être très répétitif (encore plus en VF, puisqu'il n'y a pas de connecteur logique changeant constamment, comme dans la VO), mais il faut dire qu'il est agréable à l'oreille. Les paroles sont simples mais très efficaces et touchantes. De plus, When We're Together nous donne une chance complètement énorme: entendre les deux frangines chanter ensemble, les mêmes paroles et en même temps! C'était déjà le cas dans Ring in the Season, mais c'était couvert par les voix des invités. Mais là, c'est vraiment la première fois dans l'histoire de la saga qu'Anna et Elsa chantent vraiment entre soeurs. Et le résultat est superbe et si touchant! C'est là qu'on sent qu'elles sont parvenues à se rapprocher et à ne vraiment faire qu'une. A certains moments, leurs voix sont décalées, celle d'Elsa se fait souvent plus entendre, ce qui prouve que la reine a repris de l'assurance. Mais Anna est pourtant toujours là, comme une épaule, une présence rassurante pour son aînée. Les voix de Kristen Bell et Idina Menzel se marient drôlement bien et donnent beaucoup de profondeur à la chanson. En français, c'est toujours plus niais, mais j'ai été agréablement surprise par le mélange des voix d'Emmylou Homs et Anaïs Delva, qui vont effectivement bien ensemble. A la toute fin, c'est très émouvant d'entendre Olaf et Kristoff intervenir pour que toute la famille puisse chanter And when we're together, it's my favourite time of year (bon je triche, ils chantent pas toute cette partie ensemble, mais j'avais pas envie de couper la phrase). Dommage d'ailleurs qu'en français, on perde un peu la référence à la chanson d'Olaf. Mais quoi qu'il en soit, When We're Together est une des meilleures chansons de la saga, une vraie réussite!


Dans l'ensemble, je suis très satisfaite des chansons. Samsel et Anderson sont tout à fait parvenues à conserver ce qui fait l'esprit du long-métrage, tout en donnant un ton sonnant très Noël. Quand on sait que c'est le tout premier film sur lequel elles bossent, ça promet beaucoup pour leur avenir!
Pour parler plus spécifiquement des traductions françaises, je trouve que ça passe mieux que dans le film de 2013. On ne subit pas d'énorme contre-sens, les idées générales sont toujours conservées. Mais je ne peux pas nier que c'est beaucoup plus niais, plus banal et qu'on y perd énormément en fluidité.


L'humour est également très sympathique.


Les remarques d'Olaf sur les traditions les plus connues de Noël (le sapin dont on décore le cadavre, ou le Père Noël qui entre par effraction) sont très mignonnes.
J'aime également beaucoup la scène où Sven tente vainement de faire comprendre à Kristoff que leur ami est perdu et poursuivi par des loups. Voir Anna et Elsa comprendre tous les détails de la catastrophe à partir des gestes imprécis du renne, avec ensuite Kristoff qui est tout perturbé de ne rien comprendre, ça me fait bien sourire.


J'aimerais bien parler un peu plus symbole, maintenant!


Il est beau de voir que la symbolique des portes garde une aussi grande importance. Au début, Anna et Elsa créent un gâteau en forme de château, et prennent bien la peine d'ouvrir les portes. Et elles ouvrent toutes excitées à leurs invités, car elles ont su se créer un lien avec leurs citoyens. Mais lorsque la reine finit par déprimer et à se dire que tout est de sa faute, elle claque la porte à sa soeur. Ce simple geste rend le drame d'autant plus fort, pour tout ce qu'une porte fermée représente pour Anna et Elsa.
Et cela peut ressembler à de la surinterprétation, mais je pense que cette symbolique se retrouve lorsqu'Olaf fait du porte à porte, pour découvrir les traditions dans les différentes familles d'Arendelle. Après tout, la mise en scène insiste beaucoup sur la vision des portes sur lesquelles Olaf frappe. Très certainement parce que les habitants sont ouverts et heureux de partager ce qui leur donne la joie de vivre. De plus, Olaf s'ouvre plus au monde, apprend à mieux le comprendre, dans le but de s'ouvrir encore davantage à Anna et Elsa.


Mais la plus belle chose que fait ce cartoon, c'est très certainement d'approfondir le long-métrage.


