Le sentiment que j'ai eu en attendant ce Star Wars, je ne le souhaite à personne. Quand Le Réveil de la Force est sorti, je suis allée le voir sans aucune peur, ce nouvel opus allait obligatoirement être génial dans ma tête. Cela n'a pas autant été le cas pour ce nouveau spin-off, que j'attendais avec une impatience folle, impatience retombée d'un coup à cause des histoires de reshoots, empirée plus tard avec l'idée que Michael Giacchino n'aurait que peu de temps devant lui pour composer la musique, après le départ d'Alexandre Desplats. Tout cela m'a fait énormément de mal, car ça dégradait énormément l'image que j'avais de Disney (qui reste quand même ma boîte de films préférée, malgré ses défauts)... et pire que tout, ça cassait ma hype. Si ce n'était qu'un film comme un autre, j'aurais pu me faire à l'idée de ne pas avoir le film que je voulais, mais l'oeuvre en question n'était ni plus ni moins qu'un Star Wars, et du plus profond de moi je refusais d'être déçue d'un Star Wars. Ajouté au fait que ces reshoots ont choisi le mauvais moment pour être annoncés. Alors même que je prenais du recul face au septième épisode et avais encore plus conscience de ses défauts, c'était le moment rêvé pour me faire perdre l'espoir. (Je dis pas que je crois à un complot mais...) Au moment où je suis allée le voir j'avais gagné justement en optimisme grâce aux bonnes critiques, mais je l'ai tout de même regardé avec un sacré stress. Et qu'est-ce que j'en ai pensé? Même pas besoin de le dire puisque si vous êtes tombés sur ma critique en vagabondant sur SensCritique vous avez vu ma note.


L'histoire en soit est des plus simples. On revient sur un petit mystère de la saga (qui personnellement ne m'avait jamais interpellée mais ça fait rien): comment est-ce que l'Alliance Rebelle s'y est pris pour voler les plans de l'Etoile de la Mort? Je me souviens qu'au tout début, avant qu'on ait eu le premier teaser, je voyais pas comment ce sujet pouvait tenir dans un film de deux heures, ça me semblait drôlement insignifiant. Mais ce film, qui possède une des ambiances les plus sombres de la saga, fait clairement comprendre l'importance et les terribles enjeux de cette mission. L'Etoile de la Mort nous apparait comme plus terrifiante que jamais, les personnes travaillant à sa création se révèlent impitoyables. Cela me donne bien plus conscience de ce que serait devenue la Galaxie sans l'utilisation des plans. Le personnage principal, Jyn Erso, contribue également grandement à rendre cette opération prenante, un élément de sa vie personnelle y étant lié. C'est également agréable de voir une film de la saga créer pleinement sa propre histoire, ce que n'avait pas fait Le Réveil de la Force.


Contrairement à certains, je ne trouve pas l'idée de ce film inutile. Je trouve ça très intéressant de savoir à quoi ressemblait la galaxie à sa période la plus noire, avant que l'espoir ne revienne. C'est ce qui permet au film d'être relativement sombre. On se retrouve dans un monde où les Jedi ont supposément disparu, la dictature impériale envahit la galaxie et les gens ont une opinion plus amère de la Force, qui doit sans doute donner l'impression d'avoir disparu en même temps que les porteurs de sabre laser. On sait qu'Obi-Wan est encore vivant à cette époque, mais il ne nous gratifie pas de la moindre apparition. Sans présence de Jedi, l'univers en devient plus magique, et par conséquent plus vide d'espoir.


Là où on ressent le plus la présence des reshoots est dans la présentation des personnages. Cette partie est je trouve, bien trop rapide, ça ne se pose pas suffisamment pour qu'on apprenne à les connaître. Heureusement, dès que la deuxième partie s'entame, le problème devient inexistant pour moi. On se sent enfin pleinement dans l'émotion, et l'histoire se dirige peu à peu vers une fin imaginée véritablement par Gareth Edwards.


