ErizuTeriyaki préparait tranquillement la table pour ses invités, un drôle de sourire béat parant son visage. Soudain, au moment où la jeune fille terminait de tout mettre en place, on entendit claquer à la porte. Erizu se hâta d'aller ouvrir, et se retrouver nez à nez avec un jeune chien blanc, une chatte de gouttière noire, un hamster, un petit couple de grenouilles, une blonde aux long cheveux trainant à l'entrée, un beau jeune homme aux allures de voleur, un ours en peluche -accompagné de pleins d'autres animaux pelucheux à sa suite-, une rouquine aux cheveux tressée, une blonde ressemblant à cette dernière, un bonhomme de neige, un montagnard aux yeux de chiot, un adolescent aux cheveux noirs broussailleux, un robot-ballon, une lapine antropomorphe et un renard antropomorphe.


Les invités: Bonjouuuuur! (sur un ton de chanson, parce qu'ils ont trop l'habitude)
Erizu: Ah, vous voilà, les copains! C'est avec une profonde fierté et un immense plaisir que je vous invite ce soir!


Tout le monde partit s'asseoir sans demander son reste, sautant directement sur ce repas de prince que peuvent être des sandwich.


Erizu: Dîtes-moi... J'ai l'impression qu'il manque du monde... Vous êtes bien tous là?
Nick: On sait pas. On s'en fiche. On mange?
Erizu: Oui, mais j'aurais quand même juré que... Ah, sinon: vous avez rencontré la nouvelle venue Moan... Vaiana? Elle est chouette, hein?
Les invités: Aaaaaah, oui!


Tous semblèrent d'un coup encore bien plus joyeux qu'avant.


