Un homme qui craque.

Il faut croire que filmer la boxe est typiquement un genre américain, car on ne compte pas les chefs-d’œuvre qui en ont découlé, et La rage au ventre est dans la tradition du genre avec une histoire tournant autour de la chute et de la rédemption d'un boxeur.

Grande gueule qui aime faire le show, il va perdre accidentellement son épouse, le laissant avec sa colère et surtout sa fille. Il va perdre ses moyens, se déconstruire, et perdre la garde de son enfant, afin de remonter lentement à la surface et essayer de s'en sortir par lui-même et via un entraineur de boxe.
Comme souvent dans les films avec de la boxe, j'ai complètement marché, car même s'il n'est pas surprenant, il donne envie de se lever de son siège et de supporter ce pauvre Jake Gylenhaal, lequel s'est considérablement musclé, mais qui reste très touchant dans sa descente aux enfers. Mais au-delà de sa tragédie personnelle, le film est surtout l'histoire d'un homme qui doit devenir un père : on voit qu'il a du mal à créer le contact avec sa fille, marquée elle aussi par cette disparition, mais c'est pour elle qu'il se bat, qu'il doit apprendre à gérer ses accès de fureur, pour devenir quelqu'un.
D'ailleurs, en parlant de cette mère, il faut souligner la présence très sexy de Rachel McAdams, et qui représente quelque part la raison du boxeur en le poussant à chaque fois à s'arrêter, meurtrie par ses blessures.

Comme je le disais, le film est assez classique dans sa construction, avec les deux parties qui sont la destruction et la reconstruction de cet homme. Bien sûr, on pense à Rocky, notamment à cause de Forrest Whitaker (excellent d'ailleurs) qui rappelle son entraineur, mais j'ai trouvé par moments le film vraiment touchant, en particulier ceux réunissant le père et la fille, ou toute la fin.
C'est plutôt bien filmé, reprenant là aussi les passages obligés d'un film sur la boxe, en particulier la scène d'entrainement en montage alterné, mais j'ai trouvé La rage au ventre vraiment intéressant.