L'École du bout du monde est exactement ce qu'il promet, un récit très prévisible et un peu volontairement mièvre de jeune très connecté redécouvrant « la vraie vie » durant un exil rural - les joies des mutations dans l'Éducnat. Exil bien sûr d'autant plus radical qu'on est au Bhoutan, et que si les grandes villes n'en semblent pas si différentes de nos capitales européennes (c'est d'ailleurs ce que j'ai trouvé le plus intéressant, découvrir que le héros se rêve chanteur en Australie et joue de la guitare en blouson électrique dans un bar local), les villages montagnards ressemblent davantage aux clichés que l'on peut déjà nourrir. Il faut donc accepter de se laisser embarquer par ce parti-pris traditionnaliste et « world music » pour apprécier pleinement sa démarche, qui sonne au moins juste mais peinera à inspirer un peu d'émotions au cœur de pierre citadin que je suis, au cinéphile qui a besoin que la naïveté soit sublime pour faire fondre son exigence cinéphilique.