Raiponce: Je suppose que pour dire ça, tu dois plutôt bien la connaitre! Tu nous en parles?
Erizu: Oh bien sûr! En même temps, cette petite n'est pas n'importe qui! C'est la fille des deux vétérans des Walt Disney Animation Studios John Musker et Ron Clements, pères de Basil, Ariel, Aladdin, Hercule, Jim...
Tiana: Et de moi! Ca me dit envie de chanter, tiens... Mais commeuh le disaient mes pères, "Tu réussiras un jouuur..."
Erizu: John Musker et Ron Clements nous font vivre à travers elle un bon bol d'air frais question univers, nous faisant découvrir la culture et la mythologie polynésiennes, qui à l'échelle du monde, ne sont pas si connues que ça. Ce qui permet également de rendre cette histoire si attrayante, c'est le fait que l'intrigue soit purement originale, chose assez rare dans votre studio. Le scénario ne part pas de nulle part, puisqu'il part de quelque chose s'étant réellement passée, mais ce qui change la donne, c'est que l'histoire ne reproduit pas en film une aventure que l'on connait déjà... Au contraire, le film imagine sa propre explication à un grand mystère de l'histoire polynésienne, encore aujourd'hui sans vraie réponse. C'est en se basant non pas sur une base, mais volontairement sur du vide que Musker et Clements peuvent ainsi tenter louablement de faire briller nos yeux d'étonnement.
Baymax: Faire briller nos yeux? Mis à part si l'on est un robot, avoir des yeux qui brillent n'est guère naturel. Si cela vous arrive, vous devriez prendre rendez-vous avec un ophtalmologue.
Hiro: Je crois que c'était une image, Baymax. Mais dis Erizu, l'histoire tient-elle ses promesses justement?
Erizu: Et bien... Si on compare à vos films, l'histoire est un peu plus linéaire.
Winnie: C'est vrai que mon film sorti en 2011 est si compliqué. Je comprends toujours pas pourquoi Maître Hibou avait chez lui quelque chose qui ressemblait tant à la queue de Bourriquet. Pense, pense, pense...
Erizu: Je pensais pas nécessairement au tien, plutôt à La Reine des Neiges ou à Zootopie, qui possèdent beaucoup de petits rebondissements, mais après tout... Donc, je disais, l'intrigue de Vaiana (je dis pas le titre français tous les jours, c'est un événement, soyez attentif) est un peu plus classique. On va de péripétie en péripétie -qui dans le deuxième acte, se comptent au nombre de deux-, avant d'arriver au point culminant. J'ai une préférence pour les histoires où l'on se demande davantage où cela va nous mener, mais ce n'est tout de même pas si dérangeant dans Vaiana, qui possède d'autres très bons atouts dans son récit. Notamment le rythme, que je ne trouve aucunement trop rapide. L'introduction pose bien les bases et prend tout son temps pour nous faire découvrir le peuple de notre héroïne, ses cultures, ses croyances, ses légendes, les personnages principaux, et les enjeux contenus dans le voyage qui s'ensuit par la suite. Et...
Elsa: Le froid est pour moi le prix de la liberté.
Erizu: Euh... Pardon? Il y a un lien entre le prix de ta liberté et ce que je viens d'expliquer?
Elsa: Absolument aucun. Mais si tu veux que ta critique gagne des pouces bleus, il faut bien remplir les quotas de fanservice.
Erizu: Ah, euh... Merci... Qu'est-ce que je disais, déjà? Oui, sinon, sans avoir l'humour le plus transcendant du monde, on rigole bien devant le film, que ce soit grâce à Maui, Hei Hei ou le mini-Maui. C'est un film de John Musker et Ron Clements, donc on a droit à quelques références modernes mais c'est bien bien loin d'être aussi envahissant que dans Aladdin ou Hercule. Un petit humour qui fait bien son effet et qui n'est pas très lourd... contrairement à ce que laissaient présager ces fichus bandes-annonces, parce que Disney privilégie toujours l'humour dans sa promo, quitte à briser toute l'ambiance continue dans les trailer, pas vrai Olaf?!
Olaf: Oui, pourquoi?
Erizu: On est d'accord. Abordons à présent l'univers dans lequel se déroule notre histoire! On passe beaucoup de temps sur l'Océan, mais ça ne m'a malgré tout jamais donné l'impression que les décors n'étaient pas détaillés, tant cette eau passe par tant de nuances de bleu, du bien turquoise au bleu bien marine, rendant cette Océan riche, agréable à l'oeil de façons différents, et même assez fascinant. L'Océan tout le monde sait ce que c'est, et on sait d'ailleurs que ça existe, mais dans ce film cet élément nous apparait comme mystique. Ce n'est pas l'Océan que l'on connait. Ca contribue à rendre le film rafraichissant, si je puis dire.
Bourriquet: J'aimerais bien donner mon avis sur ce film, mais comme personne ne s'intéresse à moi...
Erizu: Il y a plusieurs autres éléments des légendes polynésiennes que l'on découvre, comme les Kakamora. Si je ne dis pas de bêtise, ils n'ont pas une apparence de noix de coco ordinairement, mais leur aspect de créatures mignonnes et dangereuses est conservé, donnant un défi de "taille" à Moana et Maui au début de leur aventure, de manière fun et trop mignonne.
Winnie: De toute manière, quand c'est lié à la nourriture, c'est toujours un défi.
Erizu: Et leur apparence en noix de coco leur donne un adorable charme exotique, prouvant que Disney a sa propre créativité. Il y a également Lalotai, également appelé le Royaume des Monstres, endroit magique fort agréable pour les yeux tant il possède de jolis détails et de couleurs vives. L'île de Motunui, dans laquelle vivent Moana et son peuple, n'est pas aussi originale mais est bien charmante avec ses beaux paysages bien verts, je comprends pourquoi le père de notre amie l'aime autant. Et puis aussi, on connait la présence de Dieux, dont parle Maui. Mais à part Te Fiti on n'en connait aucun, alors que par exemple dans Hercule des mêmes réalisateurs, puisqu'aucun Dieu n'avait droit qu'à une évocation, on avait l'impression d'en quelque sorte tous les connaître. Là, on n'est pas au courant de tous les êtres divins qui régissent ce monde, je ne sais même pas si l'on peut considérer l'Océan comme un de ces Dieux. Je trouve que c'est une bonne chose. On ne sait pas tout, mais les éléments manquants ne sont pas nécessaires à l'intrigue de toute manière. Cela permet de rendre ces îles du Pacifique fascinantes sans que l'histoire ne s'en retrouve handicapée.
Kristoff: Sinon... Répond à un pauvre gars qui s'inquiète de voir de clones partout dans sa ville... visuellement, c'est bien travaillé?
Erizu: Bien travaillé visuellement? Pour sûr, mon ami! Juste histoire de chipoter parce que j'adore ça, je dirais que la peau des personnages est parfois trop lisse. Mais les décors sont une caresse pour les yeux...
Baymax: Faîtes attention. Il ne faut pas toucher vos yeux, même pour les caresser. Vous risqueriez de les irriter.