En comparaison avec Le Réveil de la Force, qui comportait des planètes dans l'ensemble trop ressemblantes de ce qu'on avait déjà pu voir, Rogue One nous offre de nouveaux décors, bien plus variés pour mon plus grand bonheur. Cette fois-ci, l'héroïne n'a pas passé son enfance sur une planète de sable. Lah'mu est différente de ce qu'on a vu jusque là. Elle parait assez vide, on ne voit pour unique bâtiment que l'habitation de la famille Erso, dont les trois membres semblent être les seuls humains des environs. Je trouve cette planète assez froide, avec son apparente humidité et son manque de verdure.
La planète Jedah est une planète désertique qui peut peut-être évoquer Geonosis, mais elle possède une ville très civilisée, avec de hauts bâtiments, la rendant moins dangereuse que toutes les autres planètes désertiques que l'on a connus. (Je pense à Geonosis, Tatooine et Jakku.) Le fait que les habitants y soient des personnes au typage asiatique (Même si on peut pas dire ça, car... Bah ils vivent pas en Asie.), rend également cette planète un peu plus atypique. Dans Le Réveil de la Force, je ne reprochais pas à Jakku de trop ressembler à Tatooine seulement pour son aspect ensablé: tout me rappelait la planète de Luke par ses dangers, ses cultures et sa fonction narrative. La planète de Chirrut et Baze possède heureusement sa propre identité, par le fait qu'il s'agit d'un lieu de pélerinage pour les personnes ayant foi en la Force. Puisque l'on découvre Jedah dans une période où la Force ne se pratique quasiment plus, je trouve cette planète encore plus intéressante. Elle représente parfaitement l'espoir que veut faire ressentir le film. Le fait que Jedah soit occupée par l'Empire rend ce sentiment difficile, mais rend d'autant plus forte l'idée que l'espérance peut demeurer même dans les situations les plus terrifiantes.
On découvre également la planète Eadu, lieu peu accueillant et sans couleur, fait entièrement de roches, assailli par des pluies éternelles (du moins, je suppose qu'elles le sont).
Ma préférence va tout de même à Scarif, qui me donne vraiment envie de passer mes vacances là-bas, bien que ce soit là que soit développée l'Etoile de la Mort. Cet environnement tropical est également différent de ce qu'on a déjà pu voir, et Scarif est je trouve très originale, pour sa possession de bâtiments très sophistiqués dans un décors, qui pour les terriens que nous sommes, devrait avoir des constructions plus simplistes. Les constructions de l'Empire y sont très froides, très austères, mais sont placées dans un lieu chaleureux, aux couleurs douces et vives. L'armée de l'Empereur donne vraiment le sentiment avec une planète aussi idyllique de s'accaparer tous les lieux les plus agréables.
Il y a quelque chose qui m'énerve dans les différents films Star Wars, c'est qu'on découvre toujours des nouvelles planètes (comme s'il fallait absolument en créer d'autres, même pour reproduire ce qu'on a déjà fait avant) mais on ne prend pas souvent le temps de développer celles qu'on connait déjà. Ca m'a donc fait du bien de revoir Yavin, même si de toute manière, on était obligé par souci de cohérence de la revoir. Mais comme d'habitude, on est surtout présent dans le domaine de l'Alliance Rebelle.


Rogue One est probablement le Star Wars contenant le plus d'action. Si la première heure présente les personnages, on a droit dans la seconde à un très long combat. Mais cette bataille ne m'a pas du tout ennuyée, bien qu'elle soit longue, je pense même qu'il s'agit d'une de mes batailles préférées de toute la saga. On a nos personnages tous séparés, vivant tous des complications dans leurs coins. On voit de toutes parts des personnes mourir. On voit quelque fois des figurants mourir d'un coup alors qu'on a l'impression que la situation n'est pas encore si désespérée. On voit des vaisseaux se détruire par des manières qui peuvent paraître stupides et facilement évitables.


Je me demandais justement pourquoi quand les vaisseaux se mettaient en hyperespace, ils ne leur arrivaient jamais de heurter d'autres vaisseaux. Mais c'est pourtant bien ce qu'on voit dans le film.


Je trouve que cette guerre en est donc plus réaliste que la plupart des autres blockbusters grand public, puisqu'on y voit constamment des gens perdre leur vigilance, et se faire avoir de manière brutale. Après, j'ai été frustrée par l'absence totale de sang, malgré tous les gens que l'on voit trépasser. Le septième épisode de la saga principale cherchait plus à plaire à un grand monde, et pourtant on voyait du sang. Mais ce détail mis de côté, je trouve que c'est une excellente bataille. Ca n'atteint pas celles qu'on a tendance à voir dans des vrais films de guerre, mais elle possède un ton plus apocalyptique que la plupart de celles auxquelles ont peut assister dans la saga intergalactique.


Je n'ai pas trouvé que le fanservice était poussé. Généralement, ce qu'on y voyait me paraissait logique pour bien nous présenter le contexte de l'histoire.


