L'Île aux chiens
7.7
L'Île aux chiens

Long-métrage d'animation de Wes Anderson (2018)

Retour de Wes Anderson avec le stop motion bien que je n'ai pas encore vu son précédent. Un film réussi pour plusieurs point avec quelques remarques qu'il est possible de faire sur des aspects négatifs mais c'est normal il n'y a jamais que du bon.
Le film nous présente donc une ville japonaise au sein de laquelle les chiens sont bannis à cause d'une grippe étrange et donc ils partent sur "l'île aux chiens". Cependant, alors que nous suivons un gang de chiens, un petit garçon, Atari 2600, vient chercher son chien en exil ici aussi.
Il y a environ 144 000 images prisent au 1Dx de Canon pour réaliser ce film et 12sec de films étaient tournés par semaine. Ce travail pantagruélique mérite dors et déjà des applaudissements comme toute oeuvre réalisées en stop motion tant le travail est incroyable.
Pour ce qui est de ce que dit le film, il y a clairement une critique de la société nippone dans son ensemble. Il y a Monsieur Domo, symbole du vieux monde aigri par exemple idem pour la dynastie Kobayashi qui contrôle la totalité des pouvoirs dans la ville de Megasaki, pareil, symbole d'un pouvoir contrôlé par une vieille dynastie.
Le film, et c'est ici, une analyse personnelle, critique également la robotisation des japonnais dans leur extrême rigueur. La mise en scène embrasse d'ailleurs cette idée avec l'utilisation du stop motion sur des figurines dont les mouvements chirurgicaux sont exécutés image par image qui peut se présenter comme une critique des japonnais jugés trop rigoureux à en devenir des machines.
Le film traite également des luttes sociales avec les jeunes étudiants qui veulent prouver leur théorie du complot sur le meurtre du scientifique et sur la cruauté des Kobayashi.
Pour ce qui est des chiens, deux choses m'ont marqués en analyse. Dans un premier temps c'est le fait qu'ils parlent anglais et que dans la meute, ils aiment beaucoup les rumeurs alors que l'on se rend compte qu'elles sont infondées. Serait-ce là une critique de la société actuelle se basant plus sur des "ouï dires" que sur des faits tangibles? Pourquoi pas surtout quand on allie cela au personnage de "l'oracle" qui est présenté comme un chien voyant l'avenir alors qu'il ne fait que regarder la télévision. Soit, le chien élevait à un rang supérieur, regarde la télévision. Le fait que les chiens parlent anglais peut être perçu comme une transposition des américains (nation de Wes Anderson).
Des chiens qui se battent également sans savoir pour quoi avec le sac poubelle du début du film où seul un chien se pose la question de savoir pourquoi se battre. Peut-être est ce là une remarque sur les guerres stériles des Etats-Unis depuis le Viet Nam.
En dehors de l'analyse du film, je noterai un humour très fin et très efficace qui en fera sourire plus d'un et également une plus grande profondeur de la VO comparée à la VF qui n'a pas recours à de véritables comédiens de doublages ce qui est dommage.
Comme pour ses précédents films, Wes Anderson s'entoure du récemment oscarisé Alexandre Desplat pour la composition musicale et c'est une réussite, les musiques vous marquent et vous emporte tout du long de la séance.
En conclusion c'est un très bon film très réussi de la part de Wes Anderson avec des séquences hypnotisantes comme la confection des sushi et également une écriture très bien gérée dans des dialogues de très grande qualités, ce n'est jamais plat ni inutile.
L'histoire semble classique mais on passe au-dessus tellement le tout est beau, les images vous en mettent pleins la vue dès l'entame avec une photographie juste sublime.
Bref, beaucoup de grands mots pour décrire cette oeuvre géniale mais le mieux reste encore de foncer le voir si vous avez la chance de l'avoir programmés près de chez vous :)

Sedell
8
Écrit par

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le 17 avr. 2018

Critique lue 204 fois

Sedell

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