Erizu: Oui, oui. Je disais: les décors sont d'une perfection rarement atteinte. Toute la nature est extrêmement bien travaillée, que ce soient la roche, la végétation... mais surtout l'eau. Je ne sais pas si j'ai déjà vu une eau aussi bien animée. L'Océan étant un véritable personnage -je reviendrai sur ce point-, le film se montre visuellement créatif en ce qui le concerne, lui faisant prendre des formes et le faisant agir de façons impossibles dans la vraie vie. Mais non seulement c'est impeccablement bien fait, mais même en voyant l'eau s'élever en l'air, cela parait bien liquide, et donc assez réaliste d'une certaine manière. Et en ce qui concerne les cheveux, il n'y avait à mes yeux que Raiponce dans lequel on pouvait admirer une chevelure véritablement réaliste chez Disney, jusque là. Même dans La Reine des Neiges, je pense que le résultat des cheveux aurait pu être meilleur, même si j'affirmais le contraire avant.
Anna: Tout à fait! C'est à cause des animateurs si je suis mal coiffée le matin, pas de la mienne!
Erizu: Mais maintenant Vaiana vient également de me bluffer sur ce point. Les cheveux des personnages sont clairement ce que je préfère dans leur physique. La façon dont ils bougent est très réaliste. Dommage qu'ils soient pas très habillés, je suis sûre qu'avec un visuel aussi travaillé, voir des robes s'animer aurait été un régal.
Baymax: Je vous déconseille fortement de manger des robes, vous pourriez vous étouffer ou faire une crise de f...
Judy: Ils ne s'habillent pas beaucoup là-bas? Misère de misère, et moi qui pensais vivre dans un monde civilisé...
Erizu: Ne serait-ce que pour l'eau qui passe par de nombreuses teintes de bleu, les couleurs sont extrêmement variées, et leur vivacité donne beaucoup de beauté et d'expressivité aux scènes. Les couleurs sont souvent colorées de manière exagérée, surtout en ce qui concerne l'Océan, mais c'est un des points qui permettent de rendre la patte visuel de Disney de demeurer magique tout en gagnant en réalisme. Depuis que j'ai vu Le Voyage d'Arlo de votre cousin Luxo Jr, j'ai l'impression qu'on ne peut pas faire mieux en réalisme visuel. Mais à présent qu'on a franchi cette étape (après, tout est relatif, mais bon), ce qui permettra certainement aux futurs films d'animation en CGI de se démarquer des autres et d'attirer les spectateurs est principalement l'originalité qui en sortira, plus que la technique, et pour avoir sa patte c'est important. Je pense que là où Disney excelle ces derniers temps, c'est pour produire un parfait mélange de réalisme et d'irréalisme. Suffit de voir Zootopie! Des poils si bien travaillés sur des têtes aussi cartoonesques!
Nick: Des têtes cartoonesques... Je suis censé comprendre ça comment?
Erizu: Après, Musker et Clements ne renoncent pas totalement à l'animation traditionnelle dans ce film. Les tatouages de Maui se mouvant en animation traditionnelle, et ce, en se fondant parfaitement dans le corps fabriqué sur ordinateur du demi-Dieu. Lors de la chanson Pour les Hommes chantée par ce dernier, on a droit a de l'animation faisant dessins et découpages d'enfants, tout en se mariant encore bien avec le visuel du film. Je rajouterais aussi que le fait que le film soit en images de synthèses est un bel hommage à la culture des îles du Pacifique, accordant davantage d'importance à la sculpture qu'au dessin. La 3D y a donc tout son sens.
Winnie: Et Moana et Maui, parle-nous d'eux! Ce sont de bons copains?
Erizu: Oh, je suis sûre que vous vous entendriez à merveille avec eux! Moana a énormément de qualités. Je serais presque tentée de dire qu'elle en a trop, comme Raiponce...
Raiponce: Mais qu'est-ce que c'est que ce mauvais sous-entendu? Je dois bien avoir des défauts, quand même! ... Mais je te pardonne, ça fait rien.
Erizu: Si je reproche une trop grande perfection à des personnages comme Cendrillon ou Aurore, je ne ressens pas le besoin de critiquer ça sur toi Raiponce, ou sur Moana. Car vous êtes à mes yeux plus humaines et que je parviens bien mieux à me sentir proche de vous. Les sentiments qui atteignent notre héroïne sont très palpables, que ce soit sa joie, ses inquiétudes, son tiraillement intérieur entre ses responsabilités et ses rêves. Moana est une personnage déterminée, intelligente et très aimante de son peuple, ce qui me donne énormément envie de la suivre dans son aventure. Elle a de légers moments de maladresse, et sans atteindre la drôlerie de Raiponce ou Anna...
Anna: Oh Erizu, j'ai une idée totalement insensée: tu veux m'épouser?
Elsa: Je trouve ces flatteries bien louches, tu devrais te méfier...
Erizu: Mais arrêtez de m'interrompre tout le temps! Comment voulez-vous que ma critique soit bien fluide si vous m'imposez toujours vos commentaires? Donc je disais que Moana, sans être aussi drôle que d'autres personnes, se révélant amusante et même assez mignonne. Je l'imaginais un peu plus sérieuse avant de voir le film, mais elle est bien comme elle est. Ce qui rend également son personnage intéressant, c'est la sériosité et la maturité avec laquelle elle considère ses responsabilités, malgré le fait qu'elle ne souhaite pas se restreindre à cette vie qui lui est imposée. Ce n'est pas une adolescente rebelle rêvant d'être libre et de désobéir à ses parents, c'est juste une personne qui aimerait faire ce qu'elle veut, tout en sachant que cela n'a rien de simple. Ce qu'elle souhaite est tout à fait légitime, et on ne peut que l'approuver en voyant le mal qu'elle se donne pour demeurer fidèle à son devoir. Si on parlait de ses interprétations? Toi Volt, qui es comédien, as-tu quelque chose à dire sur les interprétations auxquelles à eu droit Moana?
Volt: Ouaf!
Erizu: Mmh... Pertinent. Moana est doublée en VO par Auli'i Cravalho, une adolescente originaire des îles, sortie de nulle part mais dont Disney a quand même bien appuyé le nom pour la promo... Je précise pour prouver que Disney c'est pas juste une pompe à fric attirant les gens avec des célébrités. Auli'i Cravalho livre une parfaite interprétation de notre exploratrice, délivrant bien une voix de femme forte, s'imprégnant parfaitement du personnage et lui donnant un joli et approprié charme exotique. La jeune interprète possède également un vrai talent pour le chant, qu'elle ne retient aucunement lorsque Moana pousse la chansonnette. En France, c'est la chanteuse Cerise Calixte qui se charge de son doublage. En voyant les bandes-annonces, j'ai cru que j'allais faire un arrêt cardiaque tellement je trouvais ça mal joué et pas approprié avec la personnalité de Moana mais en fin de compte, cela passe bien mieux dans le film. La voix de Cerise Calixte a une voix plus aïgue que Auli'i Cravalho, ce qui donne à l'héroïne un timbre faiblissant son aspect de femme de caractère et la fait légèrement plus rentrer dans les clichés de princesse Disney à voix mignonne. Ceci dit, sa voix est plus identifiable que celle de Cravalho et son jeu d'acteur n'est en rien mauvais. Son chant est également bon, bien qu'elle donne plus l'impression de crier que la Moana américaine. Bon, maintenant, parlons de Maui! ... Bon, là vous pouvez parler! Je vais pas décrire Moana et Maui dans un seul et long paragraphe, ça serait moche.
Elsa: Cache tes pouvoirs, n'en parle pas.
Erizu: Merci. Donc, Maui! Maui, c'est la perfection parfaitement parfaite! Il a naturellement la classe, il sait tout faire, rien ne lui résiste...
