Il fut un temps où il était de bon ton dans le CV d'un acteur,d'avoir été choisi par un cinéaste dit de la "nouvelle vague". Certains auraient fait n'importe quoi pour ça.
Avoir été dirigé par un Truffaut, Malle ou autre était une référence appréciée dans le beau monde du cinéma, notamment de celui réputé intello...
On comprend donc pourquoi la belle Isabelle a tout abandonné pour le beau et sombre François : on aurait cru que ce dernier s'en réjouisse : que nenni, ce fut pour lui une atroce souffrance affirmait-il. d'avoir eu à la diriger. Ca apparaît nettement quand on regarde la réalisation.
Toujours est-il que j'ai regardé ce film comme on feuillette un journal économique : intéressant mais sans passion.
Le scénario issu de six références d'auteurs différents explique l'espèce de brouillon, d'incertitudes qui plane sur cette histoire. Complètement dépourvue de personnalité, après avoir été triturée, rafistolée, remaniée, elle semble devenue sans âme. Adèle Hugo, -d'ailleurs pourquoi du reste l'avoir rebaptisée H ?- la vraie, était-elle si réellement désagréable et éperdue que nous le montre ce film semblant plutôt romancé à la dramatique ? Etait-elle aussi noire, voire ridicule, que la considère celui à qui elle veut se vouer corps et âme ?
La seule chose intéressante du film, c'est de voir que la belle Isabelle Adjani se donne aussi corps et âme à son rôle, avec la fougue des vingt ans qu'elle avait à l'époque. Mais elle est mal ou trop dirigée et elle en fait de trop : la faute aux dialogues qu'on lui impose et auxquels je n'ai pas adhéré, voire cru un seul instant ? Adjani mis à part, le reste du casting est quasi sans intérêt. Ce qui tombe bien, lla belle s'avooue du genre "solitaire"...
Comme à son habitude, Truffaut était presque systématiquement adulé par la critique, ce qui en devenait agaçant ! Mais ce film n'est sûrement pas sa plus belle réussite. Le succès en salles ne reçut qu'un succès d'estime, mais les César ou Oscar pour lesquels il semblait façonné lui passèrent sous le nez malgré quelques nominations.
Ce n'est qu'un détail me direz-vous, je n'ai jamais beaucoup trop aimé Truffaut non plus : trop compliqué, trop cérébral... Celui de ses films que je préfère à ce jour reste encore "Nuit américaine"...
France 3 le JE 03.12.2020