Il est vrai que la façon dont est amenée la mini-scène avec C-3PO et R2-D2 fait assez forcé, et n'apporte rien à l'intrigue. Mais il est vrai que durant un petit moment ils n'ont pas été très loin de nos héros, et les voir apparaître me semble logique.
J'aime également beaucoup l'apparition de Leia, qui laisse encore une fois retentir le sentiment d'espoir présent dans le film, juste avant la conclusion de ce dernier.


Et c'est une bonne chose de voir que les spin-off essaient de se différencier des films épisodiques, se donnant ainsi une plus grande identité. L'absence du générique déroulant, la présence d'une introduction avant l'apparition du titre, ou plus simplement aussi des noms des planètes écrits dès que l'intrigue met des planètes en place, ce sont des petits détails qui permettent de rendre les spin-off un peu plus particuliers.


Les effets spéciaux sont très bons (Normal, c'est un Star Wars. Je ne pense pas avoir besoin de préciser tout ce que ça sous-entend.) et très bien utilisés. Les décors ne font pas faux, sans faire banal non plus. On n'est pas engloutis sous des CGI inutiles, mais l'utilisation de technologie actuelle reste suffisante pour marquer ce spin-off dans son époque et faire avancer les techniques cinématographiques. La motion-capture utilisée sur K-2S0 est très bonne, et ne le rend pas le droïde trop différent des autres robots, même ceux présents physiquement. La présence de certains personnages iconiques en images de synthèses est agréable et la modélisation est bien faîte. Même si dans les mouvements des personnages, on sent bien que l'on n'a pas affaire à des vrais acteurs.
L'impression de gigantisme est très fort dans ce film. Tout parait dantesque, notamment les vaisseaux toujours vus à hauteur d'homme. L'Etoile de la Mort en impose, que ce soit par rapport aux vaisseaux, ou même aux planètes et aux soleils. Même éloignée, on sait à quel point elle est énorme. Elle n'en n'a jamais été aussi terrifiante.
Pour rester dans l'aspect technique, je dirais que la caméra est trop tremblante à mon goût. C'est pas non plus super gênant, mais les caméras qui ne me paraissent pas bien fixes, ça me stresse.


Abordons le sujet qui m'intéresse le plus avec les personnages.
L'héroïne principale est Jyn Erso (Felicity Jones), la fille de l'homme ayant crée les plans de l'Etoile. C'est une héroïne assez froide, accordant sa confiance à peu de monde, préférant agir seule. Tout comme Rey, elle est forte physiquement, et a un petit tempérament, mais elle demeure assez fragile. Elle souffre d'être livrée à elle-même et d'être privée d'amour depuis si longtemps. C'est quelqu'un de complètement désillusionnée, qui d'abord ne cherche aucune résistance, et accepte de se plier au régime implacable de l'Empereur.


Elle n'aurait même jamais voulu aider l'Alliance si son père n'avait pas tout fait pour que l'Alliance puisse mettre fin aux jours de la nouvelle arme destructrice de l'Empire. Puis elle découvre tout ce que son père a fait, à quel point il a sacrifié sa vie, tout ça parce qu'il avait gardé espoir. C'est pour cela que Jyn sait qu'elle se doit de se battre, d'être légitime de la confiance que lui a témoigné son père, et de ne pas perdre espoir. Son implication dans l'Alliance n'en est que plus belle à mes yeux.


