La Gueule de l'autre par Alligator
sept 2009:
Pendant très longtemps, je n'ai pas aimé ce film. Je trouvais cette histoire de sosies et de redistribution des rôles entre le comédien ringard et l'homme politique hautain un arrière-goût de théâtre boulevardier poussif. Surtout la route libre que semble prendre avec jubilation l'ami Serrault me fatiguait. Finalement, j'étais triste. J'aimais Tchernia, j'aimais Poiret, Serrault, mais pas le film.
Et je l'ai revu il y a quelques jours. Alors attention, je ne saute pas sur la table, ni n'agite le drapeau de l'enthousiasme délirant mais j'ai pris un peu de plaisir. Déjà, Serrault m'a beaucoup moins éreinté. Peut-être que depuis la dernière fois, je l'ai vu bien plus cabotin ailleurs? A part quelques scories ici et là, son jeu m'a paru plus acceptable, voire bon.
L'histoire cependant est toujours aussi tarte. Ces continuels échanges d'identités apparaissent grossièrement décrits. Mais surtout, je ne vois toujours pas ce qu'apporte le film, très fade. Un passe-temps sans poésie, à l'humour peu relevé, fait de grimaces plus que de situations ou de bons mots, ce qui ne me touche que rarement.
Là où j'ai pu prendre beaucoup de plaisir, c'est dans la revoyure dans de nombreux petits roles (secondaires, tertiaires, quaternaires, jurassiques jusqu'aux simples apparitions) de comédiens plus ou moins oubliés. Un festival de gueules du cinéma français des années 70/80. A croire que j'avais besoin de ça. Un drôle de plaisir nostalgique.