Le seul film de la Hammer à mettre en scène le loup-garou nous présente un monstre qui est moins un bourreau qu'une victime, comme celui de la version du "Fantôme de l'opéra" du même Terence Fisher, ou du "Frankenstein" de James Whale, clairement cité avec cette scène où Léon, le loup-garou, est poursuivi par une foule armée de torches.
Issu d'une série de sévices (humiliation, enfermement, viol, meurtre), écrasé par une hérédité pour le moins chargée, ce loup-garou, parfaitement incarné par Oliver Reed, est un être torturé qui aimerait mener une vie normale, mais ne peut rien contre une animalité sanguinaire qui l'horrifie - il demande même qu'on le tue pour l'empêcher de poursuivre ses carnages !
L'amour que certains lui vouent ne suffira pas à sauver Léon, et le film est ainsi une véritable tragédie, s'achevant pour les personnages principaux dans la mort ou le désarroi le plus douloureux.