Cassian Andor (Diego Luna) est un membre de l'Alliance Rebelle. C'est un personnage que je trouve excellent, un de mes préférés du film. A l'instar de Jyn, Cassian est un homme froid et dur. Mais contrairement à elle, son coeur a conservé une grande combativité. Il est prêt à commettre des actes horribles si cela peut amener à un noble objectif. Il n'a pas perdu la foi, d'où le fait qu'il continue à se battre, mais il porte sur la galaxie un regard peu aimant. Toute sa vie n'aura été que combats et meurtres, ce qui a endurci son coeur, mais aussi obscurci.
Pour moi qui adore les robots, j'avais hâte de rencontrer K-2SO (Alan Tudyk), et le moins qu'on puisse dire c'est que je n'ai pas été déçue. Après l'annonce des reshoots, j'avais peur que le film soit envahi par des touches d'humour mal placées. Fort heureusement, le principal d'éléments comiques auxquels on a droit sont du fait du droïde, et sont en plus un humour proche de l'humour noir. Il offre toujours des remarques bien pessimistes, voire désespérantes, dîtes avec légèreté et indifférence, ce qui me fait beaucoup rire à chaque fois. Il se montre assez antipathique, mais ne semble se rendre compte qu'à moitié de la porté de ses mots. Et j'ai beau être la plus grande fan qui soit de BB-8, sa personnalité était exactement la même que celle de R2-D2. Tandis que K-2SO est très différent de C-3PO, et apporte donc de la nouveauté chez les droïdes.
S'il y avait bien un personnage pour lequel je n'attendais pas grand-chose, c'est Bodhi Rook (Riz Ahmed), dont la promo ne donnait à mon goût pas assez d'indication sur sa personnalité. Mais au final, je l'ai trouvé très intéressant. Il rappelle Finn dans le sens où il a autrefois combattu pour l'Empire, mais là où je trouve cet aspect plus intéressant chez Bodhi, c'est que ce dernier me semble avoir assisté à davantage d'horreurs et même à y avoir participé, par le fait qu'il désire se racheter et devenir quelqu'un de bien. C'est une homme possédant tout au fond de lui du courage, mais étant extérieurement assez craintif, et cherchant plus que la plupart des autres personnages principaux à être conciliant avec tout le monde, ce qui me le fait prendre en sympathie.
Parmi les personnages qui me provoquaient le plus de hype, on compte Chirrut Imwe (Donnie Yen). Il est au final assez différent de la façon dont je l'imaginais mais je l'adore quand même. Par rapport à la façon dont le vendaient certaines bandes-annonces, Chirrut est à mes yeux assez naïf. L'espoir et la croyance en la Force sont si forts en lui qu'il ne semble jamais véritablement atteint de tristesse ni d'inquiétude. Il peut donc paraître un peu à l'ouest (Pourtant la Chine est un pays oriental! Ahah! Ah? Ah...) mais possède en même temps une grande sagesse, et malgré son infirmité visuelle, il nous offre de très beaux combats d'arts martiaux très joliment chorégraphiés. Il permet également de faire voir au spectateur une façon neuve d'interagir avec la Force. Chirrut ne peut pas maîtriser la Force, et ne peut donc pas espérer devenir Jedi, mais il parvient à la ressentir, et elle lui permet de conserver son espoir et son courage.
S'il y a tout de même un personnage qui m'a un chouïa déçue, c'est Baze Malbus (Jiang Wen). Il parle peu, et se limite trop souvent à une simple fonction de porte-flingue. Après, je ne dis pas qu'il n'y a que ça à retenir de lui. Ce que je trouve intéressant chez ce personnages, est principalement son amitié avec Chirrut. Baze ne partage pas ses croyances, ne pense pas que la Force puisse être salutaire pour tant de choses, croyant davantage en l'efficacité des armes. Mais malgré tout, il demeure très respectueux de son ami.
Nos six héros sont dans l'ensemble bien attachants. Si je devais regretter quelque chose, ce serait que je les aime tous de manière individuelle, mais pas autant en groupe. Je ne les trouve pas forcément très soudés, et c'est dommage car une potentielle grande amitié entre eux aurait pu renforcer mon attachement.
Parmi les gentils qui ne font pas parti de l'unité Rogue One, on a Saw Gerrera (Forrest Whitacker), personnage apparu dans la série animée The Clone Wars. Je ne sais pas (encore) ce qu'il vaut dans cette dernière, mais je trouve que c'est un personnage fort intéressant dans ce film.


Je regrette tout de même dommage qu'il soit aussi rapidement tué, on aurait pu l'exploiter davantage, avoir plus d'éléments sur sa relation avec Jyn.


