Oui encore un et ça fait plaisir de débuter l'année avec du grand cinéma de cette trempe. Une œuvre aussi sobre que classe très inattendue dans son approche au vu de sa bande annonce qui au delà de son simple point de départ et de thématiques déjà abordées dans différents films d'Eastwood est bien plus riche et complexe.
En soi La Mule peut se voir (et c'est ce qui m'est arrivé au fur et à mesure de la séance) comme le film miroir déformant d'un des chefs d'oeuvre d'Eastwood Gran Torino.
L'histoire est basé sur une personne réel, (Léo Sharp) qui transportait de la drogue sur les States dans les années 80,(il était aussi agé que Eastwood dans le film) pour un cartel.
Eastwood se base sur son histoire, créé le personnage de Earl Stone, vétéran de guerre comme Léo Sharp, y ajoute beaucoup de thématiques familiale et raconte cette histoire en laissant beaucoup de place au drame, au road movie, à la comédie sur le polar et à son histoire.
Le mélange des genres est d'une cohérence innée, les ruptures de ton s'enchainent tout en surprise sans gêner l'intrigue, la mise en scène est toujours d'un classicisme d'une beauté et d'une qualité rarissime. L'ombre et la lumière toujours très prégnant sur les visages des persos dans les dialogues, les paysages de l’Amérique de campagne sublimé aux fêlures des personnages cadrées à la perfection il n'y as qu'un pas. Et ce jusqu'à un final émouvant à souhait magnifique.
Pour revenir à ce que je disais plus haut, je vois La Mûle comme un film miroir déformant de Gran Torino pour plusieurs raisons.
Tout d'abord le personnage de Earl Stone est comme celui de Walt Kowalski dans le film. Vétéran de guerre, plein de remords, papy irascible à l'humour très beauf, (limite raciste par moment), plein de remords et attachant dans ses intentions et sa naïveté. Là ou c'est déformant c'est que l'on avait de l'attachement pour Kowalski dans Gran Torino par rapport à la description de la famille, (exécrable avec lui) et son rapport à sa femme décédé. Alors qu'ici on à moins d'empathie et le rapport à la famille est renversé, plus sobre et moins surjoué aussi que dans Gran Torino. L'empathie familiale D'eastwood réalisateur et acteur au delà du personnage qu'il joue dans les deux cas peut venir du fait que ce soit son fils Kyle qui composait la musique du film Gran Torino. Dans la Mûle sa fille ALyson joue sa fille dans le film.
Les deux films vont prendre une direction de comédie dramatique sur ce sujet intégré au film de vengeance pour Gran Torino et le polar pour celui-ci. Les deux vont parler de rédemption, de réconciliation, de remords, d'acceptation d'erreurs et se rejoignent pour tous ces aspects.
Pour autant alors que Gran Torino est un chant funeste et très sombre dans son histoire, sa mise en scène, la lumière, La Mûle est plus lumineux, léger dans le traitement de ses personnages, l'ombre laisse plus de place à la lumière jusqu'à ce plan


A la fin lorsque Earl, (Eastwood) se fait coincer par l'agent de la DEA joué par Bradley Cooper c'est sur un fond de soleil sublimé très orangé, qui détonne des plans et couleurs habituels utilisé dans les films d'Eastwood


J'aurais pu dire chef d’œuvre si les rôles secondaires des agents de la DEA avait eu une meilleure importance et si il y avait eu plus de discussions avec la famille du personnage.
En soit c'est un film d'émotion pur, de cinéma pur, passant du rire aux larmes à la tension sans aucune gêne, sans aucune discorde tout en cohérence et ce filmé avec maitrise.
C'est beau, classique tout simplement. J'en suis encore tout chamboulé.

gc-thornhild-85
9
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le 27 janv. 2019

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gc-thornhild-85

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