Jusqu'ici je n'avais rien vu de Matthew Vaughn, je n'ai jamais été fan de James Bond ni même branché films d'espionnage ; autant dire que je ne me suis pas précipité sur "Kingsman", qui me semblait sympathique mais calibré, eh bien j'avais tort!
En effet, j'ai passé un excellent moment devant cette aventure certes improbable mais ô combien divertissante : les deux heures défilent à une vitesse folle, entre scènes d'action impressionnantes, péripéties palpitantes et rebondissements inattendus.
On assiste d'abord à la formation du jeune agent, joué avec brio par le prometteur Taron Edgerton, avec quelques épisodes un peu convenus mais toujours rythmés. Si Colin Firth est d'un flegme et d'une élégance absolus, incarnation de l'espion britannique, on regrettera peut-être que les collègues de promotion d'Eggsy n'apparaissent un peu fades et archétypaux.
La seconde partie est marquée par la lutte contre l'infâme Richmond Valentine et son plan machiavélique. A ma grande surprise, Samuel Jackson est impayable en grand méchant zozotant, affublé d'une casquette de base-ball et d'une passion pour la bouffe McDo.
On est alors véritablement dans la parodie de James Bond, mais en tellement plus cool, plus moderne et plus subtil. Ainsi, Matthew Vaughn ne sombre pas dans le manichéisme primaire, les motivations de Valentine étant à l'origine louables, puisqu'il souhaite préserver la planète des futurs désastres écologiques.
D'autre part, le réalisateur de "Kick-Ass" se moque astucieusement des conventions traditionnelles, n'hésitant pas à sacrifier un personnage important pour faire avancer l'histoire et surprendre le public, peu habitué à être pris ainsi à rebrousse-poil.
Un dernier mot pour souligner la mise en scène nerveuse et dynamique, voire virtuose lors de certaines séquences de baston (celle dans l'église a visiblement marqué les esprits).
Bref, si "Kingsman" peut être considéré comme un film d'action, c'est sans doute l'un des tout meilleurs que j'ai vu au cours de ma petite existence...