Kristoff: Oui, bon, ça va... Il doit bien manger ses crottes de nez quand personne ne regarde.
Erizu: Maui, métamorphe, démi-Dieu vent et de la mer, idole de tous! Maui, qui a fait sortir des îles de l'Océan, qui a ralenti la course du soleil, vaincu des monstres avec son hameçon magique...
Flynn: Mais quel bol j'ai eu de ne pas le rencontrer quand personne ne m'aimait... et que je ne connaissais pas encore le pouvoir des poêles.
Erizu: Avant de voir le film, je craignais quelque peu de ne pas être très fan de lui. Je sentais que sa prétention me lasserait vite. En réalité, c'est vrai qu'il peut paraitre extrêmement imbu de lui-même aux premiers abords... Et... C'est vrai qu'il l'est pas mal, oui, mais ce n'est pas si simple. Il s'agit surtout d'une couverture derrière laquelle se cache une personne doutant en fait beaucoup d'elle-même. Maui idolatre totalement les pouvoirs qui lui sont conférés par son hameçon, mais il ne croit pas aux capacités qui lui sont propres, et possède au fond de lui l'impression de n'être rien sans les autres. Je reviendrai davantage sur ce point plus tard. En tout cas, ceci permet à Maui d'être plus profond et attachant que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Le demi-Dieu possède également un bon humour, se montre parfois un peu méchant sans être lourd, et sait mettre de bon humeur. Il amuse entre-autres par sa manière de se moquer des éléments récurrents des princesses Disney, tels que l'habillement et l'animal de compagnie, et sa menace sur Moana lorsqu'il pense que cette dernière s'apprête à chanter. En tant que fan de Disney, je n'ai pas senti ces remarques comme une attaque, ces éléments étant tout de même bien présents et assumés dans le film. On retient également du film sa relation avec Moana, qui m'a bien touchée même si ce n'est pas ma préférée du Quatrième Age d'Or... Parce qu'on est d'accord, vous êtes tout le temps en duo dans vos films?
Winnie: Etre en duo, c'est avoir un ami? Oh oui, moi, Porcinet, Tigrou, Coco Lapin, Maître Hibou, Maman Gourou et Petit Gourou, nous sommes en duo!
Bourriquet: Merci de penser à moi...
Erizu: J'adore beaucoup l'animation du demi-Dieu, qui se meut de manière souple et agile, tout en paraissant presque plus gros que musclé. Il est surtout fait de muscles, mais son buste est tellement imposant par rapport à ses petites jambes que ses mouvements pourraient sembler limités. Bien entendu, c'est un demi-Dieu, donc il est doublé par Dwayne Johnson, ce qui est peut-être trop modeste pour l'acteur.
Nick: ... qui est une star...
Erizu: Oui, mais il a été mis tout autant en valeur dans la promo qu'Auli'i. Son jeu pour Maui est excellent! Il donne au personnage tout son fun et son énergie, et prouve qu'il sait tout aussi bien chanter que jouer un rôle. Dans l'Hexagone, c'est l'humoriste Anthony Kavanagh qui se glisse derrière la carrure musclée du métamorphe. Je craignais venant de lui une interprétation bien trop caricaturale, mais il fait au final du très bon boulot. Sa bonne humeur se ressent dans le personnage, et Anthony refait bien ressortir ce que The Rock avait réussi sur Maui tout en restant fidèle à lui-même. Et même chose que pour le catcheur: il sait bien chanter. Le mini-Maui est également amusant. C'est la consciende de Maui, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il en a bien besoin. Maintenant, parlons des parents de Moana!
Anna et Hiro: Ils sont encore vivants??
Tiana: Tous les deux??
Raiponce: Elle a grandi avec??
Erizu: Ouais, comme quoi ça peut arriver. Son père, Tui, est le chef de l'île de Motunui. C'est ce genre de père très protecteur refusant que sa fille s'éloigne du récif. Il représente le premier obstacle de Moana pour mener à bien son aventure, mais n'est pas aussi strict que le sont d'autres papas Disney comme Poséidon. Il reste assez doux avec sa fille, malgré sa fermeté, ce qui me permet de ne pas le trouver trop lourd et borné, tout en sachant qu'il aime profondément sa fille. Je ne sais pas ce que vaut son doublage en VO de Temuera Morrison, mais sa voix chantée Christopher Jacksons chante très bien et rend palpable son affection envers sa fille et son peuple dans Where you Are. En France, Jean-Luc Guizonne, remplit bien son rôle dans ces deux cas, bien que sa voix sonne moins tropicale. La mère de Moana, Sina, est plus effacée. Mais le peu qu'on en voit en fait d'elle une mère aimante, réalisant tout aussi bien que son époux les dangers de l'Océan, mais se résolvant mieux que lui à l'idée que ce qu'il convient de faire est parfois le plus grand des risques. Je ne sais pas ce que sa voix en VO, Nicole Scherzinger donne en voix parlée, mais son chant est plutôt joli et chaleureux, mais peut-être trop aigu. Quoi qu'il en soit, je ne doute aucunement que ce soit mieux qu'en VF, où Mareva Galanter livre une prestation monocorde, avec un timbre bien trop sexy pour une mère.
Raiponce: Le mieux, c'est d'avoir des parents muets. On évite ainsi ce genre de problèmes.
Erizu: On compte aussi comme personnage, la grand-mère Tala. Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il s'agit de la mamie la plus mémorable de l'écurie Disney. Elle n'a pas la sagesse de Grand-Mère Feuillage ou la folie hilarante de la mamie de Mulan. Cela dit, c'est à mes yeux celle qui entretient la relation la plus touchante avec son petit-enfant. Mémé Tala aime tendrement Moana et c'est elle qui dès le début, tente de lui faire comprendre le message du film, même si cela lui demandera du temps pour comprendre. Une femme sage, avec un léger brin de folie et une bonne humeur constante, voilà ce que j'attends d'une bonne mamie. Sa folie est très bien retranscrite par son interprète Rachel House, rendant son personnage drôle et attendrissant. Ce travail est un peu partagé en deux en français. Sa voix parlée Christine Delaroche misant mieux sur la folie, sa voix chantée Johanne Garneau plus sur la gentillesse de la mémé, même si la folie s'entend aussi légèrement. Est-ce que vous voulez que je parle d'un personnage encore plus classe que Maui?
Kristoff et Flynn: Non.
Erizu: J'en parle quand même, je vais pas gâcher ma critique pour vos beaux yeux. Hei Hei est un des side-kick les plus inutiles jamais faits par Disney. L'histoire pourrait parfaitemement être réécrite sans lui. Il est débile, aucunement intelligence ne transparait dans son regard, il hurle comme un abruti...
Kristoff: Oh... Tu es peut-être un peu dure, non?
Erizu: Oui, tu as raison. Malgré tout, Hei Hei est un des side-kick les plus drôles de chez Disney et Alan Tudyk est né pour doubler un poulet. J'adore ce personnage!
Kristoff: Oui, bon, ça va... Il mange forcément ses crottes de nez.
Erizu: Après, l'autre ami animal de Moana, le cochon Pua, est une des plus grandes arnaques de chez Disney! Ce cochon est tellement mignon, j'étais si enthousiaste de le voir dans cette aventure! Et au final, contrairement à ce que disaient les affiches et le premier teaser, on ne le voit qu'au début et il n'accompagne pas nos héros! Je te hais, Disney, je te renie! Tu as gâché ma vie, volé tout mon sens de vivre...


