La colique.

La boxe est un sport très cinégénique qui s'adapte aux règles théâtrales des trois unités. Il se pratique sur une scène autour de laquelle la caméra peut tourner ou qu'elle peut survoler. Les efforts et la souffrance y sont extériorisés. Il est facile de faire des gros plans sur les visages des acteurs dans des expressions paroxystiques légitimées.
De nombreux réalisateurs ont donc utilisé la boxe comme représentation d'autres combats.
Antoine Fuqua fait le contraire. L'intrigue dramatique extrêmement légère mais exacerbée, sert de prétexte à filmer des combats de boxe. C'est d'ailleurs assez bien fait et on voit nettement la différence entre les pugilats qui tournent à la boucherie du début et les combats plus techniques (mais tout de même saignants, faut pas déconner, spectacle oblige), de la fin. Les acteurs sont excellents. Le spectacle est là.

Le personnage central se nomme "Hope", comme l'espoir, mais aussi comme le célèbre diamant bleu supposé porter malheur à tous ses possesseurs. Il est de fait que Billy Hope n'a pas de chance.
Il est très attaché à sa famille, mais on lui tue sa femme.
C'est pô juste!
Il perd sa fortune et sa maison.
C'est pô juste!
Le juge lui retire la garde de sa fille.
C'est pô juste!
Alors qu'il emploie tous ses efforts à en récupérer la garde, le juge décide de prolonger sa décision. Sa fille l'en tient pour responsable.
C'est pô juste!

Eh oui, la vie n'est pas juste et ça arrange bien Fuqua qui en remet une couche.
Mais notre héros est un battant. Coup de bol!

"Noir c'est noir
Il n'est jamais trop tard
...
Noir c'est noir,
Il me reste l'espoi-ha-ha-har"