Sur une aire d'autoroute, un homme perd sa compagne, mystérieusement disparue. Trois ans plus tard, alors que ce traumatisme le ronge toujours, son ravisseur va se manifester...


J'ai enfin eu l'occasion de voir ce film méconnu, mais à la grande réputation. Qui n'est pas volée, j'en conviens, mais je pense que sans certaines facilités scénaristiques, on aurait pu atteindre le chef d'oeuvre. Il est très difficile d'en parler sans trop raconter l'histoire, car la surprise n'en est que plus grande, au point que je me demande l'effet que pourrait faire le film si il sortirait de nos jours.
Évidemment, tout le spectacle est porté par l'incroyable Bernard-Pierre Donnadieu, le ravisseur en question, qui est à la fois un père de famille exemplaire, mais aussi un homme médiocre dans la vie de tout les jours, rabroué en tant que prof de chimie, dénué du moindre courage, jusqu'à ce qu'il prenne les chose en mains, si j'ose dire. Il y a des moments où, juste avec le regard, il peut paraitre vraiment flippant, notamment quand il demande son chemin à des femmes. Il bouffe d'ailleurs les autres acteurs du film, dont le palot Gene Bervoets.
Là où je tiquerais un peu, c'est sur la forme, que je trouve vraiment laide, où il n'y pas de réel effort de mise en scène, y compris quand il faut filmer des scènes à Nîmes ; c'est d'un plat... Ça fait d'ailleurs penser à du Chabrol d'ailleurs, en un peu plus corseté tout de même. Peut-être les seules idées narratives sont dans les diverses métaphores, dont celle du tunnel au tout début, mais c'est peut-être un peu appuyé, au point que j'ai tout compris du reste de l'histoire et que cette fin, objectivement effrayante, glaçante, ne m'a que peu surpris, car elle est dite dans les premières minutes.


Cela dit, je suis un peu sévère avec le film, mais c'est sans doute en proportion à sa réputation, car il aurait mérité d'être un peu moins démonstratif, plus resserré. D'ailleurs, c'est un des rares cas où un réalisateur, George Sluizer en l'espèce, va faire un remake de son propre film, quatre ans plus tard avec La disparue.

Boubakar
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le 28 avr. 2019

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