Les invités tentèrent du mieux qu'ils purent de calmer leur hôtesse, qui convulsait et dont les yeux roulaient dans ses orbites.


Erizu: Huuuu... Navrée. On a qu'à parler des antagonistes. Je n'ai rien à dire de plus sur les Kakamora, ils sont mignons, voilà tout. Tamatoa, lui, est amusant avec son adoration ridicule pour tout ce qui brille. Mais il est plus que ça, c'est un personnage intéressant. Alors que plusieurs autres personnages du film, comme Moana ou Maui, essayent de savoir qui ils sont au fond d'eux, veulent faire dépendre leur identité de leurs actions, Tamatoa est l'exact contraire. Pour ce crabe géant, tout est superficiel. Le plus important n'est pas ce qu'on est au fond de notre coeur, mais l'image extérieure que l'on donne. D'où son fétichisme bizarre pour tout objet pouvant rendre son corps brillant. Jemaine Clement, sa voix originale, lui donne une voix correspondant bien à une voix de polynésien et lui donne un ton prétentieux approprié. J'aime tout autant l'interprétation en France d'Adrien Antoine, qui certes n'a pas du tout une voix tropicale, et rend à mes oreilles le personnages moins prétentieux. Mais il fait cependant bien ressortir le ridicule du personnage, avec une voix partant davantage dans les aigus.
Nick: Tu vas quand même pas me dire que le grand méchant du film est un crabe...
Erizu: Premièrement: tu dois savoir mieux que quiconque qu'on ne juge pas les gens pour leur espèce. Le méchant de ton film est bien une brebis! Et deuxièmement: bien sûr que non, Tamatoa est juste une péripétie. Le grand méchant... est la déesse de lave, Te Ka! Visuellement, cette méchante en jette, et est pour moi un des méchants Disney les plus imposants avec Chernabog dans Fantasia. Ses cris font froid dans le dos. Son visage est peu vivant mais semble paradoxalement animé d'une profonde colère. Elle est si gigantesque, parait si increvable, je la trouve superbe. Après, ce n'est pas un de mes méchants Disney de manière générale. Bien que Te Ka ait les moyens de provoquer la peur, elle ne dégage pas du charisme comme les antagonistes des années 90. Après, bien entendu, ce n'est pas le but. Ce qui la rend intéressante, c'est son twist... Hum, dîtes les gens: vous pouvez pas chercher la couverture des spoilers?


Winnie et Petit Gourou prirent un grand plaid gris, qui recouvrit nos protagonistes.


