Le film du superhéros étant un genre en soi, je ne vais pas ici commenter la pertinence de son absence absolue de point de vue citoyen ("il faut sauver la terre" n'étant pas en soi une profession de foi fondamentalement engagée...) ou le fait qu'il doit destiné à un public très jeune qu'il flatte immanquablement dans le sens du poil. C'est acquis. Je pourrais tout au plus confesser ma jubilation de voir que les départements digitaux des studios peuvent désormais se frotter à n'importe quoi de manière magistrale : mouvements de l'eau, fluidité des divers vols et pirouettes auxquels on assiste, explosions, etc. Ça fait un moment que ça n'est plus guère un enjeu. Reste l'équilibre délicat entre l'action et les relations entre les personnages. D'un point de vue scénaristique, c'est déjà plus compliqué, et ce premier opus de la Ligue de chez DC est plutôt réussi, si on va par là. Il y a quand même six personnages principaux, qu'il fallait faire exister de façon harmonieuse à l'écran sans qu'on s'ennuie. Pari relativement réussi pour les scénaristes. Évidemment, ils ont dû laisser une portion congrue aux personnages sans superpouvoirs, genre Alfred ou Loïs, mais chaque héros en armure bénéficie de sa petite histoire perso et de ses enjeux à lui. Disons que ça m'a suffisamment occupé la tête pour que je passe un agréable moment. Après, nul doute que demain, j'aurai déjà oublié les tenants et les aboutissants de cette histoire à dormir debout d'alien vindicatif qui veut transformer notre planète en enfer juste pour le plaisir de régner sur un dépotoir de plus... Il aurait pu tranquillement se prendre un appart dans n'importe quelle mégalopole moderne. Mais bon.