On apprend qu'Elsa avait un doudou-confident, lorsqu'elle était isolée. On découvre même qu'elle n'avait pas qu'une seule paire de gants, mais toute une collection de paires identiques. Ce sont pleins de petits détails qui donnent un ton finalement dérangeant à ce moyen-métrage, en nous faisant encore plus réaliser le cauchemar dans lequel la soeur aînée a été plongée.


Et maintenant, si on abordait les deux en même temps? Un symbole qui était déjà très important dans le long-métrage, dont une découverte approfondit ce dernier? Bien sûr que oui, vous voyez de quoi je parle, puisque son nom est dans le titre du moyen-métrage!


On découvre qu'à chaque Noël, durant la période où Anna et Elsa étaient séparées, la rouquine offrait un Olaf à sa soeur (on la voit le faire, avec en accompagnement la musique de Do you Want to Build a Snowman?, référence tellement adorable). Durant toutes ces années, le bonhomme de neige est resté un lien entre eux. La preuve que leur amour était toujours là, que la cadette n'oubliait pas Elsa. Et lorsque nos deux héroïnes se remémorent cette ancienne tradition, Elsa oublie ses angoisses et son lien envers sa famille se resserre. Et ça peut paraître bête... mais je trouve que c'est du génie. C'est juste superbe d'avoir su à ce point garder cette chose qui fait qu'Olaf n'a jamais été un simple comic-relief. Depuis le début, il est ce lien qui subsiste entre les deux soeurs. Il est la réponse qu'Elsa a mis si longtemps à donner à Anna. Et non seulement Joyeuses Fêtes avec Olaf a complètement conscience de ça, mais il en fait tout le centre de l'histoire et rend cette dimension symbolique encore plus forte que jamais. C'est clairement la plus grande réussite de ce petit film.


Malheureusement, ce cartoon s'en prend beaucoup dans la figure. Tout le monde le dénigre, parce qu'il s'est imposé pour faire attendre Coco vingt minutes de plus. Les gens ne cherchent pas vraiment à le critiquer pour ce qu'il est, on ne le voit que comme un gêneur pour les séances du dernier Pixar. Ca va parfois drôlement loin, certains pensent que Disney a interdit à Pixar de produire un court-métrage à cause de ça (alors que Pixar n'avait vraiment pas de petit film à proposer, que Joyeuses Fêtes avec Olaf a longtemps été prévu pour la télé, et que c'est John Lasseter lui-même qui a voulu qu'il soit projeté avant Coco tellement il aimait le résultat), ou ça va même jusqu'à parler de racisme (comme quoi, on met un cartoon avec des héros blancs, pour rendre plus supportable une séance avec des personnages latinos). Que l'on n'aime pas un moyen-métrage de ce genre, je peux comprendre, mais je trouve triste la réputation que se colle ce film, qui est davantage dû à son moyen de diffusion, qu'à ses qualités propres. J'ai l'impression qu'il faut à tout prix rentrer dans un moule, dire qu'un court-métrage Pixar aurait été un meilleur accompagnement, parce qu'il fait bon de dire ça. Que dire qu'on est content de voir un petit film de La Reine des Neiges, ça va forcément coller une image de consommateur. Pourtant, je trouve que ce film a vraiment beaucoup à offrir. Surtout qu'il avait toutes les raisons du monde de ne pas chercher à être excellent. C'est La Reine des Neiges, c'est le p'tit bonhomme de neige rigolo, c'est Noël, tout cela est tellement suffisant pour ameuter tous les bambins. Et pourtant le travail est selon moi si sérieux et sincère!
C'est d'autant plus dommage que lorsque je suis allée voir Coco, j'ai vécu la meilleure séance cinéma de toute ma vie. Et je ne le dois pas uniquement au dernier chef-d'oeuvre de Luxo Jr mais aussi au bonus de vingt minutes qui est passé avant. Certes, j'ai changé d'ambiance de façon très brutale. Mais j'ai pu deux fois de suite suivre des histoires sur la famille et les traditions. Juste avant de découvrir ma nouvelle famille mexicaine, j'ai pu revoir ma chère famille norvégienne.


Je pense qu'il vaut donc mieux que je cesse de me triturer l'esprit d'idées noires, et que je profite de ce joli cadeau qu'on m'a donné. Anna, Elsa, Olaf, Kristoff, Sven... Joyeux Noël!

ErizuTeriyaki
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le 30 nov. 2017

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ErizuTeriyaki

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