Erizu: Jusque là, dans les derniers Classiques Disney, on avait toujours droit au twist du gentil-qui-en-fait-il-est-méchant.
Anna: C'est que des gens odieux, chez Disney... Encore des gens qui pensent que les roux sont obligatoirement méchants.
Erizu: Ca m'énerve aussi, mais calmons-nous pour l'instant. Donc, nous avions sans cesse le même twist ces derniers temps. Et avec Te Ka, nous avons aussi droit à une révélation finale la concernant, mais qui reproduit l'inverse de ce qu'on voyait en ce moment. Cette fois-ci, c'est le méchant-qui-en-fait-il-est-gentil. Te Ka se révèle être en réalité la déesse Te Fiti, qui à l'aide de son coeur, a crée la vie sur la Terre. Une personne sympa, quoi. Ce personnage que Moana était décidée à éviter est en réalité sa quête initiale, une personne qu'elle ne doit pas fuir, faisant de Te Ka le parfait contraire de ceux qui l'ont tout juste précédée. Cela m'a permise d'être surprise de cette révélation alors que je trouvais que la formule actuelle des méchants Disney se répétait trop. Surtout que je ne voyais en Te Ka jusque là qu'un simple bourrin sans profondeur. Alors qu'il s'agit d'une personne bonne ayant oublié qui elle est et d'où elle vient.


Bon... et si on passait au meilleur personnage du film?
Flynn: Quoi? Mais c'est pas possible, tu vas pas encore nous faire les éloges d'un personnage classe...
Erizu: Mais non. Le personnage dont je compte parler c'est l'Océan.
Baymax: L'eau -ce à quoi l'océan est composé- est un élément naturel liquide permettant la vie, mais n'étant pas en soit vivant. Je suis navré, mais si vous pensez que l'océan est un personnage, cela signifie que vous êtes atteinte d'un dangereux trouble mental. A moins que vous ne souffriez de solitude, et espérez voir en l'océan un ami, et dans ce cas, je suis à votre disposition pour vous aider.
Erizu: Mais je t'assure que c'est vrai, l'Océan est un personnage dans ce film! Et comme je l'ai dit, je me demande si c'est pas mon préféré. Bien entendu, il n'a pas de visage, mais ses interactions avec Moana le rendent très expressif. Il est très gentil, très mignon et drôle! C'est lui qui accapare mine de rien toute l'attention dans le film, mais de manière plus subtile que Hei Hei. Il apparait à la fois très joueur, et est en même temps très fascinant. C'est un super ami et un très bon compagnon de voyage pour Moana!
Elsa: Tsss... Si la neige avait été mon amie dès le départ, ça m'aurait empêché bien des ennuis...
Erizu: Allez bande de mélomanes, parlons musique! La musique du film est composée par Mark Mancina, connue pour ses musiques pour Tarzan ou Frère des Ours. Ce n'est pas nécessairement la composition la plus mémorable qui soit, mais elle colle bien à l'ambiance du film et fait bien exotique. Allez, les gens, je sais que c'est uniquement dans ce but que nous avons commencé à parler de ce film... les chansons!
Anna: Oh oui, c'est la partie que je préfère! Euh... Elsa, attention, ralentis sur l'alcool. Tu sais très bien que ça t'enrhume.
Erizu: Les chansons sont composées par Opetaia Foa'i -j'ai retenu le nom, je m'impressionne des fois- et Lin-Manuel Miranda. Les chansons étaient ce que j'attendais le plus avant de m'embarquer en Polynésie! Et j'ai réussi à ne pas les écouter! Tout ce que je connaissais étaient ce qu'on avait entendu dans les bandes-annonces! Donc, commençons sans plus attendre! La chanson d'introduction est Tulou Tagaloa. C'est une chanson en langue polynésienne takelau chantée par Olivia Foa'i, accompagnant l'arrivée des différents logos comme l'avait fait Vuelie avec La Reine des Neiges. Contrairement à cette dernière chanson qui faisait entrer le film de manière apaisante, ce chant tout aussi fascinant cherche davantage à prendre aux tripes et à impressionner. La voix d'Olivia Foa'i résonnant d'une façon presque mystérieuse et lointaine, cela sonne comme une invitation à ce voyage, à cette culture peu connue. ... J'exige une transition! Et pas venant d'Elsa, j'en ai marre du fanservice.
Rhino: Un chat, un chien, et un rongeur, c'est la recet...
Erizu: Non, non, chut! Tout compte fait, le fanservice, ça va, c'est pas si grave. Donc, la deuxième chanson, toujours chantée en takelau, mais cette fois-ci par Vai Mahina, Sulata Foa'i Amiatu et Matthew Ineleo, s'intitule An Innocent Warrior et est très différente de la précédente. Elle sert à mettre en valeur le lien entre Moana et l'Océan. Son rythme est très lent, et c'est pourquoi je ne pense pas que je l'écouterai très souvent. Mais la voix de Vai Mahina est très douce, et les choeurs derrières donnent une dimension fascinante à la chanson. Transition!
Winnie: Chercher une transition? Oh la barbe...
Erizu: Merci. La troisième chanson arbore en guise de titre originale Where you Are, tandis que son titre français est Notre Terre. Cette chanson montre que dès sa petite enfance jusqu'à son adolescence...
Anna: La chanson s'est écoulée sur plusieurs années? Faut vraiment être décidée à faire passer un message pour chanter sans cesse la même chanson... Hum...
Erizu: Qu'on cesse de m'interrompre. Donc, cette chanson est volontairement étouffante afin de bien montrer à quel point de peuple de Moana attend énormément d'elle, au point qu'il lui semble obligé de rester avec eux, même si cela doit effacer ce qu'elle est vraiment. Le rendu étouffant de la chanson est fait avec les nombreuses voix que l'on entend, qui répètent les mêmes mots, pour êtres sûres de provoquer un bon bourrage de crâne. Le seul moment véritablement paisible est le moment où la grand-mère chante, qui est justement celui où Moana reçoit le message contraire, lui faisant comprendre qu'elle doit bien sûr obéir à son père, mais savoir ce qu'elle écouter sa petite voix intérieure qui lui dit ce qu'elle aime, car cette voix essaye tout autant que son père de la guider. Allez, maintenant parlons de la chanson-phare du film, How Far I'll Go en VO, Le Bleu Lumière en VF!
Flynn: Oh non, voilà une autre chanson que les enfants que je n'ai pas, les nièces que je n'ai pas, et les amis que je n'ai pas n'arrêteront pas de chanter... Je suis fini...
Erizu: Alors, c'est pas ma préférée du film, mais je ne le nie pas: je l'adore, elle est magnifique. Elle est très bien rythmée. Elle me donne envie de danser tout en demeurant bien douce. Moana décrit clairement ce qu'elle a sur le coeur dans cette chanson. How Far I'll Go, en plus de posséder une très jolie mélodie, est brillante de sincérité. On ressent pleinement à quel point le coeur de notre héroïne s'emballe à l'idée de courir vers le bleu lumière, tout en démontrant son tiraillement intérieur, son envie de se détacher de cette passion afin d'être digne de son peuple.
Raiponce: Moi aussi, j'ai envie de m'enfuir dans ma chanson-phare, mais personne ne l'a retenue... Enfin, c'est pas grave! C'est la diversité des goûts de chacun qui fait la richesse de notre monde!
Erizu: La cinquième chanson mélange du takelau et... la langue du pays où sort le film. Cette chanson s'intitule en VO We Know the Way, et en VF L'Explorateur. Elle est chantée en VO par les deux génies qui nous ont concocté ces chansons: Opetaia Foa'i pour les parties en langue polynésienne, Lin-Manuel Miranda pour l'anglais. Si Foa'i reste bien entendu présent dans toutes les versions, Miranda se fait de façon logique remplacé. Les parties chantées par ses soins sont interprétées en français par Jean-Michel Vaubien. Cette chanson a pour fonction de présenter le merveilleux état d'esprit des ancêtres de Moana, leur joie de vivre et leur absence de peur devant la vie qu'ils mènent, leur conviction qu'ils savent d'où ils viennent tout en continuant de chercher de nouveaux horizons. La chanson est très bien rythmée par les tam-tam, est entrainante et sonne comme joyeuse et déterminée. En commençant par de drôles de sons de voix, pour passer à une chanson en polynésien pour passer jusqu'à l'anglais (puisque le film est américain, c'est cette langue que je prends en exemple), cette chanson me parait commencer de façon mystérieuse, pour nous devenir de plus en plus familière. Effectivement, on ne comprends pas qui sont ces gens que l'ont voit naviguer au départ, puis on sait qu'ils ont un lien direct avec notre héroïne, puisque ce ne sont ni plus ni moins que ses ascendants. La voix d'Opetaia Foa'i rend la chanson très entrainante. La voix de Lin-Manuel Miranda est assez spéciale, mais rend ainsi la chanson mémorable, et rend la chanson plus douce après le timbre très viril de Foa'i. La voix française est très différente. Je la trouve moins originale, mais elle est en même temps plus chaleureuse, on s'y sent plus proche. Et heureusement, puisque pour des raisons que je ne comprends guère, la version française semble moins inviter les spectateurs à ce voyage. Tout y est dit à la première personne du singulier, alors que l'histoire des ancêtres est narrée au pluriel en VO. La version française laisse tout de même sous-entendre un "je" pluriel, mais qui personnellement m'investit moins. Cela dit, ça reste en anglais comme en français une excellente chanson, une de mes préférées du film. Ensuite la sixième...
Flynn: Ouh là là, y a six chansons? Mais le public va pas supporter ça!
Erizu: Mais non, y a pas six chansons. C'est que la moitié de ce qu'il y a. La sixième est la reprise de Le Bleu Lumière. Elle est très belle mais je ne l'aime pas autant que la première version. Elle possède bien entendu les mêmes qualités que son originale, avec notamment un rythme toujours aussi bon. Mais la chanson met davantage l'accent sur la détermination, sur l'idée que l'on se lance définitivement dans l'aventure, alors que la première était surtout une rêverie impossible. La chanson me touche plus en VO, le ton d'Auli'i paraissant plus brisé par la dangerosité de l'aventure. La musique est jolie, bien mélodieuse, avec un rythme plus rapide que dans l'original, rendant la situation plus pressante. C'est principalement à cause de sa durée, bien trop courte au gout de mes oreilles, que la chanson ne parvient pas pour moi à être aussi bonne que l'originale, je reste toujours un petit peu sur ma faim.
Baymax: Ce n'est pas avec les oreilles que l'on mange. Vous risqueriez d'avoir des problèmes de cérumen et...
Erizu: Oui, oui, oui! J'y penserai! Maintenant on passe à la chanson de Maui, You're Welcome ou Pour les Hommes sur nos terres. Et... Bon sang, qu'est-ce que je l'adore! C'est ma préférée du film! Elle est si entrainante, si enjouée, si pleine de vie, si drôle! D'habitude, quand j'écoute une chanson dont j'aime le tempo, j'arrive à contrôler mon corps, mais pas du tout avec celle-ci! Mon cerveau n'a encore rien dit que mon bassin tourne déjà partout et que mes mains tapent entre elles! D'ailleurs, c'est marrant, mais si on m'avait dit que je verrais du rap dans un Classique Disney, je lui aurais ri au nez. Pourtant il y en a dans cette chanson.


