Romantisme dans les marais d'antan.

Avis sur Là où chantent les écrevisses

Avatar Rémy Fiers
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Ce film a été l’un des rares cet été à avoir du succès en salles aux USA hors franchises, suites et autres remakes ou spin-off. Certes ce n’est pas une histoire originale puisque c’est l’adaptation d’un roman à très grand succès de Delia Weston, paru il y a quelques années. Cela n’en demeure pas moins une histoire inédite et originale en ce qui concerne le grand écran. Davantage destiné à un public adulte et peut-être plus féminin, ce long-métrage d’Olivia Newman, son second après un petit film Netflix passé inaperçu, est certes sympathique et développe de nombreuses qualités intrinsèques. Cependant, il faut avouer que si l’on n’est pas d’humeur ou de sensibilité fleur bleue ou romantique, on pourrait être un peu plus mitigé voire complètement rester de marbre devant cette historie aux relents très sentimentaux malgré une toile de fond à suspense.

En effet, le support narratif est la découverte d’un corps et l’accusation arbitraire de l’héroïne par la vindicte générale du petit patelin où se déroule « Là où chantant les écrevisses ». A partir de là, le film tisse le passé de cette fille des marais par le biais de flashbacks plutôt adroits sur son enfance puis, de façon moins habile, ses errements amoureux et le procès qui va l’innocenter ou pas via d’autres flashbacks pas toujours heureux. Il y a donc bien une énigme assez intéressante qui se pare d’une révélation finale du meilleur effet et parfaitement négociée. Cependant, Newman choisit de s’éterniser un peu trop sur les retours dans le passé amoureux de l’héroïne. Et là, si on n’est pas trop versé dans les bluettes, cela peut être un peu trop gnangnan et longuet. A un moment, on se croirait presque dans une romance sirupeuse tirée d’un roman Harlequin. On aurait donc préféré soit un long-métrage un peu plus court, soit un meilleur équilibre entre le versant suspense et le versant romantique.

Ceci dit, Daisy Edgar-Jones porte admirablement bien le film sur ses frêles épaules, confirmant ainsi, après la superbe série « Normal People » et son incursion dans le surprenant mais génial « Fresh », tout le bien que l’on pense d’elle. Côté masculin, on apprécie la douceur de Taylor John-Smith, un peu moins le jeu d’Harris Dickinson dont on ne dévoilera pas la teneur mais qui frôle parfois un peu la caricature dans le genre. Les années 60 dans ce marais de Caroline du Nord donne un cachet certain à « Là où chantent les écrevisses ». Ce contexte spatio-temporel peu vu au cinéma fait pour beaucoup dans le charme suranné du film. Agréable malgré tout et juste assez court pour éviter l’ennui, ce film se voit un peu comme une histoire d’amour à l’ancienne mâtinée de suspense et d’une petite étude des mœurs de l’époque et des préjugés sur la femme plutôt bien sentie. Plaisant mais peut-être trop adressé à un public féminin.

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