M. Night Shyamalan est un réalisateur évidemment fascinant et, on ne pas va se mentir, c’est la principale raison pour laquelle je continue d’aller voir ses films. On a tous encore en tête le miracle de Sixième Sens, des films très sympathiques (Le Village, que j’adore, ou Incassable), et une seconde partie de carrière beaucoup plus discutable que je ne vais pas rappeler ici -mais en grande partie relancée par Split-. Malheureusement, après Old qui était une semi-déception, Shyamalan se plante encore ici en signant un film pas ignoble mais franchement vide et parfois nanardesque.
Le générique nous intrigue, avec sa typo rétro et ses dessins assez imaginatifs, même la scène d’introduction est plutôt réussie, avec ses gros plans étouffants sur Dave Bautista. On est vite lancé dans l’histoire et les enjeux, ce qui pourrait être compréhensible si le film avait beaucoup de choses à dire. Ce qui n’est pas le cas. C’est aussi le problème, dans le choix courageux de MNS d’abandonner ses habituels « twists » : il se débarrasse du principal intérêt de ses films, ce qui implique qu’il ne doit pas se foirer dans l’exécution et le déroulement. Au risque de nous laisser un film vide. C’est ce qui se passe ici.
Plein de mystères sont effleurés mais jamais explorés. Et ce ne sont pas des fausses pistes hein, c’est vraiment des choses qui auraient mérité explication : des regards jetés vers la forêt (pourquoi cette forêt ou ce chalet en particulier ? On aurait pu avoir quelque chose d’intéressant), le fait que le journal télévisé soit enregistré et non pas en direct…
Et certaines choses sont juste mal amenées : que nos 4 bourreaux aient été choisi comme les 4 cavaliers de l’apocalypse, ou bien l’idée que plusieurs familles ont déjà du faire ce choix.
Même les scènes d’apocalypse sont d’une banalité sans nom… le plan avec la vague de 10 mètres qui arrive sur la plage j’ai déjà vu ça 1000 fois… les effets spéciaux sont cheapos et les « fléaux » sont ni originaux ni particulièrement crédibles.
Le film est donc particulièrement… vide.
Quand on ne fait pas de twist (ce qui est le cas de 90% des films attention), on se doit d’avoir quelque chose d’intéressant à raconter.
En bref, Knock at the cabin est une énième déception, un film qui se laisse regarder, mais on attend franchement mieux de celui qui était jadis présente comme « le nouveau Spielberg » et qui n’a cessé depuis de porter ce surnom comme une malédiction.