Les invités prirentt leur tasse et apportèrent délicatement à leur bouche le chocolat chaud préféré d'Anna. Tous regardèent Erizu d'un air surpris.


Erizu: Non, c'est même pas ça le plus fou. Ce qui est dingue, c'est que même pour un Disney, ça ne parait pas incohérent dans la façon dont c'est amené.


En entendant cela, les invités se mirent à avaler de travers.


Erizu: Non, mais c'est toujours pas ça le plus dingue... Ce qui est hallucinant, c'est que moi qui suis si haineuse de ce style musical, je m'éclate avec le rap présent dans You're Welcome.


Sous le choc, tous les convives recrachèrent brutalement leur chocolat sur la table.


Erizu: Baymax, avant que tu demandes: oui, je vais bien. Après, c'est du rap qui tonne bien haut, est enjouée, et essaie bien d'être du chant, donc ça me plait bien. Et ça passe bien, ça cherche à faire encore plus ressentir la prétention dont fait preuve le demi-Dieu. Le rap est je trouve, plus poussé en VF qu'en VO, mais peu importe. Pour moi, ça s'écoute bien dans les deux versions. Après, j'aime tellement l'air principal de la chanson que je pense que j'aurais encore plus aimé cette dernière si le rap n'y était pas, mais en tant que tel, ça me plait bien. Bon... On passe de ce qui est pour moi la meilleure chanson à celle que j'aime le moins.
Baymax: J'effectue une transition, afin de calmer le stress qui t'habite à chaque fois que tu cesse de décrire une chanson.
Erizu: Oh, tu es adorable! Donc il s'agit cette fois-ci de la chanson du crabe Tamatoa, Shiny ou Bling-Bling. Alors, je tiens à préciser que je ne déteste pas cette chanson, mais il est vrai que je ne l'aime pas autant que la plupart des perles dont sont composées cette bande-originale. Je n'aime pas les chansons où j'ai l'impression que l'air n'est pas défini, que ce détail change constamment selon les couplets de la chanson. Et c'est hélas le cas avec Bling-Bling, dont le rythme change constamment, avec par exemple des moments parlés pour revenir au chant, survenant plusieurs fois d'un coup. Ce n'est donc pas grâce au chant si je me réécoute ce morceau régulièrement, mais principalement grâce à la musique, que par contre j'aime beaucoup. Je la trouve particulière, elle donne un son plus rythmé que le chant, et parait en décalage avec ce dernier. Cette dernière me semble partir dans tout un tas de délires, tandis que la musique me parait par moment plus calme et plus linéaire, la musique sait plus où elle va que la chanson. Bien que mes oreilles remarquent davantage l'auto tune dans la version française, je trouve tout de même qu'il s'agit de la seule chanson du film que je trouve vraiment plus réussie chez nous que dans l'originale. Adrien Antoine en fait bien plus des tonnes que Jemaine Clement, fait bien plus décoller sa voix et la rend bien plus exagérément expressive, la rendant donc pour moi plus amusante. Rien que le titre est mieux pour moi, soulignant toujours bien à quel point l'antagoniste est ridicule. S'il y a bien aussi un détail qui fait que je continue d'écouter cette chanson, ce sont ses paroles qui parviennent aisément à m'amuser.
Baymax: Transition.
Erizu: On en arrive à Logo te Pate, chanson en takelau interprétée par les Foa'i et Talaga Steve Sale. Je trouve cette chanson géniale. C'est celle qui me parait le plus avoir de l'ADN polynésien, par le fait que c'est une des chansons chantée entièrement en takelau et que les instruments utilisés m'évoquent complètement des îles tropicales. J'adore son rythme, qui me fout la pêche. L'interprétation vocale qui ressort des chanteurs semble vraiment affirmer une puissance, une témérité, le sentiment que l'on peut tout vaincre. Et en sachant qu'elle sert à accompagner musicalement Moana et Maui, plus déterminés que jamais, avec notre héroïne apprenant à devenir une talentueuse navigatrice, c'est parfaitement approprié.
Baymax: Transition.
Erizu: Aaaah! On en arrive désormais à I Am Moana, ou chez nous Je Suis Vaiana. Elle peut être considérée comme la seconde reprise de How Far I'll Go, et atteint parfaitement le niveau de cette dernière. Le chanson commence d'une manière plus calme que toutes les autres chansons du film, pour devenir petit à petit la plus intense. Au départ, la voix de Mémé Tala est très douce, chante calmement, la musique derrière se fait assez discrète, ceci accompagnant parfaitement l'état d'esprit de notre héroïne des îles, dont la force mentale s'est affaiblie, et qui ne sait plus exactement qui elle est ni d'où elle vient. Puis quand c'est à son tour de prendre la parole, le ton devient plus fort, le rythme plus saccadé, tandis que notre petite chanteuse se remémorent peu à peu ce qu'elle est réellement. Puis la chanson reprend le même air que How Far I'll Go, décrivant la passion que Moana entretient dans son coeur depuis toujours, cette passion qu'elle décrivait dans sa chanson-phare. A ce moment précis, Moana s'est enfin complètement retrouvée, et sait parfaitement qui elle est, d'où son cris I am Moanaaaa!!!. Puis l'apothéose survient avec les chants des ancêtres. Ces mêmes ancêtres qui savaient où ils allaient et se promettaient de ne jamais oublier d'où il venaient, accompagnent leur descendante d'enchanteurs et frissonnants chants polynésiens, prouvant que tout comme eux, Moana connait la voie à prendre.
Baymax: Transition.
Erizu: C'est amusant que tu saches toujours à quel moment tu dois dire ça, c'est comme si c'était moi qui écrivais tes actions, huhu! Bon, l'avant-dernière chanson -oui, oui, on approche du bout- est Know Who you Are, ou si les amateurs de la langue de Molière préfèrent: Te Fiti. Une -encore une fois- très belle chanson, reprise de An Innocent Warrior. La musique derrière est un chouïa stressante, faisant monter l'inquiétude devant la scène. Deux chansons s'y superposent: bien entendu, on a An Innocent Warrior, qui me plait bien plus encore dans cette version, faisant rejaillir la grandeur de la scène. On ressent comme lors de l'originale, une fascination. Encore une fois, l'Océan accompagne Moana comme un ami. Mais la peur dont souffre le père de Moana, qui avait interrompu la belle première version semble retentir dans la reprise. A ce moment-là, Moana accourt véritablement vers le danger, et l'Océan l'y aide. Mais on entend par-dessus la voix rassurante de la jeune polynésienne, nous prouvant que malgré toute l'inquiétude que l'on peut avoir, Moana sait ce qu'elle fait. ... Baymax, transition!
Baymax: Batterie déchargéééée...
Erizu: ... C'est la dernière fois que je l'invite à ce genre de repas... Donc, on conclut avec la reprise finale de We Know the Way, ou L'Explorateur au cas où vous auriez pas suivi. Il ne s'agit que d'une courte reprise reprenant les mêmes paroles qu'un couplet de l'originale, mais parvient tout de même à faire son petit effet, en reprenant au début des chants de Tulou Tagaloa, qui parvient toujours à donner des frissons et montrant que l'île de Motunui ne perd pas ses racines, et en utilisant une musique plus forte que dans la première version.


Cette reprise clôture bien le film, en finissant avec l'idée que le peuple de Moana n'a désormais plus peur de découvrir de nouveaux horizons, et sait que ce n'est pas parce qu'ils s'éloignent qu'ils ne restent pas attachés à leur terre, exactement le message que laissaient passer leurs ancêtres dans la première version.


Donc, pour donner un avis global des chansons du film: je les a-dore! La relève de La Reine des Neiges est assurée pour que Disney continue de faire faire des cauchemars aux parents avec des chansons entêtantes. Si je devais tout de même critiquer quelque chose, c'est que je les trouve quasiment toutes trop courtes. Parfois, alors qu'on est en pleine montée en puissance, c'est là que la chanson décide de se finir. A ce niveau-là, je trouve ça mieux réussi dans La Reine des Neiges, qui même avec sa durée plus courte de cinq minutes fait durer ses chansons plus longuement et maîtriser leur montée en intensité. Cela dit, il y a un détail pas présent dans votre film, Anna et Elsa, qui est présent chez Moana. Je considère pas ça comme un défaut chez vous, les filles, mais ça me plait tout de même énormément dans ce nouveau Classique: les chansons me semblent bien plus présentes dans la diégèse de l'histoire, plus que chez vous. Quand je regarde La Reine des Neiges ou pleins d'autres Disney encore, j'ai presque toujours cette impression que les personnages ne chantent pas vraiment, qu'il s'agit juste d'une représentation de leurs sentiments qu'on nous donne. Il suffit de voir la scène de Libérée, Délivrée: si on part du principe que ça se passe vraiment comme ça, alors on est passé de la nuit bien noire à l'aurore en trois minutes.
Elsa: Oh! Quelqu'un qui connait la scène de ma chanson par coeur? Je croyais que les gens ne connaissaient que le refrain.
Erizu: Alors que dans Vaiana, cela donne davantage l'impression de réellement se passer. Tamatoa parle clairement de sa chanson, avant et après Shiny. Sans oublier Maui qui interdit à Moana de chanter à un moment. Sinon, avant d'en finir sur les chansons: elle devraient moins lasser que dans La Reine des Neiges le public lambda, puisqu'elles sont souvent assez différentes. La présence de différentes langues, de styles assez variés, de chansons passant de voix chantées par les personnages à voix-off, cela donne davantage l'impression que l'univers musical du film se renouvelle toujours, malgré les nombreuses reprises. C'est une façon de faire qui me plait aussi, même si dans La Reine des Neiges j'aimais bien avoir le sentiment que la même âme se dégageait de chaque chanson, sans que ça ne soit toujours pareil. Bon, qui veut connaître mon avis sur certaines scènes? Personne? M'en fiche!


