Kong: presque Fury Road

Je m'attendais à un blockbuster dépourvu d'histoire mais visuellement fou, et bah c'est exactement ça. Skull Island est une sorte de reboot de King Kong avec une nouvelle histoire, ce qui est plutôt habile vu qu'on commençait à la connaître l'originale.
Du coup on suit un groupe de miloufs scientifiques et tout qui débarquent sur une île fraîchement découverte pour soit disant faire des "recherches scientifiques" de la faune et la flore. Ma bite ouais ! Et du coup ils font sur cette île la connaissance d'un gentil petit chimpanzé tout mignon. Enfin il est pas si petit que ça en fait. Il est même plutôt grand. En fait ils font plutôt la connaissance d'un sainte croisé avec une montagne. Et avec la dégaine de John Cena. Enfin il te sort un FU à la fin je m'attendais à ce qu'il te fasse le U can't see me avec sa main devant son visage...
Ce qui est astucieux aussi de la part des producteurs, c'est qu'avec ce film, ils relancent la franchise basée sur l'univers des Kaiju (les fucking gros monstres japonais) initié avec le Godzilla de Gareth Edwards, et d'ailleurs on comprend dès le début que les deux films partagent le même univers avec ce générique de Kyle Cooper écrit en Futura (utilisé dans la règle de l'art, c'est à dire en capitale avec un énorme crénage, du coup je valide) et composé d'images d'archives, exactement comme dans celui de Godzilla (que je surkiffe pour tout vous avouer. Le générique hein, pas le film). C'était la minute "on aime le graphisme wallah".
Mais bref, le film ne brille pas par son histoire (oui je pose cette phrase sans transition en écrivant "et bref" comme si c'était la suite de quelque chose. On va appeler ça une figure de style hein). En fait c'est ultra classique dans la trame narrative, enfin on dirait un blockbuster comme un autre quoi. Mais on aurait pu se dire qu'ils ont décidé de s'asseoir sur l'histoire en misant tout sur le côté visuel, à la Fury Road ou Gravity. Mais là ça sonne vraiment trop blockbuster, avec cette envie de nous offrir quelque chose de musclé sans réelles justifications, avec des tonnes de clichés que t'as dans tous les blockbusters récents (même si parfois le film joue avec ces clichés, ces trop léger pour être pardonné Michel). La majorité des clichés se trouvent au niveau du récit, avec les choix des personnages et même le plan narratif, et des dialogues, parce que vu qu'on traîne avec une bande de troufions qui viennent de perdre la guerre du Vietnam, on a le droit à toutes ces petites phrases de bons gros militaires biens beaufs comme y'en a dans tous les films où ya des militaires biens beaufs.
Mais les clichés viennent surtout en grande partie des personnages, que des stéréotypes du genre. Du coup t'as Tom Hiddleston qui joue l'aventurier bad-ass mais qui a un coeur grand comme ça (je montre la grosse avec sa gueule de statue de l'île de Pâques assise en face de moi en disant ça), genre Nathan Drake quoi, sapé pareil, mais sans la petite touche d'humour, le type qui a la base fait tout ça pour l'argent mais se découvre un côté écolo et part rejoindre Nicolas Hulot. T'as la photographe humaniste qui est là juste pour apporter une part de féminité dans le film et casser les couilles à tout le monde, et quoi de mieux pour ça que Brie Larson, fraîchement oscarisée pour son rôle de daronne dans Room l'année dernière. Et enfin Samuel L. Jackson qui joue toujours le même personnage dès qu'il tourne pas avec Tarantino, c'est à dire le gros dur entêté qui fini par devenir le méchant de l'histoire à force de faire des choix relou, aveuglé par sa soif de découdre avec la bête (avouez vous avez kiffé ce groupe nominal. Hésitez pas à partager cette joie sur tous les réseaux sociaux, en utilisant le mot clé #aviondechasse). C'est con d'aligner un putain de casting comme aç pour qu'ils jouent des rôles sans réels intérêts, plutôt plats émotionnellement, enfin à chier quoi on va pas se mentir !
Donc voilà vous l'aurez compris l'histoire se noit dans un amat de clichés et prend trop la forme d'un scénario de blockbuster et n'est donc pas le fort de ce film.
Mais c'est sur la partie esthétique que ce métrage gagne des points. Parce que putain de sa mère il est visuellement monstrueux. Le réalisateur joue avec le fait que c'est du cinéma et nous sort des plans totalement improbables, avec des lumières que tu verras jamais dans ta petite vie de facho dégarni (si tu t'es reconnu à ce moment la de la critique, je peux plus rien faire pour toi Denis (et si tu t'appelles vraiment Denis en plus, je vous propose de me donner de l'oseille)), mais on s'en bat les couilles que c'est improbable on est dans un cinéma on est là pour s'en prendre plein la gueule (je t'entends toi là bas avec ta remarque déplacée. Fdp.). Du coup ils jouent sans cesse avec ce qui est lumière du soleil dans tous ses états, avec notamment pas mal de plan qui rappellent évidemment Apocalypse Now, mais aussi avec la fumée et le feu, et ça te donne des plans de dingues. Perso j'y allais que pour ça, parce que je me rappelais que Godzilla était visuellement vraiment pas mal au dépend d'une histoire pas folle, et bah là c'est exactement ça a nouveau. T'as ici une esthétique guerre du Vietnam avec des couleurs chaudes et tout ça qui est vraiment bien travaillée, je ne cesserait pas de le dire hein. Genre vous pouvez arrêtez de lire maintenant le reste ça va être que ça pendant une bonne vingtaine de ligne. MAIS NON JE RIGOLE PTDR JE SUIS DRÔLE HEIN ?!!!
Bref... Visuellement c'est une tuerie, surtout dans la réalisation et la photographie, mais aussi dans tout ce qui est décors et effets spéciaux. Enfin je suis le premier à dire que heureusement en 2017 qu'avec des films avec ce budget les FX sont réussi, et ça sert à rien de mettre ça comme argument pour soutenir un film (sauf pour rendre jaloux Power Rangers, go go ta mère là), mais là les décors sont vraiment somptueux, filmés avec une grande finesse, genre "welcome to Jurassic Park" tmtc Lionel. Et d'habitude aussi je suis le premier à trouver les nouveaux monstres biens dégueu, mais là ils sont intégrés avec le décors bien souvent, genre sortent pas juste d'un buisson tel un twist de Shyamalan mais arrivent subtilement avec une changement de décor. En plus ils ressemblent souevent à quelque chose que l'ont connait a peu près, genre c'est des versions plus grosses d'animaux qu'on connaît quoi, ce qui permet de rester crédible. Et puis y'en a pas beaucoup du coup ça tient la route. J'aime juste pas les "rampant", leur tête ont dirait ils ont un masque enfin c'est chelou, mais genre on les voit pas de ouf, et la scène où les héros sont confrontés à une de ces créatures est tellement brillante de mise en scène que je pardonne. Et je viens de voir que ça fait 10 minutes que j'écris à propos de monstres. Super intéressant Jacquot tu vas nous emmener loin avec ça.
Bon je pense que j'ai fait le tour de ce que j'avais à dire. Ce film est donc un blockbuster classique mais qui visuellement surpasse sa concurrence, avec une réalisation, une photographie et une mise en scène qui semble être au final trop bien pour ce récit. Parce que l'histoire c'est finalement pas ça (même si ça pourrait être clairement pire, remember Suicide Squad...). En fait on reprend la même structure que le prédécesseur de la franchise, Godzilla : techniquement au dessus, mais narrativement aux chiottes. Nique.