Difficile de savoir, finalement, ce qu'on retient de cette sorte de Rocky mâtiné de Kramer contre Kramer, à la sauce Jamais sans ma fille... A priori, le mélange était intrépide. Chapeau bas à la préparation physique des comédiens, la réalisation tient la route, l'histoire, bien que simple, est assez bien ficelée, les combats font l'objet de séquences tout à fait honorables, j'y vois assez peu à redire. Sauf que. Sauf que ces films bourrés de bons sentiments de surface qui comptent nous embarquer à la suite d'un grand ado largement trentenaire qui apprend le sens du mot responsabilité sur le tard et à la dure, au final, c'est plus que discutable. Évidemment, une fois sa femme disparue, il n'aura guère le choix, mais bon, tant qu'elle était là pour s'occuper d'absolument tout ce qui fait sens dans la vie et le laisser parader les biceps à l'air, tout allait bien et rien ne méritait réflexion... Et il fallait bien quelques colombiens à demi sauvages pour que le bon Américain remette ses valeurs familiales et viriles sur le métier et refonde la statue de la Liberté dans le bronze le plus authentique. Je ne sais pas, je sature peut-être à la longue, mais tout ce fatras mérito-patriotico-testostéroné ne m'emballe pas vraiment, même si je ne me suis pas ennuyée à proprement parler. C'est un peu vicelard, en plus, parce que le rôle des deux nanas du film n'est pas vraiment négligeable; elles ne sont pas que stéréotypées. Le gars n'est pas juste une belette musculeuse, il lui arrive d'être sympa et généreux. L'entraineur et l'assistante sociale ajoutent une touche d'humanité assez bienvenue. Mais même; ça sent la paillette, le flouze facile, l'agressivité gratuite, le culte du corps, l'emprise des banques et une certaine tolérance pour la misère comme dégât collatéral inévitable qui laisse un goût. Ça désigne les salauds, ça classe les gens, même si le rôle de la Justice est abordé avec tact. Nan, je sais pas, faut laisser infuser un peu, et vous vous ferez un avis quand vous le verrez, et on en discutera.

Créée

le 26 juil. 2017

Critique lue 175 fois

Critique lue 175 fois

D'autres avis sur La Rage au ventre

La Rage au ventre
EvyNadler
7

Boule rageante

On ne va pas se mentir, j'ai honte du titre. Certes, c'est une référence qui prend tout son sens ici, mais qu'est-ce que c'est moche et indélicat. Pire encore, les internautes qui commentent leurs...

le 14 août 2015

40 j'aime

5

La Rage au ventre
Frédéric_Perrinot
4

St. Anger

L'éclectique Antoine Fuqua vient signer son nouveau film, et pour l'occasion il se met au service d'un scénario de Kurt Sutter, créateur de la série Sons of Anarchy et scénariste majeur de la série...

le 25 juil. 2015

38 j'aime

3

La Rage au ventre
HenriQuatre
7

Grrrrr

Ah, un nouveau film d'Antoine Fuqua est toujours un plaisir à découvrir ! On ne sait en effet jamais si le bougre va nous pondre le prochain Training Day ou une série Z sans âme style Equalizer. Si...

le 22 juil. 2015

38 j'aime

3

Du même critique

Watchmen
ChristineDeschamps
5

Critique de Watchmen par Christine Deschamps

Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...

le 18 déc. 2019

20 j'aime

3

Chernobyl
ChristineDeschamps
9

Critique de Chernobyl par Christine Deschamps

Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...

le 9 sept. 2019

13 j'aime

5

La Vérité sur l'affaire Harry Québert
ChristineDeschamps
2

Critique de La Vérité sur l'affaire Harry Québert par Christine Deschamps

Un livre que j'avais vraiment dévoré adapté en minisérie par le maître Jean-Jacques Annaud. Il y avait de quoi être impatiente, même sans avoir vu le moindre teaser indécent de TF1, chaîne dont je...

le 24 déc. 2018

9 j'aime

3