Il y a quelques scènes que je trouve moins réussies que d'autres, bien sûr. Il y a la scène où l'on découvre que Tala est mal en point qui, je pense, aurait pu être mieux faîte. Jusque là, je la trouvais parfaitement en forme. Sa maladie semble tomber comme un cheveu sur la soupe, même si je me dis que le fait d'avoir accompli sa part de mission avec sa petite-fille est la raison pour laquelle il est temps pour la mémé de partir.
La scène de la séparation entre Moana et Maui m'a parue un chouïa forcée, mais je chipote un peu.


Parmi les scènes que j'ai réellement adorées: on a la scène où le fantôme de Tala vient redonner courage à sa petite-fille, et que survient ensuite la chanson I Am Moana. Voir Moana se relever, avoir conclu son voyage initiatique intérieur, par l'intermédiaire d'une aussi belle chanson, m'a beaucoup émue et donnée des frissons.
Ma deuxième scène préférée est d'ailleurs également chantée, puisqu'il s'agit de la scène de Know Who you Are. Une scène qui, elle aussi, parvient à me donner des frissons, dus à l'inquiétude causée par la progression rapide de Te Ka sur Moana, et le sentiment que l'on atteint enfin notre but.


Et pour finir...
Nick: Bon sang, mais quand est-ce qu'elle s'arrête de parler, celle-là?
Erizu: Je disais: et pour finir, parlons du message du film! Vaiana est un voyage extérieur et intérieur, nous enseignant de ne jamais perdre de vue qui on est et d'où l'on vient. On se doit de savoir qui on est et ce que l'on souhaite plus que tout. La petite voix intérieure qui nous guide est celle qui nous connait mieux que personne, et sait mieux que quiconque ce qui nous permet d'affirmer notre personnalité et de vivre pleinement, car la vie à laquelle on rêve est représentative de notre esprit. Mais le film fait bien comprendre que l'on ne doit pas non plus tomber dans l'extrême inverse. Les choses ne sont pas faciles, on a tous des responsabilités, et des attentes de la part des gens qui nous entourent. C'est un détail auquel Moana a parfaitement conscience, elle sait qu'elle doit rester fidèle à son peuple, qui a besoin de son aide. A tel point qu'elle tente à tout prix d'enfouir au fond d'elle sa passion pour l'Océan, qui est pourtant principalement ce qui fait que Moana est Moana. Notre héroïne fait trop dépendre ce qu'elle est de la façon dont elle est perçue par autrui. Elle ne cesse de ne se voir que comme la fille du chef de Motunui, et comme l'élue de l'Océan. Alors qu'elle est avant tout une jeune adolescente rêveuse et téméraire, attirée par le bleu de l'eau. Maui souffre du même problème. Comme je le disais plus tôt, sa prétention n'est qu'une couverture. Il ne fait dépendre ce qu'il est que dans la façon dont il est perçu par les Dieux et dans l'admiration qu'il provoque chez les hommes. Ses pouvoirs semblent être à ses yeux sa personnalité. Il pense n'être plus rien sans son hameçon magique, et puisqu'il pense que ce qu'il est dépend des autres, son passé d'enfant abandonné lui apparait comme quelque chose de crucial pour être Maui. Il a commis le presque irréparable afin de satisfaire les hommes, sans chercher à savoir si, lui, en avait vraiment envie. Ce qu'il est, est donc trop superficiel, son histoire est écrite à son insu. Les tatouages, représentants ce qu'il est de manière extérieure, sont pour moi la représentation de cette superficialité.
Nick: Ouh... Sombre pas dans la surinterprétation quand même...
Erizu: Je déteste ça aussi, mais c'est juste une vision personnelle, on va dire. J'aime pas me la jouer intellectuelle. Te Ka est représentative du fait que ce ne doit pas être les autres qui doivent toucher à notre âme, car cela peut nous détruire. Te Ka a perdu par la faute de Maui tout ce qu'elle était au fond d'elle. On pourrait se dire que Maui est facilement excusable car son intention était louable, mais même si ça ne part pas d'un mauvais sentiment, il ne faut pas laisser disparaitre notre identité. Etre là pour nous-même, tout autant qu'on l'est avec les autres. Pour donner de manière brève mon avis: un film excellent, un des meilleurs Disney! Je m'attendais à ce qu'il ait une ambiance plus mystique, mais j'ai tout de même eu droit à un charmant voyage! Disney parvient toujours autant à me faire rêver! Qu'est-ce que vous en dîtes?
Les invités: ZZZzzzzzzZZZZ...


Les invités étaient partis depuis plusieurs heures, tandis que leur hôtesse rangeait tranquillement la table.


Erizu: Ah là là... Quand est-ce qu'on aura droit à un nouveau Disney? J'aimerais tellement ravoir ce genre de conversations...


Soudain, quelqu'un tambourina à la porte. D'une force si grande que la porte décrocha de ses gonds. Sur l'encadrement de la porte apparut un grand homme aux mains aussi grosses que lui, accompagné d'un petit bonhomme et d'une fille avec des bonbons dans les cheveux.


Félix: Euh... C'était bien aujourd'hui qu'on était invités?
Erizu: Ah, Ralph, Félix et Vanellope, c'était donc vous qui manquiez! Je... Je suis désolée, on a fini...
Ralph: Quoi?! Pour une fois que quelqu'un m'invite, on ne prend même pas la peine de m'attendre! Ca m'énerve, je vais tout casser ici!
Erizu: NON! Euh... euh... Et si vous étiez les héros du prochain Classique Disney?
Ralph: ... Hein? Euh... Je veux bien, mais qu'est-ce que ça changerait?
Erizu: On a passé tout le repas à parler du nouveau film Disney Vaiana, la légende du bout du monde. J'y ai pensé parce que c'est le tout dernier Classique de Mickey. Si vous étiez dans un nouveau Classique, je serais obligée de parler de vous un jour ou l'autre. Et si je parle de vous, comment pourrais-je vous oublier?
Ralph: Oh oui, tiens, quelle bonne idée! Et puisque c'est sur un site Internet que tu discutes avec les gens de chez Disney, c'est dans l'univers du Web que je voyagerai, comme ça je ne serai jamais loin!
Erizu: Cool! Au revoir les amis, au prochain Classique Disney!

ErizuTeriyaki
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le 3 déc. 2016

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