Fist of the North Star rappelle à quel point l’entreprise d’adaptation en prise de vues réelles des sagas animées est périlleuse : le récent échec des Chevaliers du Zodiaque (Tomasz Baginski, 2023) actualise les nanars que sont Masters of the Universe (Gary Goddard, 1987) et Super Mario Bros. (Rocky Morton, 1993), soucieux d’offrir un produit dérivé à une licence alors en plein essor économique et médiatique. La confusion du récit, volontaire ou non, résulte d’une pulvérisation de séquences brèves qui s’articulent mal les unes aux autres, liée en somme aux différents plagiats réalisés à partir des trois volets Mad Max (George Miller) et de sa variation Waterworld (Kevin Reynolds, 1995). Le montage charcute ses plans, rendant illisibles les combats et leur chorégraphie. Les comédiens, peu talentueux et visiblement mal dirigés, ne transmettent aucune émotion, écrasés sous des personnages qu’ils peinent à ressusciter. Seule la violence du manga est respectée, quoique atténuée : les effets visuels s’avèrent convaincants et assurent quelques scènes efficaces, isolées cependant au milieu d’un bric-à-brac référentiel et devant des décors qui menacent, à chaque instant, de s’effondrer ou de dévoiler une zone industrielle désaffectée en guise d’enfer nucléaire.