On sent clairement à quel point il est attristé et perdu (voire un peu fou) par une vie qui aura sans arrêt été cruelle avec lui. De tous, il semble faire partie des plus terrifiés pour l'avenir de la galaxie, mais il a conservé l'âme d'un rebelle et continue de se battre afin de ne plus vivre sous une dictature.
Galen Erso (Mads Mikkelsen), père de notre héroïne, est en fait tout ce qu'on peut faire de chic comme homme. Pourtant, j'avais l'impression en sachant qu'il avait participé à l'élaboration de l'Etoile de la Mort qu'il serait plus complexe que ça, avec un fond plus mauvais. En fin de compte, il est l'un des principaux acteurs du salut de la galaxie. C'est un homme très courageux, qui est parvenu à vivre durant des années auprès de personnes ayant gâché sa vie, tué sa femme, et privé de nouvelle de sa fille. Sans jamais savoir ce qu'il était advenu de son enfant, sans être assuré qu'elle était encore en vie, il s'est sacrifié en consacrant plus de temps à l'Etoile de la Mort qu'à la recherche de Jyn, dans le but de sauver la galaxie. J'aurais envie de dire qu'il est trop parfait, mais comme on ne le voit pas beaucoup ça ne me dérange pas à ce point-là, et je trouve que ses actes sont le coeur du message d'espoir du film.
Le principal antagoniste du spin-off est Orson Krennic (Ben Mendelsohn), le superviseur de la construction d'une arme dangereuse que nous ne connaissons que trop bien. Je ne le citerais pas parmi les méchants les plus mémorables de la saga. Sa personnalité n'est pas forcément très profonde, il est surtout froid et antipathique. Ce que je trouve intéressant c'est la façon dont il arrive difficilement à s'imposer auprès de Dark Vador, ou même de Tarkin. Il souhaite montrer de quoi il est capable, mais malgré tous ses efforts il est mal considéré, ce qui nous donne une plus grande idée de la façon dont sons traités les hommes de l'Empire, même ceux aux coeurs les plus sombres.
Et bien entendu, il fallait que j'en parle: Dark Vador (dans ce film: Spencer Wilding et Daniel Naprous). Le plus célèbre des Seigneurs Sith nous offre un beau retour sur grand écran. Il apparait peu, mais ce n'est pas pour me déplaire. Je trouve que son temps d'apparition est suffisant pour montrer son emprise sur la galaxie, sans sombrer dans le fanservice inutile. Ses moments sur scène n'en sont d'ailleurs que plus mémorables. Il est ici fidèle à lui-même, effrayant et implacable avec tous, même avec ses hommes les plus déterminés. Il est intéressant de constater que nos héros ne croisent jamais sa route, ne l'évoquent jamais, alors que tous leurs malheurs et leurs problèmes sont indirectement de son fait. C'est ainsi que Dark Vador n'en est que plus redoutable à mes yeux: il contrôle tout, qu'il soit là ou non.
D'autres personnages font des apparitions pour notre plus grand plaisir, tels que Mon Mothma, le Grand Moff Tarkin ou Bail Organa. Ils ont des petits rôles appréciables servant surtout à donner une continuité logique à l'histoire.


Notre cher Johnny Willy ne s'occupe pas de la bande-originale des spin-off. Pour Rogue One, c'est Michael Giacchino, le compositeur préféré de Disney qui s'en charge. J'aurais pu être exaltée puisqu'il s'agit d'un de mes compositeurs préférés, mais le pauvre a été lancé beaucoup trop tard sur le projet. Je dois même avouer que ça a contribué à la peur que j'ai eu que Disney fasse perdre de l'identité Star Wars, pour trop faire un produit devant ressembler à n'importe quel film appartenant à Mickey, puisque comme je l'ai dit, Giacchino compose les musiques de nombreux Disney (Je suis peut-être un peu bête de penser ça, surtout d'un studio que j'adore mais la panique, vous comprenez...). Qu'en est-il au final? Et bien en sachant que cette musique a été réalisée dans un laps de temps si court je trouve pas ça trop mauvais, ça s'écoute bien, c'est même joli à certains moments... L'ennui, c'est que je trouve ça vraiment très oubliable. La bande-originale de Rogue One manque énormément d'identité, en s'inventant pourtant son propre main theme, c'est triste.


