C'est le troisième film de Pierre Tchernia, un bon petit film tranquille de cet extraordinaire serviteur du cinéma qu'il n’a jamais cessé d’être sa vie durant, plein d’humour et au scénario habile, mais qui n’atteint pas les sommets, c’est indiscutable. Alors, pourquoi 7/10 ? Pour la seule présence, écrasante, monstrueuse et inoubliable de celui qui est sans doute un des plus grands acteurs français de tous les temps, Michel Serrault. Dans le double rôle de Perrin et de son cousin Brossard, il réussit le tour de force permanent de rendre compte de leur ressemblance (et pour cause) tout en nuançant avec une finesse prodigieuse son jeu pour qu’à aucun moment le spectateur ne puisse les confondre, contrairement aux personnages de l’histoire qui (mis à part son conseiller intime joué avec son acidité habituelle par Jean Poiret), se laissent constamment entraîner dans la confusion, créant une suite d’imbroglios du meilleur comique. La scène où Brossard se faisant passer pour Perrin donne une leçon de comédie à son adversaire politique est irrésistible. Cette performance d’acteur, tout en sobriété et sans une once de cabotinage ou de mauvais goût est à ranger parmi les plus fortes de l’histoire de la comédie française.