Pour développer ma thématique, je vais commencer en tentant ma vulgarisation personnelle du principe de la physique quantique. Il faut imaginer un atome avec un nombre approprié d'électrons qui tourne autour à une vitesse extraordinaire. Vu cette vitesse, il est impossible de donner un état précis à l'échelle humaine, donc, on qualifie tous les états de possibles et existants. Qu'à un moment T, le choix le plus probable et le choix le plus improbable ont autant de chance "d'être". Bien sûr, les choses se compliquent, lorsqu'on additionne tous ces atomes comportant chacun une multitude d'état et devient impossible lorsqu'on les multiplie... par milliard de milliard pour composer notre monde et je n'imagine même pas la puissance de 10 pour l'univers.
Bref, dans la vie de tous les jours, c'est un peu comme une bouteille de sable lentement bercée (par le phénomène de la relativité des forces) qui verrait tous ses grains de sable se mouvoir dans toutes les combinaisons possibles au fur et à mesure du temps qui passe.
Je vais vous épargner tous les phénomènes de la vie auxquels j'applique ce principe, comme "faut de tout pour faire un monde" ou "jamais ne dire jamais encore", mais il me semble adéquat pour expliquer ma manière d'appréhender ce James Bond si particulier à mes yeux.
Forcément, ça commence avec un voyage dans le temps de plus d'une trentaine d'années. Ce Bond est le premier dont je me souvienne, donc, dans mon inconscient Roger Moore est James Bond plus que Sean Connery et Claude Bertrand était sa voix, d'autant plus qu'il était déjà le héros de mes premiers samedi soirs télé en incarnant Ivanhoé. Souvenir acidulé que j'imagine en couleur alors que ma télé était en noir et blanc, je vénérais ce Thierry la fronde anglais au point de "déjà" supporter Drucker pour m'en délecter. Et ouais, à l'époque, on attendait, et qu'est ce qu'on a attendu. La télé a toujours été fortiche pour te vendre dix mille trucs avant que tu puisses obtenir ton dû. Pire, une fois le grand moment arrivé, tu te payais le générique.
Pour donner un ordre d'idée aux plus jeunes, il faut imaginer le temps d'attente pour avoir les post génériques d'un Marvel, et bien, avant, on attendait ça au début du film. Dans le genre, James Bond faisait partie des pires, seul le Superman de Richard Donner l'a battu.
En grandissant et acquérant un minimum de hype, on va glousser sur la qualité de la chanson d'un nouveau 007, mais soyez sûrs, môme, elles me semblaient toutes nulles, longues et insurmontables. A se demander si la scène pré générique n'empirait pas, finalement, les choses.
Depuis, j'ai appris la patience, aussi j'ai appris à différencier Roger, de Sean, de Georges, de Timothy, de Pierce et enfin de Daniel. Roger a gardé son charme et sa voix dans Amicalement Votre et Le Saint (temps qui se déroule à l'envers, multivers quantique etc) sans se départir du trait d'humour le caractérisant tant et si bien qu'on a commencé à se rendre compte qu'il ne jouait qu'un seul et même personnage. Voire, après ce James Bond en question, ça a commencé à devenir plus long que le générique et comme la majorité du public, je me suis lassé de mon amour de jeunesse, préférant me rabattre sur la fraicheur des nouveaux agents ou sur le rétro kitch de l'ancien.
En vieillissant, j'ai commencé à avoir les musiques de film en commençant par l'indétronable Shirley Bassey, l’indéboulonnable McCartney, l'inamovible John Barry et ce dont je ne me rendais pas compte, c'est que plus j'écoutais les musiques et moins je regardais les films et ça fait franchement une bonne paie que je n'ai pas vu tel ou tel Bond à part ceux récents de Daniel Craig (pour lequel j'ai adoré Skyfall) et ce n'est pas pour Roger Moore que je changerai mon emploi du temps.
Aujourd'hui, la boucle est bouclée. Je viens de décréter que la chanson Nobody Does It Better interprétée par Carly Simon est ma chanson préféré de l'univers de 007. Depuis quelques temps, elle faisait son bout de chemin dans mon for intérieur venant égayer certains moments vides de sens, appelant mon petit doigt à cliquer sur son titre. Et une fois le geste accompli, l'essentiel me revient. La course en ski, la mort du russe, le parachute union jack, la mission pour la russe, le passage un peu nul en Egypte, la première apparition de Requin, la première apparition de Curd Jurgens dans son complexe futuristico marin avec son piège à requin, la voiture ultra plate qui passe sous le camion et se transforme en sous marin, la russe qui apprend que James a tué son chéri et veut le venger mais James la sauve en poussant Requin parmi les requins pour se faire une soupe d'ailerons, en coulant le complexe facilement, en s'échappant dans une capsule dans laquelle il emballe la russe en déposant une dernière blague pendant que les chefs russes et anglais se crêpent le chignon sur les ondes.
Décidément, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

Toshiba
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon ordre de préférence des musiques de Bond et A coté de la plaque

Créée

le 15 sept. 2018

Critique lue 230 fois

5 j'aime

11 commentaires

Toshiba

Écrit par

Critique lue 230 fois

5
11

D'autres avis sur L'Espion qui m'aimait

L'Espion qui m'aimait
Bondmax
7

Licence to Kiel

En ce jour funeste, je me suis dit qu'il fallait peut-être écrire une petite bafouille sur un James Bond, ça faisait longtemps en plus. The Spy Who Loved Me, c'est vraiment l'un des films...

le 11 sept. 2014

37 j'aime

8

L'Espion qui m'aimait
Docteur_Jivago
6

La Détente

Dixième mission pour l'agent Bond et troisième pour Roger Moore, The Spy who loved me permet enfin à celui-ci d'avoir un script potable et une réalisation à la hauteur ! Youhou !! L'attente était...

le 27 nov. 2014

35 j'aime

18

L'Espion qui m'aimait
LeTigre
9

Quand on est en Égypte, il faut se livrer à une visite approfondie de ses trésors !

Cette nouvelle mission a failli ne pas voir le jour, les studios EONS et les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman ont rencontré de nombreuses difficultés juridiques et financières depuis...

le 10 mars 2021

27 j'aime

8

Du même critique

Fantômes contre fantômes
Toshiba
10

Je crois qu'on tient là le numéro 1

Mes plus grands fans sont au courant, j'ai habité quelques années en Nouvelle Calédonie. Une fois arrivé là bas, il aurait été dommage de ne pas visiter la Nouvelle Zélande. Si vous regardez sur une...

le 24 juil. 2020

17 j'aime

6

Mourir peut attendre
Toshiba
7

Show must go on

A Night at the Opera Deux films au cinoche en 15 jours, deux poids lourds un truc hyper hype que je n''ai pas apprécié et un truc pourri que je note relativement bien. Autant pour Dune, ça me...

le 6 oct. 2021

16 j'aime

19