Et maintenant, afin de conclure dans la joie et la bonne humeur, j'ai envie de commenter les morts de nos héros (Une envie morbide, comme ça...). Je trouve la fin sacrément osée pour un blockbuster au public aussi large que Star Wars. J'y avais pensé à ce final, mais je craignais trop suite à vous-savez-quelle-mauvaise-nouvelle que ce spin-off n'ose pas se montrer trop sombre et fasse survivre les héros. Mais au final, ils se font tous avoir.
La mort de K-2SO est une de celles qui m'ont le plus choquée, puisqu'il est le premier à périr. On le voit tenter de parler à Cassian et Jyn, mais il ne peut quasiment pas dire un mot sans se faire toucher. Il y a un mauvais sentiment d'acharnement qui en dégage, et qui m'a donnée beaucoup de peine pour lui, en le voyant s'éteindre définitivement, sans pouvoir aider davantage ses compagnons.
La mort de Bodhi m'a aussi bien fait réagir. Il se fait complètement explosé d'un coup, avant qu'on puisse vraiment réaliser. Sa dernière phrase, bien que simple, ne me laisse pas indifférente. Tout comme Galen, le jeune pilote se sacrifie afin de sauver la galaxie, et devenir enfin quelqu'un de bien. Et en un rien de temps, il ne reste déjà plus rien de lui, si ce n'est la pensée de ce qu'il pourra apporter à la galaxie. Ce qui me fait surtout de la peine, c'est que j'ai toujours l'impression en y repensant qu'il est mort seul, et que personne n'aura pu le pleurer.
Je retiendrai également celle de Chirrut. Des coups partent et des gens meurent dans tous les coins, mais l'ancien habitant de Jeddah s'avance tout de même, sans rien voir. Il sait que la Force est avec lui, elle lui donne le pouvoir de faire face au danger pour aider la galaxie. Baze l'appelle désespérément, mais Chirrut avance tout de même, car il a foi en la Force. Au final, il aura pu agir, mais ni la Force, ni son ami ne lui permettront de survivre aux coups. Mais cela ne l'empêchera pas de mourir l'âme en paix, dans les bras de Baze, le coeur toujours rempli d'espoir.
La mort de Baze m'a moins marquée que les autres. Il meurt rapidement, mais ça ne surprend pas autant que pour Bodhi, et bien qu'il meurt seul, le fait qu'il meurt en croyant enfin en la Force le rend moins abandonné pour moi. Cela dit, le voir se relancer au combat, prêt à agir autant que possible juste après la mort de son ami, reprendre ainsi espoir et donner confiance en la Force est une belle façon d'honorer Chirrut avant de mourir.
La mort d'Orson Krennic m'est également restée dans la tête. C'est un méchant, qui à aucun moment dans le film ne veut paraître aimable, et pourtant j'ai ressenti une sincère pitié pour lui. Il s'est battu sans relâche pour la création de l'Etoile de la Mort, a tenu à ce qu'elle soit la plus puissante et redoutable possible afin de satisfaire l'Empire, et au final cette ambition se retourne contre lui. Il voit sa création surgir dangereusement dans le ciel, et il connait son arme. Il sait qu'il n'a aucun espoir et qu'il est condamné à finir tué par la main de son propre enfant.
Les derniers à mourir sont nos deux héros, Jyn et Cassian. C'est eux qui ont indéniablement droit au final le plus triste. Jusque là, on ne voyait que de loin les horribles agissements de l'Etoile de la Mort. Avec Le Réveil de la Force, on avait une idée de ce que les gens pouvaient ressentir à l'approche de leur mort inévitable. Avec Rogue One, on sait pleinement ce qui arrive lorsqu'une planète est détruite. C'est là qu'on voit nos deux héros faire face courageusement à leur mort. Malgré leur ancienne mésentente, malgré le fait que Cassian soit en partie responsable de la mort de Galen, ils se serrent l'un contre l'autre, comme les amis qu'ils sont devenus, et affrontent ensemble leur destin pendant que Scarif se fait brutalement détruire.


En osant une fin pareille, Rogue One s'offre un des meilleurs finals de la saga avec La Revanche des Sith, et se donne les moyens afin qu'on se souvienne de lui des années encore.


Petit détail également: comme si ce quatrième épisode n'était pas suffisamment génial, Rogue One fait gagner Un Nouvel Espoir en qualité. Le final de ce film culte en parait plus intense. On sait à présent ce qu'ont coûté les plans, ce qui a été sacrifié pour mener cette mission à bien. En découvrant la bataille du premier opus de la Trilogie Originale en ayant vu le spin-off, il y a de quoi en être encore plus stressé pour l'issue de la bataille. Tout ce qui a été accompli ne doit absolument pas être vain.


Ce premier spin-off de Star Wars est donc pour moi une réussite. Objectivement, il n'est pas parfait. Mais comme pour Le Réveil de la Force, je pense que ce film saura me marquer et me faire rêver. Je ne suis plus aussi fan du septième épisode que je ne l'ai été, mais avec son histoire et ses personnages plus uniques, je pense que Rogue One a les moyens de me transporter plus longtemps encore. Un excellent film, qui nous fait bien comprendre que même si la situation est dramatique, même si ça doit coûter tout ce qu'on est et ce qu'on a, il est toujours possible de faire vivre l'espoir.
Hâte de me renvoler vers une galaxie lointaine, très lointaine pour la neuvième fois avec le huitième épisode de la saga principale!

ErizuTeriyaki
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le 19 déc. 2016

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ErizuTeriyaki

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